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Ritual.

les pechez, c'est-à-dire, les pechez veniels, & les reftes de toutes fortes de pechez pardonnez. Secondement, il fortifie le malade, le releve & lui donne du courage. En troifiéme lieu, il lui rend même la fanté corporelle, s'il eft expedient pour fon falut. Les Miniftres de ce Sacrement font les Prêtres : & le figne fenfible de la grace, eft l'application de l'huile avec la priere. L'huile eft très-propré à marquer l'effet de ce Sacrement; puis que l'on s'en fert pour guerir les playes, & pour fortifier le corps. On ne le doit donner qu'aux malades, qui font en peril; fans toutefois attendre à la derniere extremité. Autrefois les malades fe faifoient fouvent con

duire à l'Eglife pour le recevoir. Le Prêtre étant entré dans la chambre du malades, y donne fa benediction, & avertit le malade de recevoir le Sacrement de Penitence, s'il eft befoin: car il faut autant qu'il eft possible; se mettre en état de grace, pour recevoir l'Extrême-Onction. Enfuite il l'inftruit de Ritual. l'inftitution de ce Sacrement, & des difpoRom. fitions avec lefquelles on doit le recevoir : Parif. qui font la foi, le courage, la refignation à la volonté de Dieu, le détachement de la vie prefente, la componction des pechez. 11 fe met à genoux avec tous les affiftans, & recite les Litanies des Saints, puis il s'approche du malade, & dit plufieurs oraifons fur lui. Alors il fait les onctions avec l'huile qui a été confacrée pour cet ufage, à la Meffe du Jeudi faint : difant à chacu ne ces paroles: Par cette onction de l'huile facrée & fa très-pieuse mifericorde, Dieu veuille te pardonner tous les pechez que tu as

commis.

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commis, par la vûë: ou par l'oüie, & ainfi à proportion. On fait fept onctions. Aux yeux, aux oreilles, aux narines: à la bouche, pour les pechez du goût & des paroles, à la poitrine pour les pechez d'impureté; d'autres font cette onction aux reins, & ne la font point aux femmes: les deux dernieres fe font aux mains & aux pieds. On les effuye auffitôt avec des étoupes, ou du cotton, que l'on brûle: afin que l'huile fainte ne foit pas prophanée. Le Prêtre fait encore quelques prieres, où il demande à Dieu de fortifier le malade, d'adoucir fes fouffrances, d'appaiser ses paffions, & lui pardonner fes pechez. Il l'interroge fur les principaux articles de fa créan ce, & lui fait faire plufieurs actes de foi, d'efperance & de charité, pour le difpofer à bien mourir. Les prieres qui accompagnent l'administration de ce Sacrement font differentes, felon les coûtumes des Eglifes, & on peut les omettre en cas de neceffité, fe reduifant aux feules onctions, & aux paroles qui y font jointes. Si le malade revient en fanté, rien n'empêche de donner ce Sacrement plufieurs fois.

L

LEGON LVIII.

Du Sacrement d'Ordre. De la Tonfure.

Es cinq Sacremens que nous avons expliquez, regardent l'utilité de chaque Chrêtien en particulier. Les deux autres regardent le bien de toute l'Eglife. L'Ordre lui donne des Officiers publics, & des peres fpi- Concl rituels pour la gouverner, Le mariage lui Trid.

P

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4. 18

10. 7

Luc. 9

feff. 23 fournit de nouveaux fujets, qui puiffent deMatth. venir fes enfans par le Baptême, & la perpetuer jufqu'à la fin des fiecles. Jefus Christ 18. 18 inftitua le Sacrement d'Ordre, quand il apMarc. pella fes Apôtres, & quand à diverses fois il 6. 13 leur donna le pouvoir de prêcher, de bapti16. 15 fer, de remettre les pechez, de confacrer & diftribuer l'Euchariftie, en un mot, d'admi22. 19. niftrer tous les Sacremens. La grace de ce 1. Cor. Sacrement ne fe termine donc pas à la feule II. 14 fanctification de celui qui le reçoit: elle lui Jo.. 21 donne le pouvoir de fanctifier les autres, en leur conferant tous les Sacremens. Il n'y a Trid. que les Evêques, qui ayent reçû la grace de feff. 23 će Sacrement dans toute fa plenitude: puis cap. 4 qu'il n'y a qu'eux, qui puiffent conferer tous

2. 10.1

16.

