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François de Sales et la bienheureuse de Chantal, dans la ville d'Annecy, en Savoie, pour visiter les malades, et les soulager dans leurs besoins.

Ces filles ne faisaient d'abord que des vœux simples, et ne gardaient point de clôture. Elles conservent encore aujourd'hui le nom de Filles de la Visitation, quoique leur Institut soit changé, et qu'il les renferme dans le cloître. Leur pieux fondateur, saint François de Sales, se détermina à ce changement, pour éviter les inconvénients qui pouvaient menacer un Ordre sans vœux et sans cloître. Il dressa de nouvelles constitutions selon la Règle de saint Augustin, qui furent approuvées par Urbain VIII. Ces constitutions imposent peu de mortifications, afin que l'Ordre puisse servir d'asile aux per sonnes que l'âge ou les infirmités empêchent d'embrasser une règle austère. Il y a dans cet Ordre trois sortes de religieuses: des choristes, destinées à réciter l'office au choeur, des associées et des domestiques, qui ne sont point obligées à l'office, mais seulement à dire un certain nombre de Pater et d'Ave. Ces religieuses portent un habit noir, un voile d'étamine sans bordure, un bandeau noir au front, et, au lieu de guimpe, une barbette de toile blanche sans plis, avec une croix d'argent sur la poitrine.

ABRÉVIATIONS

Commençant par la lettre V, qui se trouvent dans les inscriptions

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Education.

DE LA FAMILLE,

LEÇONS DE PHILOSOPHIE MORALE,

PAR AMÉDÉE DE MARGERIE,

Professeur à la Faculté des Lettres de Nancy.

(2 vol. in-8, à Paris, chez VATON.)

LA PHILOSOPHIE ET LA PRATIQUE DE L'ÉDUCATION,

PAR LE BARON ROGER DE GUIMPS.

(1 vol. in-8.)

Nous féliciterons d'abord M. de Margerie d'avoir choisi pour sujet d'un Cours de philosophie la Famille, sujet en apparence si modeste, en réalité si vaste et si élevé. Nous le féliciterons surtout de l'avoir traité avec cette hauteur de vue, cette finesse d'observation et cette justesse de coup d'œil qui n'appartiennent qu'aux intelligences privilégiées. Il est, sans doute, facile de faire du sentiment et même de la sensiblerie sur la famille; il suffit de se rappeler les jours de son enfance, les joies du foyer, les bienfaits et les conseils d'un père, les tendresses d'une mère, pour composer quelques tableaux séduisants qui, s'ils n'ont pas le mérite de l'originalité, ont du moins l'avantage de plaire à la majorité des lecteurs parce qu'ils répondent à leurs plus chers souvenirs. Mais ces impressions, aussi fugitives que les images reflétées dans une glace, s'effacent sans laisser dans l'esprit aucun vestige. Nous n'avons pas besoin d'ailleurs qu'on nous donne le sentiment de la famille; Dieu merci il existe dans toutes les âmes avec la conscience du bien et du mal; malheur à ceux qui ne l'ont point éprouvé ou qui l'ont perdu, ils passent ici-bas pour des déshérités ou des maudits. Ce qui nous manque, c'est la science de la famille, la science de la vie domestique, l'art d'y trouver à la fois la paix, la vertu et le bonheur. Or, malgré le déluge de livres sur l'éducation qui nous inondent depuis quelque temps, je ne crains pas de dire que cette science est encore à faire. Ce n'est point assez, pour avoir le droit et le talent de l'enseigner, de l'imagi

nation d'un littérateur ou d'un poëte, des délicatesses et des élégances d'une plume féminine; ce n'est point assez même de l'expérience d'un instituteur de profession ou de la sagesse d'un moraliste vulgaire; elle demande de plus fortes et de plus sérieuses études. Les vérités sur lesquelles elle se fonde sont, il est vrai, aussi certaines, aussi évidentes que des axiomes mathématiques; toute la difficulté est dans l'application, dans la mise en œuvre de ces vérités, dans les conséquences ou plutôt dans les profits à en tirer pour le bien-être et le perfectionnement de l'individu et de la société.

