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Eloge

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Eccl.

C. 671

travailler faifant des nattes, des panniers &
d'autres ouvrages faciles, & méditant l'E-
criture fainte. Ils jeûnoient tous les jours, 5. Caf
ne prenant leur nourriture que vers le foir, Inftit
& ne vivant la plupart que de pain & d'eau.
Ils s'affembloient pour prier, le foir & la
nuit. Ils dormoient peu, gardoient un grand
filence, & s'exerçoient continuellement à
toutes fortes de vertus. Leur travail fuffi- Aug.
foit, non feulement pour les nourrir; mais de mor
encore pour fournir à de grandes aumônes.
Ils obéiffoient parfaitement à leurs Supe-
rieurs, quoi qu'il y en eût quelquefois plu-
fieurs milliers fous un même Abbé. Car en
peu de tems ils multiplierent extrémement.
Il y eut des femmes qui embrafferent auffi
cette maniere de vie. Dès le commence-
ment du Chriftianifme, il y avoit toûjours
eu grand nombre de Vierges & de Veûves
qui fe confacroient à Dieu. Et quand l'E-
glife fut en liberté, il s'en forma de
des Communautez de Religieufes, & dans
les villes & dans les folitudes. Il y a eu
plufieurs Saints qui ont fait des regles de
la vie Monaftique, pour les hommes & pour
les femmes; mais celle qui a été la plus
fuivie en Occident, eft celle de faint Benoît,
qui vivoit en Italie au commencement du
Lixiéme fiecle.

Fin de la premiere Partie.

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SECONDE PARTIE.

Contenant les Dogmes de la Religion,

LEÇON. I.

De la Foi.

Oute la doctrine Chrêtienne fe rap

Tporte à quatre parties principales. Le Symbole des Apôtres, l'Oraifon dominicale, les Commandemens de Dieu, & les Sacremens. Le Symbole fe rapporte à la Foi, l'Oraifon à l'efperance, les Comman demens à la Charité, & les Sacremens à toutes les trois. Car toute la vie Chrêtienne confifte en ces trois vertus, que l'on appelle Theologales ou divines, parce qu'elles fe rapportent directement à Dieu, & viennent immediatement de lui, nous ne pouvons lės acquerir par nôtre travail, & elles nous font infufes, c'est-à-dire, répandues en nos ames, par fa pure grace. Par la Foi nous croyons fermement tout ce que Dieu a revelé à fon Eglife, quoi qu'il nous paroiffe obfcur, & que nous ne le comprenious pas. Car nous fommes affeurez, que Dieu ne fe peut trom

per, puis qu'il eft infiniment fage, ni vouloir nous tromper, puis qu'il eft infiniment bon, & nous voyons qu'il a fait quantité de chofes, même dans la nature, que nous ne pouvons comprendre. Nous connoiffons ce qu'il a revelé par l'Ecriture fainte & par la tradition, & nous fommes affeurez que c'eft fa parole, par l'autorité de l'Eglife Catholi que, c'est-à-dire, de cette affemblée des Fidéles, qui a fubfifté depuis l'origine du monde, à la face de toutes les nations, adorant le Créateur du Ciel & de la terre dans l'efperance du Redempteur à venir : ou dans la Foi du Redempteur déja venu, où nous connoiffons la fuite non interrompuë des Patriarches, des Prophetes & des Pontifes, tant de l'ancienne loi, que de la nouvelle, depuis le premier homme jufqu'à nous. Nous appellons traditions la parole de Dieu confervée fans écriture, comme tout ce qu'il avoit enfeigné aux Patriarches jufqu'à Moïfe pendant deux mil cinq cens ans, tout ce que les Ifraëlites croyoient, quoi qu'il ne fût pas écrit dans la loi : & tout ce que les Apôtres ont enfeigné, outre ce qu'ils ont écrit. L'Ecriture fainte font les écrits des Prophetes & des Apôtres, qui leur ont été dictez par le Saint Efprit. En voici les noms. Les cinq livres de Moïfe fçavoir, h Genefe, l'Exode, le Levitique, les Nombres, le Deuteronome: Jofué, les Juges, Ruth, les quatre livres des Rois, les deux livres des Paralipomenes, le premier d'Efdras, & le fecond, qui eft Nehemias, Tobie, Judith, Efther, Job, le Pfeautier contenant cent cinquante Pfeaumes,

les proverbes de Salomon, l'Ecclefiaftique, le Cantique, la Sageffe, l'Ecclefiaftique, les quatre grands Prophetes: fçavoir, Ifaye, Jeremie avec les lamentations & Baruch, Ezechiel & Daniel, les douze petit Prophetes, fçavoir, Ofee, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Abacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie, le premier & le fecond des Machabées: tous ces livres font de l'ancien Teftament. Le nouveau Teftament comprend les quatre Evangiles, de faint Matthieu, de faint Marc, de faint Luc & de faint Jean, les actes des Apôtres, les quatorze Epîtres de S. Paul, une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, aux Ephefiens, aux Philippiens, aux Coloffiens, deux aux Theffaloniciens, deux à Thimothée, une à Tite, à Philemon, aux Hebreux, une Epître de faint Jacques, deux de faint Pierre, trois de faint Jean, une de faint Jude, l'Apocalypfe de faint Jean. Ce font a les Ecritures que nous appellons faintes ou canoniques. Les Particuliers ne pourroient les difcerner, fans l'autorité de l'Eglife. Car il y a eu des Heretiques & d'autres Impofteurs, qui ont compofé des livres fous le nom des Apôtres ou de leurs Difciples, des Prophetes & des Patriarches. Mais on a rejetté les écrits qui n'ont point été connus dès le commencement & lûs publiquement dans les Eglifes: & on les a nommez Apocriphes, foit qu'ils. foient faux ou fufpects.

LECON

I I.

De l'Efperance & de la Charité. 'Eperance fait que nous nous confions en Dieu, que nous n'attendons que de lui

aucun bien, foit temporel, foit fpirituel, que nous recourons à lui dans tous nos peines, interieures & exterieures : que nous attendons avec une affurance très-ferme les biens qu'ils nous promet, c'est-à-dire, fa grace en cette vie, & la vie éternelle enfuite pour recompenfe des bonnes œuvres que nous aurons faites par fa grace. L'Efperance eft fondée fur la foi, car nous croyons que Dieu eft tout puiffant, qu'il eft infiniment bon, qu'il est veritable & fidéle en fes promeffes, toute fa conduite fur les hommes, depuis lá création du monde en eft une preuve manifefte. Nous croyons d'ailleurs que Jefus-Chrift a des merites infinis, & qu'ils nous font appliquez par· le baptême & par les autres Sacremens, fi nous les recevons dignement, d'où il fuit que nous avons lieu d'efperer fa grace pour effacer nos pechez, & pour faire de bonnes œuvres. L'effet de cette grace & le principe des bonnes œuvres eft la charité, c'est-à-dire," l'amour de Dieu fur toutes chofes, qui fait que nous prenons plaifir à accomplir fa loi, & à nous conformer à fa volonté. Et quand ce plaifir l'emporte fur le plaifir de nôtre vo⚫ lonté & de fuivre nos paffions: nous fommes heureux autant que l'on peut l'être en cette vie. La charité eft fondée fur la foi & fur l'efperance. Car qui croit fincerement un Dieu fi grand & fi bon, & qui efpere fermement l'effet de fes promeffes, eft bien difpofé à l'aimer de tout fon cœur. Nous devons exercer fouvent ces vertus pour les fortifier & les augmenter; particulierement la charité, qui eft la plus excellente des trois. Car la foi & l'efperance ne conviennent qu'à l'état

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