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REVUE

DE THÉRAPEUTIQUE

MÉDICO-CHIRURGICALE.

ACCOMPAGNÉE DE NOMBREUSES GRAVURES SUR BOIS INTERCALÉES DANS LE TEXTE,

PUBLIÉE PAR

LE DEA MARTIN-LAUZER,

ANCIEN CHEF DE CLINIQUE DE LA FICULTÉ DE MEDEGINE A L'HOTEL-DIEU DE PARIS,

SAURDEC 8TTE 1889.TÉ, LTE, ETC., ETC.

LIBRARY ASS'N.

1861

PARIS,

RUE DE GRENELLE-SAINT-GERMAIN, N° 39.

1861


789

CATALOGUED,
Е. Н. В.

12/6/87

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.

I. Triple nomination à la Faculté, à l'Académie de Médecine et à l'Académie des Sciences. - Banquet of fert à M. Ricord.

que la candidature de ce dernier avait peu de chances de réussite. On disait que M. Longet était physiologiste, mais non anatomiste, et encore moins zoologiste; que ses travaux, fort méritants d'ailleurs, avaient été assez convenablement rémunérés par sa nomination à la place de médecin par quartier de l'Empereur, par la position qui lui a été donnée à la tête du service médical de la maison impériale de SaintDenis, et enfin par la chaire de physiologie à laquelle il a été appelé à la Faculté et qu'il n'occupe pas après dix-huit mois de nomina❘tion. L'éloge de Bérard, en rappelant ses éminentes qualités de démonstrateur, faisait regretter d'autant plus le silence qui règne dans

Le mois qui vient de s'écouler a d'abord vu deux nominations de premier ordre, l'une à la Faculté pour une chaire de pathologie interne, l'autre à l'Académie de médecine pour un siége dans la section d'accouchement. Ces deux nominations ont été la récompense des services rendus à la littérature médicale pratique. On sait que M. Monneret est l'auteur principal du Compendium de médecine pratique qu'il publia d'abord | cette chaire toujours en deuil de son dernier tien collaboration de Laberge, sitôt enlevé à la tulaire. science et plus tard avec le docteur Fleury. M. Jacquemier est l'auteur d'un traité fort estimé de l'art des accouchements, en deux volumes.

La mort de M. Duméril avait, en outre, laissé deux vacances, l'une à l'Académie de médecine, l'autre à l'Académie des sciences. Cela fait encore quelque chose comme quatre ou cinq places vides à l'Académie de médecine, et l'on met tant de lenteur à les remplir, qu'une vacance de plus ou de moins a fini par ne plus faire grande sensation, hormis peut-être dans le cercle des aspirants. A l'Institut, c'est autre chose.

La candidature de M. Longet a été, du reste, mal accueillie, ou plutôt n'a point été accueillie du tout par la section d'anatomie et de zoologie, qui a présenté la liste suivante de candidats: 1° M. Blanchard; 2° M. Gervais ; 3° M. Martin-Saint-Ange; 4° M. Ch. Robin; 5° M. Hollard; 6° MM. Gratiolet et Pucheran.

Le nom de M. Longet ne brillait sur cette liste que par son absence. Mais on sait que, sur la proposition d'un certain nombre de membres, les académiciens peuvent ajouter d'autres candidats à la liste de la commission. En cette occasion, l'Académie a enrichi la liste de la commission de deux noms, celui de M. Longet, sur la proposition de M. Velpeau, et celui de M. Poiseuille, sur celle de M. Bernard. Ces candidats ainsi surajoutés sont appe

Il y avait donc à remplacer M. Duméril dans la section d'anatomie et de zoologie de l'Académie des sciences. La médecine y comptait comme concurrents MM. Charles Robin, Martin SaintAnge, Gratiolet et Longet. Certains croyaient I !és candidats de l'Académie; leur présentation, sous ce titre, est regardée comme une fiche de consolation pour l'exclusion dont la commission les a frappés et pour l'insuccès toujours présumé de leur candidature; car il existe peu d'exemples qu'un candidat d'académie ait été nommé.

Midi, on ne peut que regretter sa retraite for-
cée et le proclamer digne des honneurs et des
condoléances dont il est entouré. Voici un ex-
trait du compte rendu de ce banquet, tel que
nous le trouvons dans la Gazette des hopi-

taux:

Jeudi soir a eu lieu le banquet offert à
M. Ricord par ses anciens élèves et ses amis.

