des Basses-Alpes, et est remplacé, à Corbeil, par M. Crozė, ancien sous-préfet de Gênes. - Le Journal du Commerce a repris son ancien titre de Constitutionnel. M. Tamiet, ancien procureur impérial dans l'Etat romain, est nommé avocat général à Ajaccio, et M. Allier, fils de l'ancien payeur général de Rome, conseiller auditeur. -Le conseil municipal de Honfleur vient d'appeler les Frères des Ecoles chrétiennes pour l'enseignement des enfans. CHAMBRE DES PAIRS. Le 1er. mai, M. de Marescot a fait, au nom d'une commission, un rapport sur le projet de oi relatif aux servitudes imposées à la pro-· priété pour la defense de l'Etat. La chambre a nommé une députation pour aller complimenter le Roi à l'occasion de l'anniversaire du 3 mai. On a repris la discussion sur la proposition de M. de Marbois; M. Lanjuinais a conclu à l'ajournement; M. de Pastoret a montré la difficulté de substituer une autre peine à la déportation M. de Lally et M. de Marbois ont soutenu la proposition. M. Cornudet, rapporteur, a répondu aux objections faites contre les conclusions de la commission. M. le ministre de l'interieur a donné des renseignemens sur le nombre des déportés renfermés à Saint-Michel. D'autres pairs demandoient la parole; mais la chambre a fermé la discussion, et adopté l'ajournement de la proposition. CHAMBRE DES DÉPUTÉS. Le 30 avril, M. Manuel a appuyé l'amendement que M. Bogne de Faye avoit proposé dans la séance précédente sur les peines à prononcer dans les délits de la presse; cet amendement étendoit beaucoup les attributions du juri. M. le garde des sceaux a montré que cette extension devoit faire l'objet d'une loi spéciale, et non pas être introduite à l'improviste à la fin d'une discussion M. de Chauvelin appuie l'amendement, qui est rejeté dans toutes ses parties par une majorité considérable. On passe à l'article 26, qui portoit la suppression de l'ouvrage dont on auroit condamné l'auteur; M. de Chauvelin objecte qu'on ne peut supprimer tout un grand ouvrage pour quelques passages condamnables; on adopte un amendement, qui porte que l'ouvrage sera supprimé en tout ou en partie. Le côté droit n'a point voté sur cette question. M. Lainé de Villevêque demande que les jurés ne puissent juger qu'à la majorité des trois quarts des voix ; l'amendement est rejeté. On adopte, sans discussion, les derniers articles du projet, qui portent que la loi du 28 février 1817 est abrogée, et que les délits sur la presse, non encore jugés, le seront suivant la présente loi. On a voté au scrutin sur l'ensemble de la loi, qui a été adoptée par 135 boules blanches contre 87 noires. On tire au sort les noms des vingtcinq membres qui doivent aller, le 3 mai, présenter au Roi les hommages de la chambre. Dans un comité secret qui a suivi, M. de la Fayette a proposé de supplier le Roi de remettre toutes les peines prononcées contre les écrivains en vertu de la loi du 9 novembre 1815; il développera sa proposition plus tard. M. Admirault a fait un rapport sur la proposition de M. Lafite, relativement à la banque ; la commi-sion est d'avis de ne distribuer que les deux tiers des fonds de réserve de la banque, ⚫montant environ à 12 millions. La chambre prend eu considération une proposition de M. La né, pour supprimer les droits des vins à la sortie du royaume. M. Clausel de Coussergues développe sa propo→ sition pour réclamer une loi répressive des duels; elle sera prise en considération. Le 1er. mai, MM. de Wendel et Desrousseaux ont fait des rapports sur des pétitions. Des habitans de Toulouse réclament des indemnités pour les pertes qu'ils ont essayées dans le combat du 10 avril 1814; renvoyé au ministère de l'intérieur. Des particuliers demandent une loi pour l'organisation des gardes nationales; M. de Puymaurin propose l'ordre du jour sur ces pétitions collectives, dont la révolution a montré les