La conscience nous dit: Il faut aimer et respecter ses parents; mais comment leur témoigner ce respect et cet amour? -Il faut aimer et élever ses enfants; mais comment les aimer et les élever de manière à en faire des hommes dignes de ce nom? Rien n'est plus doux, plus saint, plus nécessaire que l'union conjugale; mais quelles sont les conditions de cette union et les préparations qu'elle exige? Quels sont les moyens de la conserver pure, de la resserrer de plus en plus, de la renouer plus fortement lorsqu'elle commence à se relâcher? Ce sont là autant de questions graves dont il serait dangereux d'abandonner la solution à ce vague instinct décoré d'un nom plus vague encore, la nature, et qui n'est que trop porté à substituer au devoir la passion, l'égoïsme ou l'indifférence. M. de Margerie a donc admirablement compris sa mission de professeur en faisant trève pour quelque temps à ses abstractions philosophiques, à son enseignement transcendant pour aborder des idées plus pratiques. Il a pensé avec raison que la métaphysique et la psychologie étaient choses si hautes qu'elles passaient par dessus presque toutes les têtes, et il a consenti à descendre de ses sommets lumineux, mais inaccessibles à la foule, dans les plaines obscures de la vie quotidienne où il y a taut de bonnes semences à répandre et tant de riches moissons à recueillir. En cela, il a fait encore acte de philosophe et d'excellent philosophe.

M. de Margerie est plus qu'un philosophe, c'est un catholique sincère, et s'il a dû, à cause de sa position et du public auquel il s'adressait, se maintenir autant que possible dans le domaine de la raison et de la science sans empiéter sur celuj

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de la théologie, il n'en a pas moins arboré hautement son drapeau. Il a pris pour base de tout son système d'éducation domestique le principe chrétien et déclaré que sans religion il n'y a pas plus de véritable famille que de véritable société. Cette première phrase de sa préface caractérise suffisamment la nature et la portée de son enseignement : « La famille, dont ce » livre essaye de tracer les devoirs, est la famille chrétienne. » Maintenant que nous connaissons notre guide et le but où il veut nous conduire, nous pouvons le suivre en pleine sécurité.

Le paganisme avait tout perverti, le christianisme a tout restauré. C'est une vérité que l'incrédulité même n'ose plus aujourd'hui contester. L'histoire de la famille est un témoignage éclatant de cette vérité. La première famille a été le modèle des autres. Formée directement par la main de Dieu, elle en a conservé l'empreinte et l'a transmise à ses descendants qui eux-mêmes l'ont gardée longtemps dans sa pureté primitive; mais elle s'est peu à peu altérée et défigurée.

Trois causes ont concouru à cette décadence : l'idolâtrie qui, en introduisant des dieux étrangers dans la famille, lui a inoculé les vices de ces fausses divinités presque toujours méchantes ou immorales et l'a détournée de ses voies traditionnelles pour la rendre l'esclave et la complice des religions les plus dégradantes; - la politique qui, pour assurer le succès de combinaisons plus ou moins favorables à la vie publique, a troublé les rapports de la vie domestique et sacrifié les lois de la famille à de prétendus intérêts d'Etat; - la corruption des mœurs, fruit d'une civilisation raffinée et toute matérielle qui, après avoir amolli les cœurs, énervé les caractères, a fini par noyer dans la même fange les sociétés et les familles.

Voilà les tristes ruines que le christianisme avait à relever. ll le fit avec cette force et cette suavité qui n'appartiennent qu'à lui. Il sanctifia le mariage, le rendit indissoluble et l'assimila à l'union du Christ avec son Eglise; il plaça l'autorité du père sous la sauvegarde de celui de qui vient toute paternité, il proposa en exemple à la femme la Vierge-Mère qui, élevée entre le ciel et la terre, fut devant ses yeux comme l'idéal yi sible toujours cherché, jamais atteint de la perfection morale;

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