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FORMES DESY GRECS ET LATINS
Voyen L'U des Grecs, Planche 89.

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Y GREC CAPITAL DES MANUSCRITS.

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Ann. de Phil. Chrét. Ve Serie N: 15,T.lll, p. 213.

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1. Ordre des et des Y grecs, latins et français (planche 91). Après leur X les Grecs placent leur , qui occupe la 23o place de leur alphabet. C'est une lettre double assez moderne, qui renferme le son du P et de l'S, et s'appelle Psi.

Les Latins placent après leur X une lettre, dont la forme est celle de la 20 lettre grecque Y, et sa prononciation celle de l'I; c'est la seule lettre surajoutée à l'alphabet sémitique, et qui devient la 22; elle fut employée principalement pour les mots empruntés au grec.

La même remarque est à faire pour le français où celte lettre est la 24. Nous avons expliqué à la lettre Tsadé les raisons des changements qui se trouvent dans l'ordre de ces lettres 1.

Dans les étymologies françaises l'Y grec remplace cette même lettre des alphabets grecs et latins.

2. Age des différents Y grecs et latins (planche 91).

Édouard Bernard nous donne des Y qu'il prétend être de 714 ans avant Jésus-Christ: c'est remonter bien haut. S'il faut s'en rapporter à un alphabet de dom Mabillon 2, nous aurons non-seulement des Y antérieurs de plus d'un siècle, à la naissance du Sauveur, mais même l'usage du point au-dessus de I'Y ne sera pas moins ancien.

Des Y chargés de deux points n'ont rien de surprenant, lorsqu'ils commencent un mot dans l'ancienne écriture onciale grecque; mais, dans la latine, c'est un phénomène qui paraît à peine une fois dans une longue suite de siècles, en remontant depuis le 10 jusqu'aux temps les plus reculés, pour ne point parler de temps plus récents. Il n'y a pour tout 1 Voir le tableau des alphabets, dans les Annales, t. xvi, p. 436 (4a série). 2 De re dipl., p. 52,53.

V SERIE. TOME III.

N° 15; 1861. (62 vol. de la coll.) 14

exemple contraire qu'une bulle de Benoît III, de l'an 855, où les deux points paraissent sur un Y semblable à notre U.

Les Y de la plus haute antiquité sont souvent semblables aux nôtres, soit qu'ils soient tranchés, soit qu'ils ne le soient pas. Quelquefois cependant les branches sont courbées en de-bors, comme la fig. 1 de la planche 91; ou elles sont courbées en dedans, à peu près comme la fig. 2; ou l'une est droite et l'autre courbe, c'est-à-dire que l'une est perpendiculaire au pied, et l'autre oblique, comme la fig. 3; ou l'une est plus haute que l'autre; ou les deux branches et le pied sont obliques, ou courbes dans le même goût, fig. 4: tels sont à peu près les y métalliques et lapidaires.

Les manuscrits en capitales du premier âge offrent ordinairement des Y dont la haste est mince, haute, posée sur une base, et les deux branches courbes, ou seulement l'une d'entre elles.

Les manuscrits en onciales, du même temps, n'ont pas constamment des hastes perpendiculaires, mais souvent affi- . lées en pointe. Il est encore essentiel à ces anciens Y de n'être pas surmontés de points, ou de l'être rarement. Lorsqu'ils ne le sont jamais ou presque jamais, le manuscrit porte la marque de l'antiquité la plus reculée, du 5° siècle au moins. Les points commencent aux 5 et 6°, et deviennent un peu plus fréquents au 7 siècle. Lorsque le nombre d'Y ponctués et non ponctués est à peu près égal, c'est le 8e siècle. Depuis ce temps, les points vinrent de plus en plus en faveur, surtout pour distinguer l'Y de l'V, dont il approchait beaucoup.

Les points sur l'Y, invariables au 9e siècle, ont duré au delà du renouvellement des lettres : cependant, au 13° siècle et même plus tard, on ne laissait pas de voir des Y dépourvus de points. On aperçoit un accent aigu au lieu de points sur les Y des diplômes d'Alphonse IX.