Concil.

les Sacremens, même le Sacerdoce. Mais comme on ne peut monter à l'Epifcopat, que par les degrez de tous les Ordres: il faut les parcourir tous ici, pour connoître entierement la nature de ce Sacrement. L'entrée à tous les Ordres eft la Tonfure, qui n'est point un Sacrement, ni un Ordre: mais feulement une fainte Céremonie, qui prepare aux Ordres, faifant paffer un Laïque au nombre des Clercs. On peut faire Clercs de jeunes enfans, dès l'âge de douze ou de quatorze ans, pour les élever, autant qu'il fe peut, dans des Seminaires, & les dreffer à la vie Concil. Ecclefiaftique. Mais à quelque âge que ce Trid. foit, ils doivent avoir reçû la Confirmation, être bien inftruits du Catechifme, & fçavoir lire & écrire. L'Evêque doit, ou les choir lui-même, ou du moins avoir grand sujet de croire, qu'ils embraffent ce genre de vie, pour fervir Dieu fidélement: non par aucun

ibid.

ref.cap.

8,

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que ceux

Rom. Pfal.15

interêt temporel, comme de poffeder des Benefices, ou de jouir des privileges des Clercs. La Tonfure eft la prise d'habit & l'entrée au noviciat de la vie Ecclefiaftique. L'E- Pontif. vêque fait d'abord une priere, afin à. qui il va la donner, foient autant changez au-dedans, qu'en la figure exterieure, & pendant que l'on chante un Pfeaume, qui marque l'attachement au fervice de Dieu, il leur coupe un peu de cheveux.

On chante un autre Pfeaume, qui montre la pureté que doivent avoir ceux qui entrent dans la maifon de Dieu; puis il leur met un furplis, priant Dieu de les revêtir du nouvel homme. Enfin il les avertit qu'ils viennent de paffer fous la jurifdiction de l'Eglife: & qu'ils doivent s'appliquer à plaire à Diou, par la modeftie de l'habit, les bonnes mœurs & les bonnes ceuvres. De ce jour ils ne doivent plus paroître qu'avec l'habit & tonfure Ecclefiaftique.

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Des Ordres Mineurs & Majeurs.

Dré par la tonfure, on paffe premiere

E l'état de fimple clerc, où l'on eft en

:

ment aux quatre Ordres moindres; puis aux trois Ordres facrez. Les quatre moindres font ceux de portier, de lecteur, d'exorcifte, & d'acolyte inftituez pour fanctifier jufqu'aux moindres des fonctions publiques de l'Eglife. Les Acolytes doivent fuivre par tout l'Evêque & à l'Eglife porter les chandeliers, allumer les cierges, préparer le yin

Pfal. 14

Concil.

& l'eau pour le facrifice. Les fonctions des autres fe connoiffent par leurs noms. Or quoique, , par le relâchement des derniers tems, les fonctions de tous ces Ordres fe faffent le plus fouvent, ou par des Laïques, Trid. ou par des Prêtres: l'intention de l'Eglife eft feff. z3 de les retablir, autant qu'il eft poffible, & 6ap. 17 d'y admettre plûtôt des Clercs mariez. Les Pontif. Ordres facrez font ceux de Soûdiacre, de Rom. Diacre & de Prêtre. Ils engagent au service de l'Eglife: en forte qu'il n'eft pas permis de le quitter, ni de fe marier; & l'on ne reçoit à l'Ordre de Soûdiacre, que ceux qui font vou de continence. Auffi y a-t-il plus de céremonie à leur ordination: on dit fur eux les Litanies, on les revêt des ornemens facrez, & on fait plufieurs priéres. Tous les Ordres précedens fe rapportent au Diaconat: & ne font établis que pour foulager les Diacres. L'ordination du Diacre reffemble en plufieurs céremonies à celle du Prêtre. L'un & l'autre eft prefenté au nom de toute l'Eglife, par l'Archidiacre, qui témoigne qu'il eft digne, & l'Evêque demande encore le témoignage du peuple: outre les publications qui ont été faites auparavant en fa Paroiffe, comme pour un mariage. L'un & l'autre reçoit le Saint Efprit par l'impofition des mains: le Diacre pour avoir la force de refifter aux tentations du diable: le Prêtre, pour avoir la puiffance de remettre les pePontif. chez, Les Diacres & tous les Miniftres inRom. ferieurs tiennent le rang des Levites, deftiinord, nez fous l'ancienne loi à porter le Taberdiac.nacle, & enfuite à garder & fervir le tem presbyt Ainfi ils doivent avoir foin de tout le

ple.

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