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paroître deux de ses divins attributs, sa grandeur et sa bonté. Sa grandeur, remettant le péché en souverain et sans observer avec nous toutes les formalités d'une justice rigoureuse. Il lui suffit que nous nous reconnoissions coupables. Sa bonté, exigeant de nous si peu de chose, et se contentant, pour nous pardonner, du simple aveu de notre péché et du repentir de notre cœur. Mais, dit-on, c'est à un homme qu'il faut faire cet aveu : il est vrai, c'est à un homme, mais à un homme tenant la place de Dieu, et le ministre des miséricordes de Dieu. Est-ce donc là une condition si difficile, eu égard à la grâce que nous obtenons ? P. 6-13.

2o D'elle-même et de son propre fonds. Car la confession du péché fait trois choses les plus capables de gagner le cœur de Dieu. 1° Elle humilie le pécheur, et par-là lui arrache jusqu'à la racine du péché, qui est l'orgueil. Différence entre l'esprit de l'hérésie et l'esprit de la vraie religion. Comme l'esprit de l'hérésie est un esprit d'orgueil, il n'a pu souffrir la confession des péchés aux prêtres. D'ailleurs, illusion de ceux qui fuient la confession par la honte qu'ils y trouvent, et de ceux qui voudroient ôter cette honte aux pénitens. 2° La confession excite en nous la douleur et la contrition du péché : car nous ne comprenons jamais plus vivement la malice du péché que lorsque nous en faisons la déclaration au tribunal de la pénitence. Hors de là nous n'y pensons pas, ou nous n'y pensons qu'à demi. 3o Enfin il ne tient qu'à nous que la confession ne commence déjà à expier la peine du péché, et qu'elle ne nous serve de satisfaction pour le péché. Car dès qu'elle nous est pénible et que nous y sentons une répugnance qui nous coûte à surmonter, nous pouvons nous en faire un mérite auprès de Dieu. Aussi saint Ambroise n'a pas craint de dire

que la confession du péché est l'abrégé de toutes les peines ordonnées de Dieu contre le péché. Omnium pœnarum compendium. Explication de cette parole. P. 13-26.

DEUXIÈME PARTIE. Par rapport à l'avenir, la confession est le préservatif le plus infaillible et le plus souverain pour nous garantir des rechutes dans le péché. Ceci se vérifie en considérant le sacrement de pénitence sous trois rapports, 1o par rapport à Jésus-Christ, qui en est l'auteur; 2o par rapport au prêtre, qui en est le ministre ; 3° par rapport à nous-mêmes, qui en sommes les sujets. P. 26-27.

1° Par rapport à Jésus-Christ, qu'est-ce que le sacrement de pénitence ? C'est une de ces sources de grâces que ce Sauveur en mourant fit couler de son sacré côté. Mais quelles grâces sont particulièrement attachées à la confession sacramentelle ? des grâces de défense et de soutien. Dieu veut que nous allions recueillir ces grâces dans son sacrement: et de là il s'ensuit qu'un chrétien qui quitte l'usage de la confession, renonce aux grâces du salut les plus essentielles, qui sont les grâces de précaution contre le péché, et que plus in chrétien approche du saint tribunal, plus il se fortifie contre la tentation. P. 27-31.

2o Par rapport au prêtre. Car le prêtre, en qualité de ministre choisi de Dieu, a une grâce particulière pour la direction des âmes, et pour les maintenir dans la voie de la justice chrétienne. Et en effet, que ne peut point sur nous un directeur prudent et zélé, en qui nous avons confiance? Erreur ou mauvaise foi de ceux qui ne veulent prendre d'un confesseur nulle règle de direction. P. 31-35.

3o Par rapport à nous-mêmes. L'expérience nous apprend que la confession est un frein pour arrêter notre cœur et pour réprimer ses desirs criminels. Cette seule pensée, je dois demain ou dans quelques jours paroître au tribunal de

la pénitence, est capable de nous retenir dans les plus dangereuses occasions. Au contraire, quand une fois on a secoué le joug de la confession, en quels abîmes ne se précipite-t-on pas? Les hérétiques ne l'ont que trop éprouvé. On me dira qu'il se glisse bien des abus dans la confession; mais de quoi ne peut-on pas abuser? Corrigeons les abus et conservons l'usage de la confession. P. 35-38.

LE QUATORZIÈME DIMANCHE APRÈS LA

PENTECOTE.

SUR L'ÉLOIGNEMENT ET LA FUITE DU MONDE.

SUJET. Jésus dit à ses disciples: Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un et aimera l'autre ; ou il s'attachera à celui-là et méprisera celui-ci.

Dieu et le monde sont ces deux maîtres. Pour être à Dieu, il faut renoncer au monde. P. 39-41.

DIVISION. Le monde nous distrait ou même nous corrompt. Or les occupations et les soins du monde ne peuvent jamais dispenser un homme chrétien de s'éloigner au moins quelquefois du monde qui le distrait, et d'avoir dans la vie des temps spécialement consacrés à l'affaire de son salut: première partie. Tous les engagemens du monde ne justifieront jamais devant Dieu un homme pécheur, de n'avoir pas fui, même absolument, le monde qui le corrompoit, et de n'y avoir pas renoncé pour jamais, afin de mettre en assurance l'affaire de son salut: deuxième partie. P. 41–44. PREMIÈRE PARTIE. Les occupations et les soins du monde ne peuvent jamais dispenser un homme chrétien de s'éloi

gner au moins quelquefois du monde qui le distrait, et d'avoir dans la vie des temps spécialement consacrés à l'affaire de son salut. Car sans cet éloignement du monde à certains temps et sans cette retraite, il n'est pas moralement possible de connoître tous ses devoirs, de remarquer toutes les fautes qu'on y commet, et de se prémunir contre tous les dangers où l'on se trouve exposé, c'est-à-dire qu'il n'est pas moralement possible de se sauver. Or quand il s'agit du salut, l'importance de cette affaire doit évidemment l'emporter sur toutes les autres affaires. C'est ce que le Fils de Dieu fit si bien entendre à Marthe, lorsqu'il lui dit: Marthe, vous vous embarrassez de beaucoup de choses, mais il n'y a qu'une seule chose nécessaire. Cependant nous sommes assez aveugles pour vouloir justifier notre négligence à l'égard d'une telle affaire par l'attention que demandent les affaires du monde. P. 44-51.

On dit qu'on est accablé d'occupations; mais c'est en cela même qu'est le désordre. Dieu ne veut pas que vous vous en laissiez tellement accabler au préjudice de votre salut. Déchargez-vous d'une partie de ces occupations, si elles ne peuvent compatir avec le premier soin qui vous doit occuper. Belles maximes de saint Bernard écrivant làdessus au pape Eugène. Le remède, c'est d'avoir certains temps de retraite où l'on rentre en soi-même. P. 52-60.

Mais on ajoute: Je ne suis pas le maître dans ma condition de me retirer ainsi. Trois réponses: 1° Quittez cette condition; il n'est pas nécessaire que vous y soyez, mais il est nécessaire que vous vous sauviez. 2o D'autres que vous, dans les mêmes conditions que vous, ou dans des conditions plus exposées que la vôtre aux embarras du monde, ont su trouver du temps pour penser à eux-mêmes et à leur sanctification. David, saint Louis. 3° Ces soins, que vous

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