Revue des études juives, Volumes 11-12

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Durlacher, 1885
 

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Popular passages

Page 10 - ... je dirai : alors pourquoi tiens-tu la juive? Le juif, entendant la demande, répondit ainsi : « Messire, il fut un père qui avait trois fils, et il avait un anneau avec une pierre précieuse, la meilleure du monde. Chacun des fils priait le père qu'à sa fin il lui laissât cet anneau. Le père, voyant que chacun le voulait avoir, manda un bon orfèvre et lui dit : « Maître, fais-moi deux anneaux « absolument comme celui-ci, et mets dans chacun une « pierre qui ressemble à celle-ci »....
Page 207 - Desterham, qui le condamna au knout, et à passer le reste de ses jours en Sibérie. A peine le jugement fut-il rendu qu'on retrouva le cheval et la chienne. Les juges furent dans la douloureuse nécessité de réformer leur arrêt; mais ils condamnèrent Zadig à payer quatre cents onces d'or, pour avoir dit qu'il n'avait point vu ce qu'il avait vu. Il...
Page 211 - Ton père était le chef de ce peuple et possédait de grandes richesses. Comme je n'avais pas d'enfant de lui , je craignis qu'à sa mort ses biens ne tombassent entre des mains étrangères et qu'un autre ne prît le pouvoir. Un Arabe, homme de belle figure, fut un jour l'hôte de ton père ; je m'abandonnai à lui, la nuit; je devins enceinte, et c'est à lui que tu dois ta naissance.
Page 207 - C'est, répondit Zadig, le cheval qui galope le mieux; il a cinq pieds de haut, le sabot fort petit; il porte une queue de trois pieds et demi de long; les bosselles de son mors sont d'or à vingt-trois carats ; ses fers sont d'argent à onze deniers. — Quel chemin at-il pris? où est-il? demanda le grand veneur. — Je ne l'ai point vu, répondit Zadig, et je n'en ai jamais entendu parler.
Page 9 - ... des vertus, une puissance que l'effort de la chrétienté n'avait pas vaincue, croyant comme les chrétiens et les juifs à un Dieu unique, tenant comme eux la Bible pour un livre sacré, et déclarant les dogmes chrétiens contraires à la Bible et à la notion du Dieu unique. Que les Sarrasins ou les Juifs eussent la vérité, on ne pouvait le croire, ou du moins bien peu le crurent; mais était-il bien sûr que les chrétiens la possédassent, ou qu'elle eût été révélée à n'importe...
Page 4 - ... joyaux et leur différence. Je leur ai fait remarquer que personne ne pouvait mieux le savoir que leur père, qui, étant joaillier, connaît parfaitement la nature et la valeur des pierres, et qu'ils devaient s'adresser à lui. Là-dessus ils m'ont insulté et frappé. — Ils ont eu tort, dit le roi, et ils méritent d'être punis. — Eh bien! reprit le sage, que tes oreilles, ô roi, entendent ce que vient de prononcer ta bouche. Vois...
Page 10 - Busone a quelques traits qui lui sont propres. Il commence, comme pour excuser Saladin, par nous dire : « Vous devez savoir que par tout l'univers les juifs sont haïs, et qu'ils n'ont ni patrie ni seigneur. » Le juif ici s'appelle Absalon. Dans son récit, le père veut donner le vrai anneau à son fils aîné, mais, pressé par les sollicitations des autres, il se résout à faire exécuter les deux faux. Ce trait, qui indiquerait trop clairement l'avantage que le juif attribue à sa religion...
Page 211 - Quand cet agneau vint au monde, il était très joli ; mais sa mère mourut et il n'y avait pas alors de brebis qui eût mis bas. Une chienne avait eu des petits ; je mis cet agneau avec la chienne jusqu'à ce qu'il fût grand. Je n'en ai pas trouvé de meilleur pour te l'apporter, lorsque tu m'as fait demander un agneau. Enfin le devin appela le métayer et l'interrogea sur le blé. Le métayer lui dit : Il ya d'un côté de notre champ un cimetière.
Page 236 - ... faute les purifications et les ablutions, il refroidit l'ardeur des appétits sensuels, il tranquillise son âme, il ajuste ses habits et sa coiffure, et il prend un maintien grave; après quoi, regardant le Ciel, il accomplit les actes religieux. Le Ciel est toujours parmi les hommes; c'est pourquoi, trois fois par jour, le matin, à midi et le soir, le sectateur de la Religion juive accomplit les actes religieux; et précisément parce qu'il accomplit ces actes au moment où les hommes voient...
Page 12 - Voici, bien qu'il soit connu de tous ceux qui m'ccoutent, le récit que fait à Saladin le sage Nathan en réponse à sa question captieuse : Dans les temps anciens vivait, en Orient, un homme qui tenait d'une main chère un anneau d'une valeur inestimable. La pierre était une opale, où se jouaient cent belles couleurs, et qui avait la vertu secrète de rendre agréable à Dieu et aux hommes celui qui la portait avec confiance. Il n'est donc pas étonnant que cet homme d'Orient n'ôtàt jamais...

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