élève Othon III. Elle fut brisée par le vandalisme protestant l'année 1662; les fragments recueillis par l'évêque Jean VI et par des personnes pieuses, se dispersèrent de tous côtés; un seul fut conservé dans cette cathédrale où on le voit encore aujourd'hui (Annales archéologiques, . XI, 5e livrais.; t. XII, 2. liv.). » Les historiens des croisades racontent qu'André, roi de Hongrie, en revenant de son expédition de Terre-Sainte, rapporta dans son pays l'un des six vases dans lesquels J-C. changea l'eau en vin, aux noces de Cana. La fontaine où a été puisée l'eau qui a servi au miracle, est à deux ou trois cents pas du village. Comme c'est l'unique de la contrée, il ne saurait y avoir de doute; elle a deux bassins au-dessous de terre et un bassin supérieur ; plusieurs femmes y puisaient de l'eau. Je tenais à en remplir un flacon (Mgr Mislin ). » De Cana à Nazareth il n'y a qu'une demi-heure de chemin. Nathaniel était de Cana, en Galilée, d'après la tradition. Saint Jérôme (De locis hebraicis) et Nicéphore, livre VIII, assurent que les noces de Cana eurent lieu à l'occasion du mariage de Simon le Chananéen. Un certain nombre de sarcophages antiques reproduisent ce miracle dans leurs bas-reliefs. Théophile d'Antioche, qui vivait au deuxième siècle (Comment. sur l'Évangile, liv. IV), regarde l'eau qui fut changée en vin comme une figure de la grâce du baptême. tour de lui une trop grande foule de peuple, et l'emprisonna dans le château de Machéronte 1. Jésus apprenant la détention de Jean, et craignant que les Juifs ne portassent Pilate à l'arrêter sous le même prétexte qu'Hérode à l'égard de Jean; il quitta la Judée, et se retira dans la partie la plus maritime de la Galilée, qui faisait partie du royaume de Philippe, où Pilate et saint Marc ne parlent qu'à l'occasion de sa décollation; l'emprisonnement arriva immédiatement avant que Jésus-Christ eût quitté la Judée, ce que saint Jean, saint Mathieu et saint Marc joignent à ce qu'on vient de rapporter. Jos., Ant., I, 18, c. 7 Bien que, d'après le texte sacré, les vases fussent au nombre de six, les artistes des premiers siècles n'en ont ordinairement représenté que cinq (Bottari, tom. LI, LXXXVIII), et même un seul (tom. XXXII). Il n'y en a que deux sur le sarcophage d'Arles, dessiné par le père Arthur Mar Implevit sex ergo lacus hoc nectare Christus. Notre Seigneur, selon le type ordinaire, touche les hydriæ avec une baguette. Mamachi, Bottari, Gori, publient une tablette d'ivoire où le miracle de Cana est sculpté en basreliefavec une rare élégance. Le même sujet se trouve aussi représenté, et d'une manière assez complète, sur un dyptique d'ivoire du cinquième siècle, donné par n'avait aucune autorité. Jésus devait passer par la Samarie; et étant arrivé auprès de la ville de Sichar, il envoya ses disciples pour acheter à manger dans la ville, et s'assit auprès du puits de Jacob, vers la porte de la ville. Comme il y était, une femme de la ville y vint pour puiser de l'eau. Jésus lui demanda à boire. Cette femme lui témoigna sa surprise de ce qu'un homme juif demandait de l'eau à une Samaritaine; car les Juifs n'avaient point de commerce avec les Samaritains. Mais Jésus l'instruisit, lui découvrit sa vie passée, lui déclara qu'il était le Messie et que bientôt les vrais adorateurs adoreraient en esprit et en vérité, non à Garizim ou au temple de Jérusalem, mais en tout lieu. Les disciples étant arrivés avec de la nourriture, pressèrent Jésus de manger; mais il leur dit qu'il avait une autre nourriture qu'ils ne connaissaient point, qui était de faire la volonté de son père. La femme étant allée à Sichar, raconta ce qui lui était arrivé et son entretien avec Jésus. Ceux de la ville vinrent le prier d'entrer dans la ville; il y alla, y demeura deux