Défense de l'usure, ou, Lèttres sur les inconvénients des lois, qui fixent le taux de l'intérêt de l'argent

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Malher, 1828 - 293 pages
 

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Popular passages

Page 173 - Après avoir établi un parallèle entre ' l'économie des particuliers et la profusion des gouvernements , vous terminez ainsi : « C'est donc de la part des rois et des ministres le plus haut degré d'impertinence et de présomption que de prétendre régler la dépense des particuliers , et que de leur tracer des limites à cet égard , soit en établissant des lois somptuaires , soit en prohibant l'importation des objets du luxe étranger. Eux-mêmes sont toujours et sans exception les plus grands...
Page 249 - On dit et l'on doit dire que ce marchand a trompé , mais non qu'il a volé j ou , si l'on se sert quelquefois de cette dernière expression , ce n'est que dans un sens impropre' et métaphorique. . Il faut conclure de cette explication que dans tout échange , dans toute convention qui a pour base deux conditions réciproques...
Page 244 - Je ne peux donc exiger de vous rien de plus que » cette somme, sans blesser la justice, qui ne veut « pas qu'on exige plus qu'on a donné. » M. Pothier a soin d'avertir que ce raisonnement entre dans un argument employé par saint Thomas d'Aquin , qui , se fondant sur le même principe , que les choses fongibles qui font la matière du prêt n'ont point un usage qui soit distingué de la chose même, en conclut que vendre cet usage, en exigeant l'intérêt , c'est vendre une chose qui n'existe...
Page 253 - ... faire payer la mince utilité que j'aurai retirée d'un meuble ou d'un bijou, et ce sera un crime de me faire payer l'avantage immense que j'aurai retiré de l'usage d'une somme d'argent pendant le même temps, et cela parce que l'entendement subtil d'un jurisconsulte peut dans un cas séparer de la chose son usage, et ne le peut pas dans l'autre? Cela est, en vérité, trop ridicule. Mais...
Page 251 - Un tien vaux mieux que deux tu 1J auras n'est-il pas l'expression naïve de cette notoriété? Or, si une somme actuellement possédée vaut mieux , si elle est plus utile , si elle est préférable à l'assurance de recevoir une pareille somme dans une ou plusieurs années , il n'est pas vrai que le prêteur reçoive autant qu'il donne- lorsqu'il ne stipule point l'intérêt : car il donne de l'argent, et ne reçoit qu'une promesse. Or, s'il reçoit moins, pourquoi cette différence ne seraitelle...
Page 240 - Par quel étrange caprice la morale ou la loi prohiberait-elle un contrat libre entre deux parties, qui toutes deux y trouvent leur avantage? Et peut-on douter qu'elles l'y trouvent , puisqu'elles n'ont pas d'autre motif pour s'y déterminer? Pourquoi l'emprunteur offriraitil un loyer de cet argent pour un temps, si pendant ce temps l'usage de cet argent ne lui était avantageux? Et si l'on répond que c'est le besoin qui le force à se soumettre à cette condition , est-ce que ce n'est pas un avantage...
Page 283 - ... le même prix. Mais l'argent, dans le prêt, n'a le même prix ni pour tous les hommes ni dans tous les temps, parce que , dans le prêt, l'argent ne se paie qu'avec une promesse , et que , si l'argent de tous les acheteurs se ressemble , les promesses de tous les emprunteurs ne se ressemblent pas.
Page 8 - C'est comme une mer répandue sur une vaste contrée : les sommets des montagnes s'élèvent au-dessus des eaux, et forment des îles fertiles et cultivées. Si cette mer vient à s'écouler, à mesure qu'elle descend, les terrains en pente, puis les plaines et les vallons, paraissent et se couvrent de productions de toute espèce. Il suffit que l'eau monte ou s'abaisse d'un pied pour inonder ou pour rendre à la culture des plages immenses.
Page 8 - ... les sommets des montagnes s'élèvent au-dessus des eaux et forment des îles fertiles et cultivées. Si cette mer vient à s'écouler, à mesure qu'elle descend, les terrains en pente, puis les plaines et les vallons paraissent et se couvrent de productions de toute espèce. Il suffit que l'eau monte ou s'abaisse d'un pied pour inonder ou pour rendre à la culture des plaines immenses. C'est l'abondance des capitaux qui anime toutes les entreprises, et le bas intérêt de l'argent est tout à...
Page 246 - Il suit de là qu'aux yeux d'un tiers les deux valeurs échangées sont exactement égales l'une à l'autre, et que par conséquent, dans tout commerce d'homme à homme, on donne toujours valeur égale pour valeur égale. Mais cette valeur dépend uniquement de l'opinion des deux contractants sur le degré d'utilité des choses échangées pour la satisfaction de leurs désirs ou de leurs besoins : elle n'a en elle-même aucune réalité sur laquelle on puisse se fonder pour prétendre que l'un des...

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