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ner aux révélations une forme qui les soustraie aux attaques. D'ailleurs, quelle idée se fait-on donc d'une révélation divine, si l'on croit qu'elle puisse se démentir? Elle est immuable, ou elle n'est pas.

Au travers de tous ces vains essais qui ne font que décréditer la cause qu'ils prétendent servir, la morale publique périclite et s'altère faute du principe directeur inattaquable dont elle ne peut se passer. Les pères de familles et les législateurs, tous ceux qui ont charge d'âmes, ne peuvent rester plus longtemps enlacés dans les illogismes sans nombre qui paralysent tous leurs efforts. Le moindre cas d'éducation privée ou publique fait surgir en foule d'insolubles questions. La société n'a plus aujourd'hui d'autre sauvegarde morale que des compromis ou des à-peu-près. Une telle situation ne peut durer; il faut que la lumière se fasse; il faut que la question religieuse ait une solution. Nous avons donné la nôtre; elle est conforme à tous les précédents; car cet ordre d'idées est jusqu'ici le seul où la science ne se soit pas encore établie en maîtresse à la place de la foi.

Appuyée sur la foi, l'idée de l'immortalité a pu, avec les plus frêles éléments, les conditions les plus défavorables, la représentation humaine la plus passionnée et la plus égoïste, répandre d'inappréciables bienfaits, relever la conscience, soutenir la résistance du droit contre toutes les tyrannies temporelles. - Que ne pourra cette

même idée lorsque à l'appui croulant qui la compromet aujourd'hui elle aura substitué l'inébranlable appui de la science?

Nous savons que l'anthropomorphisme est aussi cher aux âmes qu'il est commode aux intelligences; le séduisant attrait dont on hésite le plus longtemps à déposséder les Dieux, c'est leur humanité. « Il me faut, dit-on, un Dieu que je connaisse et de qui je sois connu ; qui voie ma piété, qui entende ma prière et qui l'exauce. Je ne saurais aimer une loi abstraite qui ne me distingue pas du reste de l'humanité. »

Il ne saurait y avoir de loi sans Législateur. Derrière la sauvegarde immuable de l'ordre physique et de l'ordre moral, il y a le Dieu, inconnu mais réel, qui l'a constituée. Comment l'homme n'aimerait-il pas le Dieu qui lui a donné la possibilité d'être, et d'être éternellement? S'il se condamne à la mort, il ne peut en accuser que lui-même. Dans le dogme chrétien au contraire, il doit détester le Dieu qui, pouvant lui faire la grâce de le sauver, ne la lui fait pas. Non, je ne saurais aimer le Dieu qui me forcerait à le remercier des grâces qu'il m'accorde à moi sans les accorder aux autres. Mais j'aime, de toute l'ampleur de mon être intelligent et libre, le Dieu qui, sans acception de ma personne ni d'aucune autre, a créé l'espèce entière dans des conditions telles qu'en tout temps et en tout lieu il dépendît toujours de

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la volonté méritante de chacun de se donner à lui-même l'immortalité. Pour aimer un tel Dieu, il me suffit donc de comprendre sa loi. Quant à Lui, plaise à luimême que je ne tente jamais de le comprendre, afin qu'il ne descende jamais de l'inaccessible hauteur qui fait de mon amour une adoration!

FIN DE LA TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE.

TABLE

PREMIÈRE PARTIE.

DAVID.

CHAP. Ier. Éducation et lectures de David..

II. Saül et David. . .

III. Hébron et Jérusalem.

IV. L'héritage.

V. Revers, pénitence et rêves nouveaux.

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VI. 1. Derniers efforts; essai d'un partage d'attributions. 163

11. Le cycle Davidique.

DEUXIÈME PARTIE.

179

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