Histoire des révolutions du langage en France

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Firmin Didot frères, 1848 - 560 pages
 

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Popular passages

Page 502 - L'astre-roi se couchait. Calme, à l'abri du vent, La mer réfléchissait ce globe d'or vivant, Ce monde, âme et flambeau du nôtre; Et dans le ciel rougeâtre et dans les flots vermeils, Comme deux rois amis, on voyait deux soleils Venir au-devant l'un de l'autre.
Page 429 - Icare est cheut ici, le jeune audacieux, Qui pour voler au ciel eut assez de courage : Ici tomba son corps dégarni de plumage, Laissant tous braves cœurs de sa chute envieux. O bienheureux travail d'un esprit glorieux, Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage ! O bienheureux malheur, plein de tant d'avantage, Qu'il rende le vaincu des ans victorieux...
Page 429 - II mourut poursuivant une haute aventure, Le Ciel fut son désir, la Mer sa sépulture: Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau?
Page 474 - Avril, la grâce, et le ris De Cypris, Le flair et la douce haleine: Avril, le parfum des Dieux, Qui des cieux Sentent l'odeur de la plaine. C'est toy courtois et gentil, Qui d'exil Retires ces passagères, Ces arondelles qui vont, Et qui sont Du printemps les messagères.
Page 363 - Apres, à mon imitation, tu feras tes vers masculins et fœminins tant qu'il te sera possible, pour estre plus propres à la musique et accord des instrumens, en faveur desquels il semble que la Poésie soit née, car la Poésie sans les instrumens, ou sans la grâce d'une seule ou plusieurs voix, n'est nullement agréable, non plus que les instrumens sans estre animez de la mélodie d'une plaisante voix.
Page 467 - ... par le mesme chemin que j'y estois allé ; et trouvay un petit cheval d'un soldat, sur lequel je montay comme je peus , aydé de ce gentil-homme ; et ainsi fus conduict à mon logis , là où je trouvay un chirurgien du régiment de monsieur de Goas , nommé maistre Simon , qui me pansa , et m'arracha les os des deux joues avec les doigts, si grands estoient les trous, et me coupa force chair du visage, qui estoit tout froissé. Monsieur de Gramond estoit sur une petite montagnolle tout...
Page 459 - MAROT, par son tour et par son style, semble avoir écrit depuis RONSARD : il n'ya guère entre ce premier et nous que la différence de quelques mots.
Page 485 - C'est alors que ses cris en tonnerre s'éclatent, Ses soupirs se font vents qui les chênes combattent, Et ses pleurs qui tantôt descendaient mollement Ressemblent un torrent qui des hautes montagnes Ravageant et noyant les voisines campagnes, Veut que tout l'univers ne soit qu'un élément.
Page 233 - C'est à sçavoir, moins se soucier et moins se travailler, et entreprendre moins de choses, et plus craindre à offenser Dieu et à persécuter le peuple...
Page 232 - Et s'il n'eust eu la nourriture autre que les seigneurs que j'ay vu nourrir en ce royaume, je ne croy pas que jamais se fust ressours; car ils ne les nourrissent seulement qu'à faire les fols en habillemens et en paroles.

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