Dès le 7° siècle, l'y minuscule pourrait se confondre avec I'r et l's, et quelquefois avec l'f, si le point de dessus ne lui servait de caractère distinctif.

Depuis le 8 siècle, l'y devint souvent fort bizarre, et ne commença qu'au 13° à se former régulièrement par le haut.

L'y de la cursive romaine fut chargé du point, parce qu'il approchait de l'v.

La mérovingienne emprunta quelquefois pour son y la forme de l'f, plus souvent celle de l'r, et surtout celle de l's.

Les cursives romaines, lombardiques, visigothiques, font le même usage de cette dernière forme; mais on ne manque guère de pointer l'y, lorsque la confusion est à craindre. La saxonne donne beaucoup moins dans le singulier 9e siècle seulement, la figure de l'r, pour rendre l'y, y prit quelque faveur.

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Pendant le règne du gothique, la queue de l'y, après s'être courbée vers la gauche, revint vers la droite en remontant. Dans ces temps, l'y fut aussi fermé par le haut. Les y, fig. 5, dont la traverse ne tombe point sur la haste, sont encore du goût gothique moderne, et devinrent presque ordinaires en Espagne au 14° siècle.

3. Formes des Y grecs et latins (planche 91).

L'inspection de la planche 91 ne peut que contribuer à jeter beaucoup de jour sur tout ce qu'on vient de dire relativement à l'y. On observera seulement, pour en faciliter l'intelligence:

1° Que la Ire division de l'Y métallique renferme trois époques; la 1 subdivision remonte avant l'Incarnation; les 2o, 4o, et 5° aux premiers siècles, et la 3 au moyen âge;

2° Que la II division, composée de courbes, est marquée au coin de la bonne antiquité;

3° Que la III division, à haste courbée suivant différentes formes, ou à pièces détachées, indique le bas ou le moyen âge; les derniers sont des y minuscules gothiques;

4° Qu'on voit aussi des gothiques ainsi que des cursifs dans la Ve division de l'Y des manuscrits.

ABRÉVIATIONS

Commençant par la lettre Y, qui se trouvent dans les inscriptions

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1. Ordre des grecs et des Z latins et français.

lettre sémitique admise Elle forme la 23° et der

Après leur lettre double psi, les Grecs placent une autre lettre double leur , lettre assez récente, qui remplace le double 00, et qui est la 24 et dernière de leur alphabet. Les Latins qui avaient oublié la 7 par les Grecs, le Z1, la mettent ici. nière lettre de leur alphabet, et la 25* et dernière de l'alphabet français actuel. Nous avons expliqué à la lettre Tsadé les raisons du changement qui se trouve dans l'ordre de ces lettres 2.

Dans les étymologies françaises Z se change en G: zinziberis, gingembre, et en J: ziziphum, jujube 3.

Ainsi se terminent les différents alphabets sémitiques, grecs, latins et français. Celui qui aura suivi avec quelque attention les remarques attachées à chaque lettre, et nos planches, qui expliquent et fortifient ces remarques, n'aura aucune difficulté à conclure:

1° Que l'alphabet sémitique de 22 lettres a été formé du cycle des 12 heures, et de celui des 10 jours, et en outre des formes antiques hiéroglyphiques de ces deux cycles;

2o Que les anciens qui ont donné des caractères et des noms à ces deux cycles, y ont attaché les idées anciennes et primitives, qui ont rapport à la création, au culte de Dieu, à la faute et à la chute du premier homme;

3° Que les alphabets des Grecs et des Latins n'ont fait que copier les alphabets primitifs, sauf quelque transposition et quelque adjonction de lettres doubles.

Voir ce que nous avons dit sur le Z sémitique et le Z grec, à la 7° heure, Annales de philosophie, t. xv, p. 379 (3. série).

2 Voir le tableau des alphabets que nous avons donné, t. xvi, p. 436 (4a série). 3 Voir l'Introduction à la langue latine de M. le chan. Bondil, p. 267. Paris, Hachette.

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