Le théatre & la poésie (questions d'interprétation) ...

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Bibliothèque de la Revue dramatique et musicale, 1895 - 192 pages
 

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Popular passages

Page 188 - Tu n'as jamais été, dans tes jours les plus rares, Qu'un banal instrument sous mon archet vainqueur, Et, comme un air qui sonne au bois creux des guitares, J'ai fait chanter mon rêve au vide de ton cœur.
Page 175 - Ils se sont tournés quelque part Vers ce qu'on nomme l'invisible ; Et comme les astres penchants Nous quittent, mais au ciel demeurent, Les prunelles ont leurs couchants, Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent...
Page 21 - ... où je me sens herbe, oiseau, cime d'arbre, nuage, eau courante, horizon, couleur, forme et sensations changeantes, mobiles, indéfinies ; des heures où je cours, où je vole, où je nage, où je bois la rosée, où je m'épanouis au soleil, où je dors sous les feuilles, où je plane avec les alouettes, où je rampe avec les lézards, où je brille dans les étoiles et les vers luisants, où je vis enfin dans tout ce qui est le milieu d'un développement qui est comme une dilatation de mon...
Page 37 - Je tiens que ce paradoxe est la vérité « même, et je suis persuadé qu'on n'est un grand acteur « qu'à la condition de se gouverner absolument et de « pouvoir exprimer à volonté des sentiments qu'on n'éprouve « pas, qu'on n'éprouvera jamais, que selon sa propre nature « on ne pourrait pas éprouver. » Cette profession de foi n'allait d'ailleurs pas sans certaines restrictions, puisque nous lisons...
Page 21 - J'ai envie de voler, de nager, d'aboyer, de beugler, de hurler. Je voudrais avoir des ailes, une carapace, une écorce, souffler de la fumée, porter une trompe, tordre mon corps, me diviser partout, être en tout, m'émaner avec les odeurs, me développer comme les plantes, couler comme l'eau, vibrer comme le son, briller comme la lumière, me blottir sur toutes les formes, pénétrer chaque atome, descendre jusqu'au fond de la matière — être la matière!
Page 115 - Toi que j'ai recueilli sur sa bouche expirante Avec son dernier souffle et son dernier adieu, Symbole deux fois saint, don d'une main mourante, Image de mon Dieu ; Que de pleurs ont coulé sur tes pieds que j'adore, Depuis l'heure sacrée où, du sein d'un martyr, Dans mes tremblantes mains tu passas, tiède encore De son dernier soupir ! Les saints flambeaux jetaient une dernière flamme ; Le prêtre murmurait ces...
Page 81 - J'ai entendu chanter cette romance, et j'ai vu les larmes qu'elle faisait répandre. Néanmoins, j'ai toujours pensé que la musique et la poésie se nuisaient en s'associant. Elles sont l'une et l'autre des arts complets : la musique porte en elle son sentiment; de beaux vers portent en eux leur mélodie.
Page 98 - Vous nous reprochez nos e muets comme un son triste et sourd , qui expire dans notre bouche; mais c'est précisément dans ces e muets que consiste la grande harmonie de notre prose et de nos vers. Empire, couronne, diadème , flamme , tendresse, victoire; toutes ces désinences heureuses laissent dans l'oreille un son qui subsiste encore après le mot prononcé , comme un clavecin...
Page 156 - Dans ses poèmes il mettrait les conseils au temps présent, les esquisses rêveuses de l'avenir; le reflet, tantôt éblouissant, tantôt sinistre, des événements contemporains; les panthéons, les tombeaux, les ruines, les souvenirs; la charité pour les pauvres, la tendresse pour les misérables ; les saisons, le soleil, les champs, la mer, les montagnes ; les...
Page 133 - Constatant les souverainetés les Harpes sont blanches; et bleus sont les Violons mollis souvent d'une phosphorescence pour surmener les paroxysmes ; en la plénitudes des ovations les Cuivres sont rouges ; les Flûtes, jaunes, qui modulent l'ingénu s'étonnant de la lueur des lèvres ; et, sourdeur de la Terre et des Chairs, synthèse simplement des seuls Instruments simples les Orgues toutes noires plangorent.

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