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Act. 20

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féparées qui s'arrêtoient fur chacun d'eux. Alors ils furent tous remplis du S. Efprit, & commencerent à parler divers langues, publiant les grandeurs de Dieu, La Pentecôte étoit le cinquantiéme jour d'après la Pâque: le jour auquel la Loi avoit été donnée dans le defert, & l'une des trois grandes Fêtes marquées par la même Loi. Il étoit venu des Juifs de tous les païs du monde à Jerufalem pour celebrer cette Fête, & le bruit qui marqua la defcente du Saint Efprit en attira une grande multitude. Ils furent extrémement furpris d'entendre parler chacun leur langue naturelle aux Difciples, que l'on connoifloit pour être tous de Galilée, Alors S. Pierre parut avec les onze autres Apôtres, & rendit raifon au peuple de cette merveille: leur expliquant les propheties, & leur declarant queJefus qu'ils avoient crucifié, étoit reffuscité, & avoit envoié le S. Efprit, fuivant fa promeffe; & que c'étoit lui qui étoit le Seigneur & le Chrift. Plufieurs furent touchez de fes difcours, & lui demanderent ce qu'ils devoient faire. Faites penitence, leur dit-il, & que chacun de vous foit baptifé, au nom de Jefus Chrift, pout avoir la remiffion de fes pechez, & vous recevrez le don du Saint Efprit. Il y en eut environ trois mille de bâtifez cette fois, & une autre fois cinq mille, à l'occafion d'un boiteux, que S. Pierre guerit dans le temple. Ainfi fut publiée la Loi A. 3. nouvelle? le même jour où l'on celebroit la 8. memoire de la publication de l'ancienne, & où l'on offroit à Dieu les premices des fruits, Les Apôtres & les autres qui reçûrent le S. Efprit fe trouverent tout changez. Ils furent

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remplis de l'amour de Dieu, en forte qu'ils étoient prêts à accomplir tous fes commandemens, non feulement fans peine; mais avec plaifir, ils entendirent parfaitement les faintes Ecritures, & les paroles de JefusChrift, & virent que fon regne étoit tout да.. 4. celefte & tout fpirituel. Enfin ils fentirent un

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A&.

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courage & une force merveilleufe, pour. méprifer également tous les biens & tous les maux de cette vie, même la mort, & rendre hardiment témoignage, à la verité: malgré toutes les puiffances humaines.

L

LEGON XLIII.

De l'Eglife de Jerufalem.

Il y eut en peu de tems à Jerusalem une grande multitude de Juifs, qui cru32. rent en Jefus-Chrift. Ils vivoient dans une 7. 13. union parfaite, & n'avoient qu'un cœur &

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qu'une ame: Auffi Jefus-Chrift avoit dit: que tout le monde connoîtroit ceux qui feroient fes Difciples par l'amour qu'ils auroient les uns pour les autres. Ils s'appli quoient aux inftructions des Apôtres, & les fuivoient exactement & constamment ; ils alloient tous les jours au temple, & y faifoient ensemble leurs prieres, ils s'affembloient auffi dans les maifons,. pour rompre le pain & communier, c'est-à-dire, recevoir le precieux Corps de JesusChrift, & prenoient enfuite leur nourritu re avec joye & fimplicité de coeur. Comme ils fçavoient que Jerufalem alloit bientôt perir, & que d'ailleurs ils ne pretendoient aucun établiffement fur la terre, & n'afpiroient qu'au Royaume celefte de Je

Act. S

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fus-Chrift, ils méprifoient les biens temporels. Ils mettoient tout en commun, & ceux qui avoient des heritages les vendoient,. & en apportoient le prix aux pieds des Apôtres, qui diftribuoient à chacun ce dont il avoit befoin, en forte qu'il n'y avoit point de pauvre parmi eux. Tout le peuple les aimoit & les honoroit; mais les autres n'ofoient le joindre eux par la crainte des Juifs. Cette premiere Eglife de Jerufalem Auguft. eft la plus parfaite qui ai jamais eté fur la Ser m49 terre; & tous les Religieux & les autres, Jo. de qui ont voulu pratiquer fidelement 1 Evan vita. gile, l'ont regardée comme le modéle le comm. plus excellent. Le nombre des Fidéles croif. 4. 6. fant, les Apôtres jugerent à propos d'établir des Officiers pour les foulager, qu'ils nommerent Diacres, c'eft-à-dire, Miniftres. Ils en choifirent fept de l'avis de toute l'Eglite affemblée, & leur donnerent la charge de fervir aux tables, premierement à la table Sacrée, c'eft-a-dire, à la diftribution de la fainte Euchariftie, puis à la table commune, c'est-à-dire, de prendre soin de tout ce qui êtoit neceffaire pour la nourriture des Fidées, & generalement de tous les biens temporels de l'Eglife. Les Apôtres s'étant déchargez de ces fonctions ne s'appliquoient plus qu'à l'oraifon & au miniftere de la parole, & toutefois ils permettoient encore aux Diacres de prêcher & de baptifer. LEGON XLIV.