dangers; celles-ci sont cependant renvoyées au ministère de l'intérieur et au bureau des renseignemens. Un sieur Trit, de Paris, demande le rétablissement des jurés-experts et de la chambre juridique des bâtimens; M. de Marcellus l'appuie; M. de Chauvelin la combat; la pétition est renvoyée au ministère de l'intérieur. Un particulier envoie des observations sur la répartition des contributions, M. Cornetd'Incourt se plaint aussi de leur inégalité; la pétition est renvoyée àr la commission des finances. On ouvre la discussion sur le projet de foi relatif aux journaux et écrits périodiques. M. Dumeylet trouve que la loi nouvelle est encore une loi d'exception; que les cautionnemens sont exorbitans; que la demande de deux éditeurs responsables est inutile: l'orateur ne vote pour le projet qu'en retranchant ces deux points. M. Keratry parle enfaveur du projet avec les amendemens de la commission; il célèbre les avantages de la liberté de la presse, et y voit une source de prospérité, d'ordre et d'harmonie. Il a fait une petite excursion contre les missionnaires, qu'il a désignés sous le nom de Chevaliers errans de la religion; puis une plus grande contre les pères de la foi, qu'il a peints comme s'emparant avec audace de l'instruction publique, et traitant depuis quatre ans la nation comme les hordes barbares de la Louisiane et du Paraguay. Après cette sortie, l'orateur a adressé des conseils aux journalistes. M. Daunou regarde les nouveaux projets comme une loi d'exception; il repousse surtout la condition d'un ou deux éditeurs responsables et d'un cautionnement. M. Chabrou de Solilhac appuie l'avis de la commission, avec la condition que les journaux semi-périodiques seront assujetis au même cautionnement que les feuilles quotidiennes, et que toute personne inculpée dans un journal aura droit d'y faire inserer sa réponse. Le 3 mai, on renvoie à la commission da budget les pétitions de plusieurs militaires pour leur traitement, et on reprend ensuite la discussion sur les journaux. M. Ponsard vote pour les amendemens de la commission, savoir : la réduction du cautionnement. M. Guizot éta❤ blit le droit qu'a le gouvernement d'exiger une garantie des journalistes, et regarde les journaux comme une sorte de puissance que l'état actuel de la société et nos institutions ont élevée parini nous. M. B. Constant combat quelques-unes des assertions de M. le rommissaire du Roi, tout en célébrant les idées généreuses émises dans ce discours; il attaque le cautionnement comme contraire à la Charte, et le projet luimême comme une loi d'exception; il demande que les journaux ne⚫ soient astreints qu'à proposer un éditeur responsable, et si cet amendement est rejeté, il vote contre le projet. M. Lainé justifie le projet du reproche d'être contraire à la Charte, et maintient le taux de la garantie demandée; il a fait valoir aussi l'influence des journaux dans Pétat actuel de la société. M. Royer-Collard a parlé dans le même sens et a appuyé le projet. M. de Chauvelin, au contraire, a soutenu Pamendement de M. B. Constant. La chambre prononce la clôture de Ja discussion. Le lendemain on entendra le rapporteur avant de délibérer sur les douze articles du projet. LIVRE NOUVEAU. Réponse aux Quatre Concordats de M. de Pradt; par M. l'abbé Clausel de Montals (1). Nous rendrons compte incessamment de cet ouvrage qui, à une lecture rapide, nous a paru aussi piquant que solide, et qui fait ressortir avec beaucoup d'art et d'intérêt les déclamations, les méprises, les contradictions et les sophismes de l'auteur des Quatre Concordats. (1) Vol. in-8°.; prix, 3 fr. et 3 fr. 75 c. franc de port. A Paris, chez Egron; et chez Adrien Le Clere, quai des Augustins, no. 35. AVIS. Ceux de nos Souscripteurs dont l'abonnement expire le 12 mai sont priés de le renouveler de suite, afin de ne point éprouver de retard dans l'envoi