Philosophie et musique: oeuvre posthume

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Fischbacher, 1896 - 458 pages
 

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Page 137 - Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux. Ses petits affamés courent sur le rivage En le voyant au loin s'abattre sur les eaux. Déjà, croyant saisir et partager leur proie, Ils courent à leur père avec des cris de joie En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Page 270 - Homme, libre penseur! te crois-tu seul pensant Dans ce monde où la vie éclate en toute chose? Des forces que tu tiens ta liberté dispose, Mais de tous tes conseils l'univers est absent. Respecte dans la bête un esprit agissant : Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ; Un mystère d'amour dans le métal repose ; « Tout est sensible I » Et tout sur ton être est puissant.
Page 246 - L'arbre tient bon. le roseau plie; Le vent redouble ses efforts. Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
Page 138 - J'ai vu le temps où ma jeunesse Sur mes lèvres était sans cesse Prête à chanter comme un oiseau. Mais j'ai souffert un dur martyre , Et le moins que j'en pourrais dire , Si je l'essayais sur ma lyre, La briserait comme un roseau.
Page 136 - Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers.
Page 137 - Pour toute nourriture il apporte son cœur. Sombre et silencieux, étendu sur la pierre, Partageant à ses fils ses entrailles de père, Dans son amour sublime il berce sa douleur; Et, regardant couler sa sanglante mamelle. Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle, Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur. Mais parfois, au milieu du divin sacrifice, Fatigué de mourir dans un trop long supplice...
Page 273 - J'aime mieux ma mie. La rime n'est pas riche, et le style en est vieux; Mais ne voyez-vous pas que cela vaut bien mieux Que ces colifichets, dont le bon sens murmure, Et que la passion parle là toute pure? Si le Roi m'avait donné Paris, sa grand'ville, Et qu'il me fallût quitter L'amour de ma mie, Je dirais au roi Henri : Reprenez votre Paris, J'aime mieux ma mie, au gué!
Page 271 - Respecte dans la bête un esprit agissant; Chaque fleur est une âme à la Nature éclose; Un mystère d'amour dans le métal repose; ' Tout est sensible ! ' Et tout sur ton être est puissant. Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie • A la matière même un verbe est attaché... Ne la fais pas servir à quelque usage impie ! Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ; Et comme un œil naissant couvert par ses paupières, Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres!
Page 137 - II pousse dans la nuit un si funèbre adieu, Que les oiseaux des mers désertent le rivage, Et que le voyageur attardé sur la plage, Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
Page 232 - L'attelage suait, soufflait, était rendu. Une mouche survient, et des chevaux s'approche, Prétend les animer par son bourdonnement, Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment Qu'elle fait aller la machine ; S'assied sur le timon, sur le nez du cocher. Aussitôt que le char chemine, Et qu'elle voit les gens marcher, Elle...

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