saint Cyrille évêque de Jérusalem, qui, devant toute la ville, lançait le sarcasme contre les imprévoyants restaurateurs du temple? Est-ce qu'il ignorait que plusieurs Pères parlaient publiquement de ce terrible événement comme d'une chose connue de tout le monde, et tandis que dans leur auditoire il se trouvait encore des témoins oculaires? Est-ce que saint Jérôme, qui était accablé par un nombre infini de travaux de premier ordse, était obligé de parler de tout? Pouvait-il supposer qu'on lui demanderait raison de son silence? Savez-vous si quelque lettre ou quelque traité où il en aurait parlé n'est pas perdu? D'ailleurs, si vous tenez tant au témoignage des auteurs ecclésiastiques, vous avez de quoi vous satisfaire. Ceux que nous venons de citer sont les contemporains de saint Jérôme ou ses aînés. Est-qa'Ammien Marcellin tout seul ne pouvait pas suffire à Gibbon? La moitié des faitsque Gibbon affirme dans son long et intéressant travail, ne sont pas apuyés sur une autorité qui ait cette valeur. Enfin voici un témoignage tout à fait accablant pour l'écrivain anglais qui a bien des complices en France; c'est le propre aveu de Julien, un aveu direct, un aveu forcé par l'évidence. Voici comment il parle de cet événement, (Julien, Fragments, p. 540): « Il est vrai que les prophètes parmi les Juifs nous ont reproché tous ces désastres; mais que diront-ils eux-mêmes de leur propre temple détruit trois fois, et qu'on n'a pu rebatir jusqu'à présent? Ce n'est pas que je veuille insulter à leur fortune, puisque j'ai moi-même voulu rebâtir ce temple en l'honneur de la divinité qu'on y invoquait. » 3. Mais comme il était en chemin | ceux qui l'accompagnaient dans son et qu'il approchait de Damas, il fut voyage, s'arrêtèrent tout étonnés; tout d'un coup environné d'une lucar ils entendaient une voix; mais ils mière du ciel. ne voyaient personne. 4. Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutez vous? 5. Il répondit: Qui êtes-vous, Seigneur? Et le Seigneur lui dit: Je suis Jésus que vous persécutez: il vous est dur de regimber contre l'aiguillon. 6. Alors tout tremblant et tout effrayé, il dit: Seigneur, que voulezvous que je fasse? 7. Le Seigneur lui répondit : Levez-vous, et entrez dans la viile, et on vous y dira ce qu'il faut faire. Or, 8. Saul se leva ensuite de terre; et ayant les yeux ouverts, il ne voyait point. Ils le conduisirent donc par la main et le menèrent à Damas, 9. Où il fut trois jours sans voir, sans boire ni manger. 10. Or, il y avait un disciple à Damas nommé Ananie, à qui le Seigneur dit dans une vision: Ananie. Et il répondit : Me voici, Seigneur. 11. Le Seigneur lui dit: Levezvous, et allez-vous-en dans la rue qu'on appelle Droite, et cherchez dans la maison de Judas un nommé 12. (Et Saul voyait un homme nommé Ananie, qui entrait, etlui imposait les mains pour qu'il recouvrât la vue.) De deux choses l'une: ou Gibbon a lu tous les textesque nous venons de placer sous les yeux du lecteur, ou il les ignorait. S'il les a lus, que penser de son jugement ou de sa bonne foi? s'il les a ignorés, quelle idée nous donne-t-il de son savoir? Quant à nous, nous croyons qu'il a eu la même faiblesse que M. Munck, qui compare ce qui a eu lieu du temps de Julien à ce qui se passa sous Hérode lorsque ce prince, excité par son amour de l'or, fit violer le tombeau de David pour assouvir sa cupidité. Il n'y a vu qu'une explosion d'air inflammable, comme si les ouvriers du mont Moriah avaient travaillé dans une caverne ou un sépulcre. M. Munck est trop physicien pour être ici convaincu. Et ces croix marquées sur les vêtements de milliers de personnes, et que 100,000 personnes ont vues, comment les expliquez-vous? Convenons que le miracle de l'incrédulité est plus surprenant que le miracle de la Divinité. Dieu donne l'évidence, l'incrédule ose la nier. Saul de Tarse; car il est en prière. il faudra qu'il souffre pour mon nom. 13. Ananie répondit: Seigneur, j'ai entendu dire à plusieurs combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem. 14. Et même il est venu en cette ville avec un pouvoir des princes des prêtres pour emmener prisonniers tous ceux qui invoquent votre nom. 15. Le Seigneur lui répondit: Allez le trouver, car cet homme est un instrument que j'ai choisi pour porter mon nom devant les Gentils, devant les rois et devant les enfants d'Israël; 17. Ananie donc s'en alla; et étant entré dans la maison, il lui imposa les mains et lui dit: Saul mon frère, le Seigneur Jésus qui vous est apparu dans le chemin par où vous veniez, m'a envoyé afin que vous recouvriez la vue et que vous soyez rempli du Saint-Esprit. 18. Aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue, et s'étant levé, il fut baptisé. 19. Ayant ensuite mangé, il reprit ses forces, et il demeura durant quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas. 20. Et aussitôt il prècha Jésus dans les synagogues, qu'il était le Fils de 16. Car je lui montrerai combien Dieu. VII. Action de Jésus sur le monde. Les Juifs et les païens, les Pères de l'Église et les hérétiques, la géographie et l'archéologie, comme les Évangiles apocryphes, sont venus jusqu'ici tour à tour se présenter devant nous comme témoins, ou comme fils des témoins oculaires des œuvres de Jésus-Christ. Ce n'est pas une seule vie du Sauveur que nous donnons par les témoignages pris en dehors du texte sacré ce sont six histoires avec des matériaux différents, dont chacune suffisait au but que nous nous proposions. La plupart de ces témoins ne songeaient guère à être appelés à comparaître dans une telle cause. Ils ne pouvaient pas même soupçonner qu'on mettrait un jour en suspicion un événement si considérable et qui remuait de leur temps le monde entier. Cet événement, qui venait de s'accomplir en Judée, attirait tous les regards, toutes les préoccupations. Décidément le genre humain se partageait en deux fractions profondément divisées par des craintes et des espérances bien diverses. Personne ne restait indifférent. La passion pour ou contre Jésus-Christ avait saisi toutes les intelligences, le peuple comme les philosophes, les esclaves comme les hommes d'État. 21. Tous ceux qui l'écoutaient descendirent durant la nuit, par la étaient dans l'étonnement, et disaient: muraille, dans une corbeille. N'est-ce pas là celui qui persécutait si cruellement dans Jérusalem ceux qui invoquaient ce nom, et qui est venu ici pour les emmener prisonniers aux princes des prêtres. 22. Mais Saul se fortifiait de plus en plus, et confondait les Juifs qui demeuraient à Damas, leur prouvant que Jésus était le Christ, 23. Et longtemps après, les Juifs résolurent ensemble de le faire mourir. 24. Mais Saul fut averti de ce qu'ils machinaient contre lui, et comme ils faisaient garde jour et nuit aux portes pour le tuer, 26. Étant venu ainsi à Jérusalem, il cherchait à se joindre aux disciples; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût des disciples. 27. Cependant Barnabé l'ayant pris, le mena aux apôtres, et leur raconta comment le Seigneur lui était apparu dans le chemin, et ce qu'il lui avait dit, et comme depuis il avait parlé librement dans la ville de Damas au nom de Jésus. 28. Et il demeura à Jérusalem, vivant avec eux, et parlant avec force au nom du Seigneur. 29. Il parlait aussi aux Gentils, et disputait avec les Grecs; et ceux-ci 25. Les disciples le prirent et le | cherchaient à le tuer. Le pharisien, le Juif incrédule, en nous laissant dans le Talmud la ca. ricature de la viedu Messie méconnu, ne prévoyaient pas que dix-huit siècles après, l'Église s'emparerait deces nouvelles dépouilles égyptiennes pour enrichir l'Arche d'alliance, en les faisant passer par le creuset de la critique. L'Ébionite et le Marcionite qui, dès le premier et le second siècle, falsifiaient les paroles de Jésus-Christ, mais respectaient le fond historique de l'Évangile, ne pensaient pas non plus, qu'au point de vue de l'authenticité, ils travaillaient à faire pour ainsi dire un contre-fort à l'histoire du Nouveau Testament. Il en est ainsi de la plupart des témoignages que nous rapportons. Nos témoins ont donc la plupart une valeur d'autant plus puissante qu'ils étaient plus hostiles. Il nous reste à achever cette histoire du Sauveur par des considérations générales sur l'établissement du Christianisme. Nous venons couronner ce magnifique ensemble de témoignages positifs et précis de la vie de Jésus-Christ, en faisant ressortir de l'histoire de l'établissement du Christianisme les conclusions rigoureusement vraies qu'elle contient en faveur de la vie de Jésus-Christ, telles que nous la montrent les Évangiles. La vie même et en quelque sorte les discours de Jésus-Christ ont agi si énergiquement, si profondément, si instantanément à partir de l'im 30. Ce queles frères ayant reconnu, ils le menèrent à Césarée, et l'envoyèrent à Tarse. 