Les Antonins--: ans de J. C., 69-180--, Volume 1

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A. Bray, 1863 - 1393 pages
 

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Page 140 - Mes petits enfants, dit-il... Voici ce qui vous a été annoncé dès le commencement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres... Celui qui prétend être dans la lumière et qui hait son frère, celui-là est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort... Nous avons reconnu en ceci la charité de Dieu, parce qu'il a donné sa vie pour nous, et, nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Celui qui,...
Page 195 - ... fonction de catéchiste, à converser continuellement, non-seulement avec des hommes, mais avec des femmes, il voulut se mettre en sûreté contre les tentations et même contre les mauvais discours. Ayant plus de zèle que d'expérience, il prit trop à la lettre cette parole de...
Page 429 - ... injustement, n'est-elle pas libre de droit ? — Oui ; mais s'il l'a achetée ? — Achetée de qui ? — Mais si elle est née chez lui ? — Née de qui? Nous remontons ainsi jusqu'au premier esclave, c'est-à-dire probablement à un prisonnier de guerre ou à un homme enlevé par des brigands c'est-à-dire à un fait violent, inique, sans aucune valeur aux yeux de la justice. De cette iniquité le droit at-il pu sortir ? Ce captif, libre de droit, at-il pu avoir un fils légitimement esclave...
Page 448 - La philosophie n'entrait pas dans la boutique du pauvre ouvrier, encore moins dans l'ergastule de l'esclave ; elle ne se fût jamais avisée de réunir tous les dimanches dans un grenier, ou au besoin dans un souterrain, une vingtaine d'esclaves et de pauvres pour leur enseigner sa morale ; elle n'eût pas écrit tout exprès pour eux des lettres qu'elle leur eût recommandé de lire en commun, de copier, de recopier, de passer et de faire passer à d'autres. Elle s'adressait aux sages et non aux...
Page 303 - ... trop), aimaient dans les citoyens, non leurs vertus, mais leurs vices. ..Et si je rappelle ainsi leurs méfaits, c'est pour vous montrer, pères conscrits , par quelle longue habitude s'est introduite cette corruption de nos mœurs que Trajan s'occupe à réformer... Notre premier devoir envers un empereur homme de bien est de flétrir ceux qui ne lui ont pas ressemblé. On n'aime pas assez les bons princes, quand on ne déteste pas les mauvais. Et nul bienfait n'est plus précieux et plus complet...
Page 306 - C'est ainsi que la littérature romaine eut sous Trajan sa dernière grande époque , que le déclin ne devait pas tarder à suivre. Ce qui arrivait pour la littérature arrivait aussi pour les arts. L'art, sous Trajan , prenait quelque chose de plus noble et de plus sérieux. Ce n'est pas que Trajan fût plus artiste qu'il n'était lettré, mais il avait le goût des grandes choses et la rectitude de l'esprit militaire. Trajan , soldat, fut plus utile aux arts que ne devait l'être Hadrien, peintre,...
Page 13 - Grèce, il y eut des inégalités révoltantes et odieuses ; la loi de falmille y fut dure, la loi sociale oppressive, la loi de la cité méprisante. L'étranger, le prolétaire, l'esclave surtout y vécurent sous un régime plus tyrannique qu'il ne le fut souvent chez d'autres nations païennes. Mais ce que je veux dire, c'est qu'à Rome et dans la Grèce il n'y eut point de castes, point d'exclusion héréditaire tellement fatale et tellement consacrée qu'elle résistât à toute la puissance...
Page 314 - Là, sous un pinceau souvent inahile, une certaine poésie intérieure, un certain sentiment surhumain pouvait commencer à apparaître. Là , un pauvre artisan, caché et proscrit, travaillant à demi-jour sur une maçonnerie grossière ou sur un tuf mal aplani, donnait à son Bon Pasteur, à ses saints, à ses orantes, un caractère idéal qui rappelle avec une élévation plus grande l'idéal hellénique et dont on ne retrouverait pas l'équivalent dans les œuvres contemporaines du paganisme....
Page 314 - Gérés ces Romaines, quelquefois belles, mais d'une beauté toute romaine et toute historique. Ils avaient beau faire; les dieux s'en étaient allés; il ne restait plus que des hommes ; et, les dieux manquant, les poètes manquent. Dans l'art comme dans la politique, l'époque de Trajan fut celle de la vérité, non de l'idéal, du bon sens, non du génie. Le sentiment de l'idéal était pourtant quelque part. Mais il était caché, et caché là où l'on ne s'avisait guère de le chercher : dans...
Page 345 - Ceci arriva le 13 deskalendes de janvier, c'est-à-dire le 10 décembre, étant consuls chez les Romains Sura et Senecio pour la seconde fois*. Pour nous, témoins de ce martyre, nous passâmes dans nos demeures la nuit au milieu des larmes, fléchissant le genou et priant mille fois le Seigneur d'avoir pitié de notre faiblesse et de nous instruire. Puis nous nous endormîmes, et, après quelques instants de sommeil, certains d'entre nous virent...

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