De la perfecution des Juifs de la converfion des Samaritains.

Es Juifs charnels & intereffez ne pouLvoient goûter la doctrine de l'Evangile,

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A.23 fur tout les Saducéens qui ne croioient ni la refurrection, ni l'immortalité de l'ame, & dont le parti étoit le plus puiffant; cat même le grand Pontife en étoit. Dès que les Apôtres commencerent à prêcher, les plus puiffans d'entre les Juifs leur défendirent avec A4 menaces de parler de Jefus-Chrift, enfuite

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Att. 6.

$.

ils les firent mettre en prifon, d'où un Ange les delivra, & les ayant repris, ils les firent fouetter. Les Apôtres fe réjouiffoient de cet honneur, de fouffrir des affronts pour le nom de Jefus Chrift, leur difoient hardiment: Jugez vous-mêmes s'il eft jufte devant Dieu de vous obeir plûtôt qu'à lui. Car nous ne pouvons nous empêcher de dire ce que nous avons vû & entendu : que ce Jefus que vous avez crucifié est reffufcité, & que c'eft en fon nom que nous faisons des miracles. Saint Eftienne le premier des fept Diacres, faifoit de grands miracles, & reprochoit hardiment aux Juifs leur endurciflement, leur faifant voir que la religion n'étoit point attachée à leur temple ni à leur ville. Ils le condamnerent comme ayant parlé contre le lieu faint, & le lapiderent. Ce fut donc le premier Martyr, c'eft-à-dire, le premier qui mourut pour le témoignage de l'Evangile car martyr fignifie témoin. Il s'éleva à cette occafion une grande perfecution contre l'Eglife de Jerufalem, en fortes que tous les Difciples furent difperfez dans la Judée & la SaAtt. 8. marie, hors les Apôtres. Celui qui étoit le plus échauffé contre eux, étoit un jeune homme nommé Saul, de la fecte des Pha9. rikens & fort fçavant. Il entroit dans les

3.

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Gal, I

maisons, & traînoit par force les hommes
& les femmes en prifon. Il ne refpioit
que les menaces & le fang, & fe fit donner
commiffion par le grand Prêtre, pour les
aller chercher jufqu'à Damas. Comme
il en étoit proche : il vit en plein midi une
lumiere extraordinaire, qui l'aveugla & le fit
tomber par terre, & il entendit une voix
qui lui dit : Saul, Saul, pourquoi me perfe-
cutes-tu? Je fuis-Jefus, c'eft en vain que tu
me refiftes. Seigneur, que voulez-vous que
je faffe? dit Saul. Le Seigneur l'adreffà à
un faint homme nommé Ananias qui le
baptifa & lui rendit la vûë. Saul commen-
ça auf-tôt à précher l'Evangile avec grand
zele, il eft connu fous le nom de Paul
qu'il prit depuis, & compté entre les Apô-
tres du premier ordre, ayant été appelle &
inftruit par Jefus Chrift même. Cependant
le Diacre S. Philippe vint à Samarie, où
plufieurs fe convertirent & reçûrent le bap- s.
tême. Les Apôtres qui étoient demeurez à
Jerufalem l'ayant appris, leur envoyerent
S. Pierre & S. Jean pour les confirmer &
les perfectionner dans la foi. Iis prierent
fur eux, & leur impoferent les mains, &
ces nouveaux Fidéles reçûrent le Saint Ef-
prit, c'est-à-dire, une grace plus abondante
& le don des miracles. Entre ceux qui
avoient été baptisez à Samarie, il y avoit
un Magicien nommé Simon, qui voyant
que les Apôtres, donnoient le Saint Efprit,
par l'impofition de leurs mains, leur offrit
de l'argent pour avoir la méme puiflance. A
Saint Pierre lui dit: Que ton argent periffe 20.
avec toi, puis que tu crois que le don de

12.

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