Systême social, ou, Principes naturels de la morale et de la politique: avec un examen de l'influence du gouvernement sur les moeurs, Volumes 1-3

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Page 141 - Au sortir des mains de ses inslituteurs , un jeune homme ne sait ni ce qu'il est, ni s'il a une patrie, ni ce qu'il doit faire pour elle. Toute sa morale consiste à croire fermement ce qu'il ne comprend pas; il croit...
Page 178 - Quelle idée peuton fe former des loix qui laiflent fans châtiment des féduâeurs aulli cruels , que les aífaífins les plus déterminés? Eft-il un crime plus propre à exciter des remords que celui qui plonge de gaieté de cœur l'innocence dans l'opprobre & l'infortune > Enfin eft-il un préjugé plus abfurde & plus cruel , que celui qui condamne à une infamie perpétuelle tant de foibles créatures , tandis que les auteurs de leurs fautes ofent fe vanter ouvertement de leurs triomphes odieux....
Page 105 - Cultivez la fageffe & la raifon : occupez-vous à perfectionner votre gouvernement & vos loix. Liez à jamais les mains cruelles du pouvoir arbitraire. Ne vous endormez point dans une fécurité préfomptueufe , dont l'ambition éveillée profiteroit pour vous charger de fers. Veillez fur vous-mêmes & fur vos repréfentans ; choififlez-les tels qu'ils ne puiíTent fe laiflèr corrompre.
Page 270 - Sc corrigés par la raifon , fe plaint fouvent à tort , oc paroît mécontent de fa deftinée. Le moindre mal empoifonne pour lui la plus grande fomme de biens : un inconvénient momentané , un inftant de déplaifir , lui font oublier plufieurs années de bien-être. Si l'homme faifoit ufage de fa raifon , il verroit qu'il doit fupporter avec patience les maux qu'il n'eft pas en fon pouvoir d'empêcher : il fentiroit que la douleur eft néceffaire pour nous avertir de l'éviter; il reconnoîtroit...
Page 232 - ... jamais permis d'examiner. En un mot, l'homme de guerre, de même que le dévot fanatique, ne se croit pas fait pour penser; il devient cruel, inhumain, sans pitié; il commet le crime sans remords, quand ses chefs lui disent qu'il faut commettre le crime.
Page 273 - C'eft ainfi que le deftin des Rois % des grands , des riches , paroît le comble de la félicité à ceux qui les. confiderent de loin. Il fuffiroit de voir de près ces hommes , que tout le monde s'accorde à regarder comme heureux , pour fe détromper du bonheur qu'on leur attribue fi légèrement ^ le pauvre qui leur porte envie» les verroit inceflamment rongés de chagrins, d'inquiétudes, d'ennuis, & rentrèrent content dans fon humble chaumière.
Page 198 - ... des autres, ne peuvent tarder à fe blefler réciproquement. Ces difpofitions, néceflaires pour vivre avec agrément avec tous les êtres de notre efpece, le deviennent encore bien plus entre des parens qu'une fréquentation familière met à portée de fe voir de plus près que les autres. Les malheurs fupportés, foulages, partagés par un grand nombre de perfonnes deviennent plus légers.
Page 167 - L'Européen , au fond, malgré la. déférence apparente qu'il affefte pour les femmes , les traitet-il d'une façon plus honorable? En leur refufant une éducation plus fenfée , en ne les repaiflant que de fadeurs & de bagatelles, en ne leur permettant de s'occuper que de jouets , de modes , de parures , en ne leur infpirant que le goût des talens frivoles , ne leur montronsnous pas un mépris très-réel , mafqué fous les apparences de la déférence...
Page 176 - ... d'efprit qu'elles ont reçue de la nature ? Alors elles ne feront plus forcées de remplir par des minuties ou par des intrigues criminelles, le vuide immenfe que l'éducation laifle communément dans leur ame.
Page 103 - Peuple fans mœurs n'eft pas fait pour être libre \ un euple injufle pour les autres ; un Peuple brûlé de la foif de l'or; un Peuple conquérant \ un Peuple ennemi de la liberté d'autrui; un Peuple jaloux même de fes Concitoyens ou des fujets d'un même Etat , at-il des idées vraies de liberté?

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