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celui qui prétendrait que 9 est le nombre du bien, puisque 9 peut, dans divers cas, être nombre du bien ou du mal.

POSTIENNE ET RÉCAPITULATION,

Cette notice, quoique très-courte, contient des notions si importantes qu'il est à propos de les récapituler pour les graver dans la mémoire de l'étudiant.

J'ai disserté, dans l'Antienne, sur la prévention générale des nations pour l'ordre mesuré. Il a divers essors, dans les arts, musique, danse, etc. Tout homme, dont l'éducation a été soignée, se passionne pour quel-qu'une des harmonies mesurées. L'un aime la justesse dans les mathématiques, l'autre l'admire dans la musique. Les jeunes femmes cherchent le plaisir mesuré dans la danse; d'autres, plus instruites, l'aiment dans la poésie.

D'après ce penchant universel, qu'on trouve établi jusque chez les sauvages, il est surprenant que les investigateurs de la nature n'aient pas encore découvert que le genre humain dans ses relations sociales est destiné à l'harmonie mesurée, et que Dieu nous doit une théorie d'essor mesuré des passions, à défaut de quoi son système de l'univers manquerait d'unité; car s'il a su établir l'harmonie mesurée dans les rapports des astres, il doit savoir l'établir dans ceux des passions et du genre humain.

Dans le 2e chapitre, j'ai remarqué qu'on n'arrive au but de la nature, à l'harmonie mesurée, que par gradation, et qu'il faut s'élever d'abord aux Séries libres illimitées avant de s'élever aux mesurées, qui sont aussi supérieures aux libres que la poésie l'est à la prose.

L'invention des Séries libres n'était pas chose difficile, puisque les peuplades primitives surent d'instinct découvrir ce mécanisme; il est vrai qu'elles étaient favorisées par plusieurs circonstances qui n'existent plus sur ce globe; mais ces peuplades n'étaient pas douées de raisonnement, et puisque Dieu accorde cette faculté de raisonnement aux nations civilisées, n'est-il pas juste qu'il ne les admette à remonter à l'harmonie que sous la condition de découvrir par raisonnement plus que n'avaient découvert par instinct les grossières nations primitives? Il est juste que nous soyons astreints à retrouver l'ordre libre en séries passionnelles, et à inventer en outre l'ordre mesuré qui fournit des accords bien plus nombreux, plus raffinés et mieux nuancés que ceux de la série libre.

(J'ai reconnu que la plupart des lecteurs désireraient qu'on leur donnât d'abord connaissance de cette société primitive; qu'on leur expli

quât comment par le secours de l'instinct et des circonstances les premiers hommes, si ignorants, purent découvrir l'organisation en séries passionnelles. Je ne pourrai donner cette explication qu'à la suite de l'analyse des 12 passions octaviennes qui sera l'objet d'un autre volume).

J'ai insisté sur le besoin des gradations et des discords entre les groupes. J'ai dit que si après avoir gradué les espèces d'une culture on peut graduer de même les nombres de sectaires dans chaque groupe, l'accord général en sera plus parfait.

Quant aux discords, j'en avais déjà démontré la nécessité entre les groupes contigus. J'ai appuyé ici la démonstration d'une analogie avec la gamme musicale, qui est le plus puissant ressort d'harmonie, quoique chacun de ses 12 sons discorde fortement avec les deux contigus et faiblement avec les 2 suivants.

J'ai observé que les séries mesurées sont aux libres ce que la poésie est à la prose. Les 2 genres se prêtent réciproquement appui, malgré l'inégalité de nombre. Dans toute phalange, la masse des séries libres est presque septuple du nombre des mesurées. Elles n'en sont pas moins nécessaires les unes aux autres, et on ne saurait connaître le mécanisme d'harmonie sans une étude approfondie des unes et des autres.

Chapitre 1er. J'ai décrit parmi les séries mesurées celle qu'on doit considérer comme l'alphabet de la science, et j'ai réfuté d'avance les préventions contre le classement par âges. On verra, aux sections suivantes, combien cette distribution en 32 chœurs favorise les accords entre tous les âges.