jours, et plusieurs crurent en lui 1. Arrivé en Gallilée, il prêchait dans les synagogues. Il vint à Nazareth, sa patrie, entra dans la synagogue, et y ayant lu un passage d'Isaïe, il leur déclara que cette prophétie était 1 Jean, Iv, 2, 43. Bugati à la suite de ses Mémorie, p. 282 (Martigny, art. Cana). Ainsi les monuments antiques sont tous remplis du souvenir de cette première merveille opérée par le Sauveur du monde, au début de sa vie publique. II. Sermon sur la montagne, ou les huit Béatitudes. « Je m'acheminai vers la montagne des Béatitudes, dont je n'étais éloigné que de trois quarts de lieue (depuis le désert de là multiplication des pains, à quelque distance de Tibériade). « Sur la montagne des Béatitudes on rencontre d'abord un premier plateau assez grand, entouré de fragments de rochers qui ressemblent à des ruines. En s'élevant encore on trouve un plateau plus petit, trèsuni, qui n'a que trois ou quatre mètres de circonférence. Dans la partie tournée vers le mont Thabor, dont il n'est éloigné que de quatre lieues, il y a les ruines d'un petit édifice, probablement d'une chapelle (Quaresmius, t. II. lib. v); c'est là que le Sauveur a fait son admirable sermon sur la montagne (Matth., v.). « Les évangélistes parlent en plus d'un endroit de cette montagne où Jésus se retirait souvent pour prier, comme sur la montagne des Oliviers; quelquefois il y passait la nuit en prière. accomplie en sa personne, et qu'il était le Messie promis par les prophètes. Tout le monde admirait sa doctrine, mais on savait la bassesse de son origine, parce qu'on le croyait fils de Joseph; ceux de Nazareth prirent du scandale de sa personne, et Jésus ne fit point de miracle parmi eux, comme il en avait fait à Capharnaum. Il leur dit que nul prophète n'était en honneur dans sa patrie; et enfin ces peuples irrités des reproches qu'il leur faisait de leur incrédulité, le saisirent, et le menant au haut de la montagne où leur ville était bâtie, ils voulaient le précipiter. Mais Jésus passant au milieu d'eux, sortit de Nazareth, établit sa demeure la plus ordinaire à Capharnaum, et prêcha par toute la Galilée où il fut écouté favorablement 1. Étant allé à Cana pour la seconde fois, tandis qu'il y était, un officier du roi, qui demeurait à Capharnaum, et dont le fils était fort malade, vint l'y trouver, et le pria instamment de venir guérir son fils. Jésus le renvoya et lui dit que son fils était guéri. Cet homme s'en retourna sur sa parole; et comme il approchait de la ville, ses serviteurs vinrent lui dire que son fils était guéri du jour préà-dire à une heure après-midi 1. cédent, à la séptième heure, c'estQuelques jours après, étant sur la Les Pères de Nazareth viennent chaque année faire un pèlerinage sur cette montagne, sur celle de la multiplication des pains, et, le jour de la Saint-Pierre, à Tibériade. Sainte Paule avait visité tous ces lieux qui ont été vénérés dès les premiers siècles (S. Jérôme, Ép. ad Marcell., et ad Paul.); c'est sur ces hauteurs d'Hiltin que de nobles chevaliers du temps des croisades succombèrent sous les armes des incroyants. De la montagne des Béatitudes, Notre-Seigneur voyait Sofed, illustre par ses malheurs, et peut-être aussi parce qu'elle fut l'objet d'une comparaison de Jésus-Christ. Dans son sermon sur la montagne, il avait en vue Sofed, placée sur une montagne. Sans doute son doigt l'indiquait lorsqu'il prononçait ces paroles: « Une ville sur une montagne ne peut être cachée. » Le Sauveur avait l'habitude d'adapter ses discours aux circonstances. Il s'inspirait de ce qu'il voyait (Mgr Mislin). >> A cinq quarts d'heure de Tibériade (Mgr Mislin, p. 430), on trouve le lieu désert où Jésus-Christ fit le miracle de la multiplication des pains (Jean, vi). Ce lieu est au bord de la