Le cœur d'or ...

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B. Grasset, 1927 - 256 pages
 

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Page 197 - II ya un temps fixé pour tout : Un temps pour toute chose sous le ciel ; Un temps pour naître et un temps pour mourir; Un temps pour...
Page 161 - ... glisser dans le courant ; une source chante et bondit, ses doigts ont des reflets qui là-bas s'envolent sur les paysages. Elle penche la tête en arrière pour cueillir de ses lèvres les meilleurs rayons et la peur de la mort. Ses yeux, qu'elle ouvre, planent comme les papillons du danger. Elle ne joue pas pour les animaux du bon Dieu, elle se regarde dans un petit lac noir et blanc, pourpre et magique, dans un océan de fleurs et de galops. Il semble pour certains que le soleil se couche vers...
Page 9 - En vain, j'avais songé à ce mot étrange, Parme, parfums et odeurs mêlés, où ce singulier compagnon Stendhal tenait à m'accompagner, à me tenir le bras, à discuter, décidé à parler de l'amour quand je craignais jusqu'aux syllabes de ce mot, où ce guide têtu, érudit, voulait comme un fantôme rejoindre ses frères pâles et me conduire vers eux. (CO...
Page 212 - À l'entrée une femme s'approcha doucement, le plus mystérieusement possible. Elle mettait un doigt sur ses lèvres et ce geste devenait immédiatement obscène. « Veux-tu t'amuser ? » dit-elle à voix basse. Je partis d'un éclat de rire qui effraya la femme sans âge, la messagère boiteuse qui avait l'habitude du mystère...
Page 199 - Un temps pour tuer, et un temps pour guérir. Un temps pour détruire, et un temps pour bâtir. Un temps pour pleurer, et un temps pour rire. Un temps pour gémir, et un temps pour danser. Un temps pour lancer des pierres, et un temps pour en ramasser. Un temps pour embrasser, et un temps pour s'abstenir d'embrasser.
Page 113 - J'attends et j'aperçois une fourmilière. Je la retrouve tous les ans sous le même arbre. J'observe d'abord, mais bientôt il faut que je détourne le cours de ce fleuve d'insectes. Je bouche la fourmilière, je multiplie les obstacles. Il ya aussi et toujours ce grand jardin avec beaucoup d'herbes et d'arbres, quelques fleurs toujours les mêmes et des allées couvertes de petits cailloux. Je cherche en vain un détail caractéristique, un détail qui m'ait attaché à ce grand jardin, à ce jardin...
Page 147 - ... desséché. Il fait calme. Le vent passe sans soulever un grain de poussière, sans agiter la moindre enseigne, le plus petit drapeau. Les kilomètres qui me séparent de Paris sont invisibles comme les ondes...
Page 77 - J'ai peur du sommeil et je cours à la recherche de tous les refuges : je fuis les souvenirs pour les mieux retrouver. Il ya bien l'avenir. Mais c'est Françoise et elle s'éloigne. Elle tient à me laisser seul pour qu'un soir peut-être je regrette amèrement cette soirée solitaire. J'ai sans doute peur d'elle et ne peux goûter encore une fois cette liberté qui ressemble au vide, à l'infini.
Page 161 - Elle est assise devant son piano comme devant un miroir ; elle ferme les yeux, elle trempe les mains dans une écume de musique et son corps tout à coup va glisser dans le courant ; une source chante et bondit, ses doigts ont des reflets qui là-bas s'envolent sur les paysages. Elle penche la tête en arrière pour cueillir de ses lèvres les meilleurs rayons et la peur de la mort. Ses yeux, qu'elle ouvre, planent comme les papillons du danger. Elle ne joue pas pour les animaux du bon Dieu, elle...
Page 229 - Gilbert, le héros dépressif de ce roman, adresse à une prostituée de rencontre : quand tu auras écouté pendant dix ans les plaisanteries de 50 000 idiots, tu seras une vieille femme qu'on chassera. Tu n'as même pas calculé ton record. Tu ne pourras même pas dire à ton fils le nombre de tes amants 3.

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