On a vu, dans ce chapitre, quelques indices en faveur de la préférence que la nature donne aux nombres 7 et 12. Ils sont essentiellement nombres d'harmonie, car ils dominent dans les 3 divisions indiquées page 368 [de la précédente livraison] et dans toutes les séries mesurées qui sont toujours distribuées par octaves. Je donnerai dans la 2e livraison un chapitre sur cette harmonie des nombres, dont la recherche a mis à la torture tant de philosophes. On verra que les nombres 3 et 4, 7 et 12 (ces deux derniers sont donnés par addition et multiplication des 2 premiers) sont les nombres sur lesquels repose le mécanisme de la série mesurée, qui est ressort principal d'harmonie. Faut-il s'étonner que la nature nous ait donné des préventions d'instinct pour ces 4 nombres?

Chapitre 3o. J'ai passé des accords contrastés dont traitait le 2o chapitre aux identiques, également nécessaires pour ((fonder l'harmonie sur pivot composé)) établir dans les liens passionnels un double régime d'accords comme dans les liens matériels, où l'on voit le lien s'équilibrer en raison directe des masses et inverse des distances: puis en rai

son contrastée et identique des arômes majeurs et mineurs. Cette seconde source d'accords sidéraux est inconnue des modernes; aussi ignorent-ils la cause des conjugaisons sidérales.

J'ai dissipé les craintes de ceux qui croient les séries difficiles à former, et qui pensent qu'on doit s'astreindre en toute rigueur aux règles données. Il faut les suivre autant que possible, mais si on ne peut pas mieux faire, on se bornera à des approximations. Par exemple, si l'on ne donnait que 50 familles pour l'épreuve de l'Association, je ne pourrais pas en tirer les 32 chœurs des âges et j'en réunirais quelques uns. Ce sera le sujet d'une dissertation à la notice des essais de bas degré.

Après la démonstration des accords identiques, j'ai rappelé le principe de coordonner sans cesse toutes les dispositions au vœu des trois passions distributives. Il aurait été nécessaire de placer avant ce volume une définition étendue des 12 passions et surtout des trois distributives, mais quel parti prendre quand il s'agit de satisfaire 2 classes de lecteurs inconciliables: un petit nombre de sages qui exigeraient un ample exposé de principes, et un grand nombre d'impatients qui veulent d'emblée arriver au but et tout effleurer avant de rien approfondir!

Le chapitre 4o traite de la binoctave, ou gamme pivotée à double timbre, qui est l'objet spécial de cette notice. On trouvera dans cette gamme une distribution que la nature nous montre dans les divers détails de l'anatomie. En examinant les côtes, les vertèbres, les phalanges osseuses des mains et des pieds, on voit la prédilection de la nature pour les douzaines redoublées ou binoctaves, qu'elle étaie tantôt d'un foyer, comme est la clavicule pour les côtes; tantôt de 4 sous-pivots, comme sont les os des 2 pouces pour les 24 os des doigts longs. Cette analogie est plus sensible dans la distribution des dents, où l'on voit 33 pièces figurées telles qu'elles sont dans la binoctave, p. 378 [précédente livraison].

L'os hyoïde en foyer,

Les 4 dents de sagesse en transition.

Les 4 canines en sous-pivots. .

4. 16. A. Q 15. 14. P. O

et les 24 dents de surplus formant la binoctave ou octave conjuguée en majeur et mineur ((en gamme de 8 et 4 : l'harmonie admettant également les deux divisions 7 et 5, en emplois majeurs: clavier de Saturne et de la Terre. 8 et 4, en emplois mineurs : clavier d'Herschell et de Jupiter.))

Ces analogies numériques ont, de tout temps, donné de la tablature aux philosophes qui cherchaient à en pénétrer les causes. Comment ontils pu penser, eux qui préchent l'unité, que le système passionnel fút dépourvu d'analogie avec ces phénomènes du système matériel, et que

les passions de notre âme ne fussent pas en analogie exacte avec les pièces matérielles du corps?