plaine d'Hiltin on l'appelle la table du Seigneur. Dans la partie la plus élevée où l'on suppose que se tenait notre Sauveur et les apôtres, il y a de grands blocs de basalte qu'on mer de Tibériade, il vit deux frères, Simon, autrement nommé Pierre, et André, travaillant à la pêche. Il leur dit de le suivre; aussitôt ils quittèrent leurs filets et leur barque, et le suivirent 1. Étant allé un peu plus loin, il vit deux autres frères, Jacques et Jean qui étaient dans une nacelle, avec leur père Zébédée, et qui racommodaient leurs filets. Il les appela de même à sa suite, et aussitôt ils quittèrent tout et le suivirent, mais de manière cependant qu'ils revenaient encore de temps en temps à leurs barques. Jésus ayant donc établi sa demeure Matt.,iv 18,, 20. 3 Matt., iv, 21, ordinaire à Capharnaum, commença d'y prêcher les jours du sabbat. Il y avait là un homme possédé qui lui criait: Je sais qui vous êtes, vous êtes le saint de Dieu. Mais Jésus lui imposant silence, commanda au démon de sortir. Il sortit, en causant à cet homme d'étranges convulsions, mais sans lui faire d'autre mal'. (Ceci donnera lieu à une dissertation sur les obsessions et les possessions du démon.) Étant sorti de la synagogue, il entra chez Simon Pierre, et y guérit la belle-mère de Simon atteinte d'une grande fièvre. Sur le soir, tous ceux de la ville qui avaient des malades les amenèrent à la porte de la mai1 Marc, 1, 21, 28. Luc, iv, 31, 37. dit avoir été amenés par sainte Hélène : on les appelle les douze trônes. Celui du milieu est marqué par plusieurs croix qu'y ont gravées les pèlerins. Un peu plus bas il y a une plaine où pouvait se tenir une grande multitude, entendre facilement les paroles de Jésus et voir toutes ses actions. Elle est toute couverte de hautes herbes et de tiges d'orge et d'avoine desséchées. « Le père Leonardo avait eu l'attention charmante de me donner un pain et deux poissons. Assis sur un des douze trônes, au milieu de ce divin paysage, ayant l'esprit tout pénétré du récit de l'Évangile que je venais de méditer, je fis un repas délicieux, croyant être aussi un des convives du Sauveur. » Nous apprenons de Nicéphore que, lorsque Constantin eut fondé sa nouvelle capitale, Constantinople, la seconde Rome, et qu'il était occupé à l'embellir, il plaça sa statue sur des colonnes de porphyre au milieu de la place principale; cette statue tenait à la main un globe d'or surmonté d'une croix, et ces paroles étaient gravées autour: O Christ, mon Dieu, je vous recommande cette ville. Et sous la base des colonnes, on avait ménagé un lieu pour y placer les sept paniers et les douze corbeilles qui avaient servi à recevoir les pains bénits et multipliés par la bénédiction du Sauveur (Nicéphore, liv. vii, chap. 19). Dans un temps si rapproché des événements, on ne doit pas être sur son où était Jésus, il les guérit tous1. Le lendemain de très-grand matin, Matt., vIII, 14, 17. Marc, 1, 39, 34. Luc, Iv, 38, 41. On voit par saint Marc et par saint Luc que la guérison de la belle-mère de saint Pierre et celle des autres malades, arrivèrent immédiate ment après ce qui précède. M. Thoynard pense qu'il peut y avoir eu quelque dérangement dans les exemplaires de saint Mathieu, depuis le verset 21 du chap. Iv, jusqu'au verset 13 du ch. XIV. Mais quant aux quatre versets de saint Mathieu, dont il s'agit ici, le dérangement peut bien ne pas venir des copistes Les évangélistes rappellent quelque fois par occasion certains événements qu'ils n'ont pas rapportés en leur lieu. Et il est aisé de voir que la guérison du serviteur du centenier à Capharnaüm, rapportée par saint Mathieu en son rang, au chap. vIII, a bien pu lui donner occasion de rappeler le miracle qui avait été opéré dans le même lieu sur la bellemère de saint Pierre. |