du Journal. Cela est d'autant plus urgent pour ceux qui en font la collection, qu'ils pourroient, par un plus long retard, nous mettre dans l'impossibilité de leur donner les premiers numéros du réabonnement. A Ils voudront bien joindre à toutes les réclamations, changement d'adresse, réabonnement, la dernière adresse imprimée, que l'on reçoit avec chaque numéro. Cela évite des recherches, et empêche des erreurs. Ce journal paroît les mercredi et samedi de chaque semaine, Prix, 8 fr. pour 3 mois, 15 fr. pour 6 mois, et 28 fr. pour 12 mois, franc de port, dans tout le royaume; chaque trimestre formant un volume, on ne peut souscrire que des 12 février, 12 mai, 12 août et 12 novembre. (Les lettres non-affranchies ne sont pas reçues). (Samedi 8 mai 1819.) (No. 495.) Fénélon, ou les Vertus chrétiennes, poème en trois chants; par M. Paccard (1). Tout n'est pas également à envier dans la destinée des grands hommes; les uns ont des détracteurs jaloux, les autres rencontrent des panégyristes passionnés ou maladroits. Tantôt la haine leur prête des torts qu'ils n'ont point eus; tantôt l'ignorance ou la partialité leur attribue des opinions qu'ils auroient repoussées. Ce dernier malheur est arrivé à l'archevêque de Cambrai. Cinquante ans après sa mort, il plut à une certaine école de le révendiquer comme un de ses précurseurs; on lui prodigua des éloges dont il eût été indigné. On peignoit comme un philosophe, comme un partisan d'une tolérance indéfinie, comme indifférent à toutes les croyances, le prélat le plus pieux, le plus zélé pour la doctrine, le plus rempli de l'esprit de son ministère. On vanta dans des discours académiques sa sensibilité et sa bienfaisance, et on passa sous silence ses vertus chrétiennes et épiscopales, le plus beau titre de sa gloire; et l'oubli des convenances comme de la vérité fut poussé au point de traduire sur la scène l'auteur de tant d'écrits qui respirent l'amour de Dieu et l'attachement à sa religion sainte, pour lui faire débiter des maximes aussi fausses que funestes sur la liberté, sur le culte et sur (1) Brochure in-8°. Tome XIX. L'Ami de la Religion et du Ror. Bb les autres objets qui touchent de près à la foi, à la morale et à l'ordre public. Mais ce travestissement et cet åbus, qu'on ne peut expliquer que par la licence révolutionnaire, seroient encore plus absurdes et plus intolérables aujourd'hui, que le caractère de Fénélon a été peint avec autant de fidélité que d'éclat par un écrivain aussi judicieux qu'élégant. L'illustre historien de l'archevêque de Cambrai a même pris la peine de faire sentir expressément tout ce que les imputations dont on chargeoit sa mémoire avoient de révoltant et de calomnieux', et on devoit espérer que cette erreur grossière ou cet artifice trompeur ne se reproduiroient plus. Nous ne reprocherons point à M. Paccard d'avoir eu l'inten'tion de s'en rendre coupable; nous n'avons aucune raison de le supposer ennemi de la religion: mais nous avons de justes motifs de croire qu'il ne la connoît point assez. Quoiqu'il célèbre Fénélon, il ne paroît pas s'être aperçu que les vertus de ce prélat prenoient leur source dans une piété tendre et dans cette charité chrétienne, mobile de tant d'actions généreuses. Il ne parle de Fénélon que comme d'un sage, et comme il parleroit de Bias ou d'Epictete; il vante son calme philosophique, qui n'étoit point du tout philosophique, et qui étoit bien plutôt cette paix de l'ame que fait naître dans un chrétien la méditation des choses saintes, l'habitude de la présence de Dieu et le soin de sa propre perfection. Comme les académiciens d'il y a cinquante ans, il loue la sensibilité et la bienfaisance de Fénélon, et raconte même à ce sujet des anecdotes assez peu sûres; mais il ne nous montre point l'évêque, plein de l'esprit de son ministère, prêchant, instruisant son troupeau, et don |