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vous de tout ce que pourront vous dire ces misérables circoncis. Ce sont des chiens, des ouvriers de malheur (canes, malos operarios); c'est nous qui sommes les vrais circoncis, que nous portions ou non sur notre chair ce signe en qui ils mettent leur confiance. Si la chair pouvait tirer avantage de ce signe, pourquoi ne m'en prévaudrais-je pas, moi qui, non moins qu'eux, ai été circoncis le huitième jour ? Quelqu'un peut-il être, plus que je ne l'ai été, juif, pharisien, observateur zélé de la Torah? N'observé-je pas encore de mon propre mouvement les préceptes de cette Torah, comme si rien de ce qui m'est propre pouvait me sauver? - La justice, en tant que pratique du bien enseignée par la loi, m'est propre, elle appartient à moi qui ne peux rien pour moimême; mais la justice qui me vient de ma foi en Jésus est ma vraie justification, parce que c'est Adonaï qui me l'envoie pour me sauver'; elle me rend conforme à la mort de Jésus, et par suite à sa résurrection. Une fois dans la voie du salut, il ne dépend plus de moi de m'arrêter. Je cours toujours après ce prix placé devant moi

1. Paul ne pousse nulle part aussi résolûment son principe des mérites de la foi à ses dernières conséquences logiques. Nous le répétons, l'attente ardente du retour de Jésus et sa proximité considérée comme imminente, peuvent seules justifier l'enthousiaste apôtre d'avoir professé, avec cette hardiesse effrénée, le fatalisme, l'irresponsabilité, l'inutilité de tout effort et de toute initiative, en un mot, la négation du libre arbitre et de la conscience.

qui est l'appel qu'Adonaï nous adresse du ciel, ad bravium supernæ vocationis. (Sacy traduit : « le prix de la félicité du ciel, » ce qui altère complétement le sens.)

Il y en a plusieurs parmi vous qui, à mon grand regret, se conduisent en ennemis de la croix. La fin qui les attend est la mort; leur gloire tournera à leur confusion; ils ne connaissent que les choses de la terre telle qu'elle est aujourd'hui. Quant à nous, dédaigneux de tout ce qui n'est pas cette terre nouvelle qu'ont entrevue les prophètes, notre esprit se porte vers le ciel, parce que c'est de là que doit venir celui qui nous a choisis pour ses cohéritiers dans les siècles des siècles.

Réjouissez-vous, je vous le dis, vous tous dont les noms sont déjà sur le livre de vie. Réjouissez-vous, car le Seigneur est proche (Dominus propè est). O mes chers Philippiens! j'aime à vous rendre ce témoignage que nulle autre assemblée que la vôtre ne m'a fait part de ses biens, et que je n'ai rien reçu que de vous seuls. Je suis fait à la pauvreté et je ne désire pas vos dons; mais je désire le fruit que vous en tirez pour vous-mêmes. J'ai tout reçu, et je suis maintenant dans l'abondance.

ÉPÎTRE AUX COLOSSIENS.

Prenez-garde à tous les enseignements qui viennent de ce monde qui va finir et non du Christ qui va fonder

le nouveau. Sachez qu'en lui habite corporellement la plénitude1 de la vie divine, et sachez aussi qu'il vous rendra semblables à lui-même. C'est en lui que vous êtes circoncis, non de cette circoncision que la main. opère, mais de celle que la foi donne. Avec lui, vous êtes ensevelis par le baptême; et, par votre foi en l'opération de son père Adonaï qui l'a ressuscité, vous êtes d'avance ressuscités vous-mêmes.

Vous étiez morts dans le péché; et comme vous étiez incirconcis, vous ne pouviez même vous racheter de vos péchés quotidiens; mais le Messie est venu et il vous a communiqué sa vie, affranchissant du même coup votre chair du péché et de la mort qui étaient en elle. L'antique décret porté contre tous les fils du premier Adam,

décret dont notre loi est la lettre, le second Adam l'a arraché du milieu de nous, et il l'a attaché à sa croix. Puissance victorieuse de toutes les autres puissances, il vous a affranchis de toutes ces obligations de nos pères, ombres de ce qui devait arriver, figurées par le premier corps de Jésus. Quel sens ont maintenant et le culte des anges et toutes les chimères de l'esprit qui animait l'ancienne chair? Si, par le Christ, vous êtes morts à ce monde, pourquoi croyez-vous encore utile

1. Il y a dans cette épître quelques idées qui paraissent empreintes d'un gnosticisme postérieur à Paul.

de vous soumettre à ses lois qui n'ont jamais sauvé personne? On vous dit qu'il faut prendre bien garde aux choses dont vous nourrissez votre corps. Croyezmoi, le temps qui nous reste est trop court pour l'employer à cette vaine étude. Ayez souci, non de nourrir votre corps de telle ou telle manière, mais de l'unir à celui de Jésus et de prier Adonaï de rendre cette union éternelle..

Si vous êtes ressuscités en figúre avec le Christ, votre nouveau corps est en figure aussi dans l'endroit où est en ce moment le nouveau corps du Christ. Regardez donc en haut, là où est l'image de votre résurrection, et ne regardez point en bas là où, jusqu'à présent, n'est que l'image de votre mort. Considérez qu'ici-bas vous êtes encore comme morts et que votre vie est cachée là-haut avec Jésus. Dès qu'il apparaîtra, dès qu'il reviendra sur la terre, votre véritable vie apparaîtra et reviendra ici avec lui.

Comment se nomment les membres de ce corps mortel que vous avez encore? Ils se nomment fornication, impureté, etc. Il faut donc vous appliquer à détruire un à un tous ces membres qui ne doivent pas avoir part à la vie future de votre nouvel homme. Et comment se nomment les membres et les parties vitales de cet homme nouveau? Ils se nomment miséricorde, charité, humilité, etc. Développez donc ceux-ci, afin

́qu'ils soient tout prêts à vivre quand le moment sera

venu1.

PREMIÈRE ÉPÎTRE AUX THESSALONICIENS.

Grâces vous soient rendues à vous, nos chers coopérateurs et imitateurs du Christ, qui, poussés par l'esprit de la nouvelle vie, avez répandu tout autour de vous, en Macédoine et en Achaïe, la vivifiante contagion de la foi. Vous avez écarté devant vous les anciens dieux de ces pays pour y annoncer Adonaï notre Dieu.

Vos assemblées (églises) ont eu à souffrir de la part des sectateurs des anciens dieux, comme les églises de Judée ont eu à souffrir de la part des adorateurs aveugles d'Adonaï. L'aveuglement dont Adonaï a voulu les frapper est tel que, non contents d'avoir fait mourir Jésus, comme leurs pères avaient fait mourir ses prophètes, ils nous accablent de toutes sortes de persécutions. Pour combler la mesure de leurs péchés, ils se rendent de plus en plus odieux à Adonaï en voulant nous empêcher de porter parmi les Gentils la nouvelle à laquelle ils ne veulent pas croire. Aussi la colère du ciel est dès à pré

1. Voici encore un de ces éclairs de véritable philosophie morale sur lesquels nous voulons arrêter au passage l'attention du lecteur, afin qu'il les reconnaisse quand nous les lui présenterons réunis dans notre dernier chapitre.

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