Au chapitre 5e l'on a pu juger de l'immensité des chances d'harmonie que présentera le mécanisme passionnel, puisqu'il peut moduler en 5o puissance par 12 tétroctaves ou octaves quadruples; tel serait un orgue qui aurait 144 touches ou 12 octaves en ligne, et qui les répéterait en 4 claviers accordés en quadruple timbre :

En majeur direct et inverse.

En mineur direct et inverse.

On voit combien le système passionnel de la 5e puissance est déjà plus étendu que notre système musical, qui ne comporte pas plus de 7 octaves, et élude, par la méthode des tempéraments, les 4 nuances qu'il faudrait ménager entre les accords.

Les caractères humains, dont la disparate a si fort désorienté nos sciences, ne sont autre chose qu'une mécanique de 5o puissance à 12 tétroctaves, formant 576 touches de gamme, soutenues par 234 touches de sous-pivot et ambigu en divers degrés. Il est bon de faire entrevoir ces immenses problèmes, tant pour faire juger de l'attention qu'on doit au calcul des séries mesurées qui nous l'expliqueront, que pour signaler la petitesse des théories civilisées qui spéculent en accords domestiques sur la plus petite combinaison possible, sur le doux ménage sans argent, borné à un tendre époux querellant sa tendre épouse et à des enfants demandant du pain au père, qui leur donne le fouet. Quand on n'a su en 3,000 ans de travail inventer que ce pitoyable mécanisme social, comment ose-t-on douter qu'il ne reste une grande théorie à découvrir sur les passions ((et que son étude ne soit pas l'affaire d'un jour)), et qu'il n'y ait en ce genre un nouveau monde aussi inconnu que l'était l'Amérique avant Colomb!

((Quelle science vierge et quel nouveau monde que cette étude des passions! Que n'ai-je des lecteurs patients? J'aurais traité grandement et méthodiquement cette vaste théorie sur laquelle il faut se borner à des croquis pour s'accommoder à la légèreté et à la frivolité du siècle.)) Divers lecteurs pourront craindre que le sujet ne soit hors de leur portée, ils se tromperaient. Cette nouvelle étude est de la compétence de tout le monde, et surtout de ceux qui, n'étant pas riches, désirent arriver promptement à la fortune. Ceux-là composent l'immense majorité. C'est principalement pour eux que j'écris. Pense-t-on que le titre de pauvres soit limité à ces pères de famille qui n'ont pas de quoi alimenter le ménage, à ces jeunes gens qui souvent n'ont pas le sou en poche ? Ceux-là sont-ils les seuls pauvres ? Non. J'ai prouvé que les rois sont aussi de la classe des pauvres, et sous triple rapport; car ils sont

pauvres de finances, pauvres de plaisirs et pauvres de garanties. J'ai prouvé que les nations riches sont aussi de la classe des pauvres, témoin cette Angleterre, qui, grevée de 20 milliards de dettes et de 800 millions d'intérêts annuels, est, dans sa prétendue richesse, aussi pauvre que Tantale au milieu des eaux fuyant devant lui. Elle voit parmi ses grands propriétaires des colosses de richesses, des images du bien être ((qu'une société bien ordonnée devrait (((graduer))) répartir entre les classes de citoyens)); mais elle voit dans ses ateliers de Manchester et dans la populace de Londres des colosses de pauvreté, des fourmillières de lazzarrons qui lui prouvent assez que s'il est pour les sociétés indus-trielles une voie de bonheur, cette voie n'est pas la Civilisation.

DES TROIS GROUPES

D'AMBITION, D'AMOUR ET DE FAMILLISME.

[Premier rose vif piqueté, 16, cote 9.]

SOMMAIRE.

CHAP. I.

CHAP. II.

Du groupe hypermajeur ou Ambition.
Aperçu de 2 échelles d'Ambition.

CHAP. III. Du groupe hypermineur ou Amour.
Du groupe hypomineur ou Famillisme.
Erreurs sur les propriétés du Famillisme.
Propriétés contrastées des groupes en Harmonie.
Des dominantes et toniques passionnelles.
Postienne.

CHAP. IV.

CHAP. V.

CHAP. VI.

CHAP. VII.

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