31. Cependant l'Église était en paix par toute la Judée, la Galilée et la Samarie, elle s'établissait, marchant dans la crainte du Seigneur, et était remplie de la consolation du SaintEsprit. 32. Or, Pierre, visitant tous les disciples, vint aussi voir les saints qui habitaient à Lydda. 33. Il y trouva un homme nommé Enée, qui, depuis huit ans, était couché sur un lit, étant paralytique. 31. Et Pierre lui dit: Énée, le Seigneur Jésus-Chaist vous guérit; levez-vous, faites vous même votre lit. Et aussitôt il se leva. 35. Tous ceux qui demeuraient à Lydda et à Saron le virent et se convertirent au Seigneur. 36. Il y avait aussi à Joppé entre les disciples une femme nommée Tabithe ou Dorcas, comme on interprète ce nom. Elle était remplie de bonnes œuvres et des aumônes qu'elle faisait. 37. Or, il arriva en ce temps-là qu'étant tombée malade, elle mourut, et après qu'on l'eut lavée, on la mit dans une chambre haute. 38. Mais comme Lydda était près de Joppé, les disciples informés que Pierre y était, envoyèrent vers lui deux hommes pour le prier de vouloir bien venir promptement jusque chez eux. molation du Calvaire, sur la société de ce temps, que tous les grands événements historiques de ces premiers siècles sont en quelque sorte le produit et comme la conséquence nécessaire de cette vie, de ces actions, et des discours du Sauveur. Sous l'empire paisible d'Auguste, tout dans le monde était païen, excepté sur la terre de Juda. Jetez un coup d'œil sur le monde: 200 ans après, tout est devenu chrétien. C'est la révolution la plus surprenante, la plus inattendue, la plus radicale, la plus universelle qui ait affecté l'humanité depuis le commencement du monde. Nous ne nous attachons pas même en ce moment à faire ressortir les difficultés, les impossibilités humaines de cette révolution. Des hommes de génie de tout temps ont rempli cette tached'une manière victorieuse. Tout le monde sait, par exemple, que si l'Arabie, la Perse et la Judée sont devenues mahométanes aux vine et VIIIe siècle, la rapidité de cette révolution s'explique naturellement par la puissance victorieuse de l'épée et par l'imposition d'une religion qui était simple et naturelle dans son monothéisme, et acceptable par les passions dont elle ne gène guère la liberté. Et comme cette nouvelle religion était fausse sur plusieurs points que nous ne discutons pas, incomplète sur plusieurs autres, elle ne 39. Aussitôt Pierre partit et s'en alla avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, ils le menèrent dans la chambre haute, et toutes les veuves se mirent autour de lui en pleurant, lui mon trant les robes et les habits que Dorcas leur faisait. 40. Pierre ayant fait sortir tout le monde, se mit à genoux et pria. Puis se tournant vers le corps, il dit: Tabithe, levez-vous. Elle ouvrit les yeux; et ayant regardé Pierre, elle se mit sur son séant. 41. Il lui donna aussitôt la main, et la leva; et ayant appelé les saints et les veuves, il la leur rendit vivante. 42. Ce miracle fut su de toute la ville de Joppée, et plusieurs crurent au Seigneur. 43. Or, Pierre demeura assez longtemps à Joppé, chez un corroyeur nommé Simon. CHAPITRE X 1. Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, qui était centenier dans une cohorte appelée l'Italienne. 2. Il était religieux et craignant Dieu avec toute sa famille, il faisait beaucoup d'aumônes au peuple, et priait Dieu incessamment. 3. Un jour, vers la neuvième heure, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu, qui se présenta devant lui, et lui dit: Corneille. 4. Lui regardant l'ange, et tout sais de frayeur, répondit : Qu'y a-t-il, Seigneur? Vos prières, lui dit l'ange, |