Lettres de Frédéric Ozanam, 1831-1853. 1865

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J. Lecoffre, 1865
 

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Popular passages

Page 47 - C'était le moment où les catholiques de France, pour la seconde fois, réclamaient avec énergie l'une des grandes libertés de l'âme, la liberté de l'enseignement. Le comte de Montalembert, du haut de la tribune pairiale qui l'avait autrefois condamné dans cette même cause, présidait à cette seconde campagne comme général, après avoir fait la première comme soldat. Sous lui, et chacun à son poste, on s'animait au devoir, et si toutes les voix n'étaient pas également dignes du combat,...
Page 116 - ... dire à Samson : Qu'y at-il de plus doux que le miel, et de plus fort que le lion? Samson leur répondit : Si vous n'eussiez pas labouré avec magénisse, vous n'eussiez jamaistrouvé ce que mon énigme voulait dire.
Page 185 - J'ai prié pour ma bonne mère, parce que c'est un devoir de prier pour les morts; mais, comme je la crois heureuse et puissante dans le ciel, je lui ai demandé de veiller sur nous. de nous aider à finir heureusement ce voyage trop long, et surtout d'obtenir à ses enfants quelques-unes de ses douces vertus. Ma femme et ma belle-mère priaient avec moi, et ma petite Marie s'agenouillait bien sagement devant la grille du sanctuaire. Amélie a voulu cueillir quelques fleurs sur la petite éminence...
Page 3 - Il n'y avait rien de bien ferme et de bien accentué dans son début; sa phrase était laborieuse, son geste embarrassé, son regard mal sûr et craignant d'en rencontrer un autre ; mais peu à peu , par l'entraînement que la parole se communique à elle-même, par cette victoire d'une conviction forte sur l'esprit qui s'en fait l'organe, on voyait de moment en moment la victoire grandir, et lorsque l'auditoire lui-même était...
Page 242 - ... qui changent la face du monde l'intervention toute-puissante de Dieu. Jamais, ainsi que vous le remarquez, elle ne fut plus éclatante que dans le nouvel état politique de la France. Ayons donc confiance en Dieu plus qu'en nous-mêmes ; nous puiserons dans ce sentiment le véritable courage, comme je puise dans mon cœur le sincère et affectueux dévouement avec lequel je suis tout à vous.
Page 252 - Cependant je vois se ralentir ce beau mouvement de retour et de conversion qui avait fait la joie de ma jeunesse, et l'espoir de mon âge mûr, et je me demande si, quand nos cheveux auront blanchi, nous pourrons encore les courber devant les autels sans entendre autour de nous ces huées qui, il ya vingt ans, pour suivaient les fidèles jusque dans l'église.
Page 29 - Gœthe à Strauss. Il me semble de quelque utilité de les attaquer chez eux, sur leur propre terrain ; de faire voir comment, seuls, ils n'étaient que des barbares ; comment par les évêques et par les moines, par la foi romaine, par la langue romaine, par le droit romain, ils sont entrés en possession de l'héritage religieux, scientifique, politique des peuples modernes ; comment en le répudiant ils retournent peu à peu à la barbarie.
Page 48 - ... placé. Catholique ardent, ami dévoué des libertés sociales, de celles de l'âme en particulier, parce qu'elles sont le fondement de toutes les autres, il ne pouvait cependant méconnaître qu'il appartenait au corps dépositaire légal du monopole de l'enseignement.
Page 453 - ... simoniaques, ont été mis au nombre des saints. La riche bibliothèque de Pisé m'offre tous les documents de cette révolution mémorable, en revenant par Milan je prendrai cette dernière impression des lieux qui colore et fait vivre l'histoire. Je voudrais écrire une narration dans le genre de celles de M. Augustin Thierry ; sauf à la faire précéder d'une préface où je rattacherais l'émancipation de Milan, à celles deRavenne, Rome, Florence, qui semblent s'être accomplies sous le...
Page 184 - J'ai visité l'église où ma bonne mère a I'ait sa première communion, sous la direction de ce bon curé qui lui répétait : « Nous irons les deux, nous irons les deux en Paradis. » Je l'ai trouvée comme ma mère me l'avait décrite, partagée, hélas ! entre les deux cultes, le sanctuaire réservé aux catholiques, et fermé par une grille de bois, la nef commune aux catholiques et aux protestants; d'un côté, la chaire du curé et le baptistère ; de l'autre, la chaire du pasteur et la...

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