Cette candidature, malgré le rang singulier qui lui avait été fait, ne laissait pas que d'inquiéter les rivaux de M. Longet. Et certes ils ❘ A huit heures, plus de cent soixante convives

n'en avaient que trop de raison; car voici quel a été le résultat du scrutin à la séance du 24 décembre:

Sur 58 votants, la majorité était de 30. M. Longet a obtenu 28 voix au premier tour de scrutin et 31 au deuxième tour. M. Blanchard a obtenu 25 voix au premier tour, et 27 au second; M. Charles Robin a obtenu 5 voix au premier tour.

En conséquence, M. Longet a été proclamé membre de l'Académie des Sciences.

prenaient place autour des tables de la grande
salle de l'hôtel du Louvre, splendidement illu-
minée et au fond de laquelle la musique du ré-
giment des guides exécutait ses plus charman-
tes symphonies.

La médecine des départements s'était fait
représenter à cette fête par plusieurs prati-
ciens distingués. Nous avons remarqué, entre
autres: MM. Diday, Vénot, Fontan, Lam-
bron, etc.

Plusieurs membres de l'Académie de Médecine, MM. H. Bouley, Hervez de Chégoin, Chailly (Honoré); quelques médecins et chirurgiens des hôpitaux, parmi lesquels MM. Bouchut, Cusco, Désormeaux, Horteloup, Giraldès, Moreau (de Tours); des agrégés de la Faculté, MM. Pajot, Blot, Aran; des notabilités scientifiques sans titre officiel, MM. Desmarres, Blanchet, etc., étaient venus avec empressement concourir à cette fête de famille.

Cette nomination ressemble à un grave échec pour la commission; celle-ci se justifiera, toutefois, en disant qu'on lui demandait des anatomistes et des zoologistes. L'Académie a nommé un physiologiste, sans regarder à l'étiquette du fauteuil que va occuper le nouvel élu. Quant à ce qui est du rôle muet qu'il remplit à la Faculté, on n'avait pas à s'en préoccuper. L'Institut ne va point à l'École et s'inquiète peu si les professeurs font ou non régulièrement leurs cours, s'ils sont diserts ou s'ils ont l'élocution difficile. Ce qu'elle veut, ce sont des savants de premier ordre, ceux qui ont enrichi la science de leurs découvertes. Voilà sans doute pourquoi elle a nommé M. Longet. Mais la Fa-seau, à la droite duquel était assis M. Davenne,

culté a besoin de trouver dans ses professeurs quelques qualités de plus: il ne lui suffit pas de noms qui l'honorent, il lui faut des hommes qui la servent, et dont la parole, si écoutée en haut lieu, se fasse entendre là surtout où le besoin s'en fait sentir.

Une voix longtemps et justement aimée, celle de M. Ricord, a fait entendre ses derniers accents, le jeudi 20 décembre, aux salons de l'hôtel du Louvre, dans un banquet offert, par près de deux cents convives, au plus éloquent représentant de l'enseignement libre. Quelques réserves que l'on se fasse à l'endroit de la doctrine du professeur de thépital du

M. le professeur Trousseau semblait protester par sa présence contre l'abstention des autres organes de l'enseignement officiel.

En l'absence de M. Gubler, président de la commission, empêché par la maladie, M. Trous

ancien directeur de l'assistance publique, avait
bien voulu accepter la présidence.

La parole a successivement été accordée à
M. A. Latour, qui a lu, au nom de M. Gubler,
un toast à M. Ricord; puis à M. Diday, qui a
improvisé quelques paroles bien senties, mais
un peu trop scientifiques pour la circonstance;
enfin, à M. Costello, qui a prononcé en anglais
quelques phrases au nom des médecins étran-
gers.

M. Ricord s'est levé, et, d'une voix profondément émue, a répondu dans les termes suivants :

Messieurs et chers Confrères,

Je ne puis mieux répondre à tout ce que je viens d'entendre de si flatteur pour moi, à tous

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les éloges que votre bonne et sincère amitié vient de me prodiguer, que par l'expression de ma bien vive reconnaissance.

Vous avez voulu, par cette fête splendide, récompenser trente années de travail, de service hospitalier et d'enseignement.

Vous ne pouviez rien faire qui touchât plus mon cœur et qui me satisfît davantage.

Je trouve ici tous ceux que j'affectionne! des amis dévoués, des collègues des hôpitaux et de notre Académie, d'anciens condisciples, de dignes émules qui me tendent la main ! Praticiens distingués, cliniciens habiles, professeurs de l'enseignement libre, auquel je suis si fier d'avoir appartenu!

Enseignement que la savante Faculté de Paris, dont je vois près de moi un des plus illustres représentants, doit aimer et protéger.

Là, des élèves bien-aimés, mes enfants, dont les aînés sont passés maîtres en suivant l'élan donné au progrès, et dont les derniers venus, marchant à grands pas sur les traces de leurs devanciers, promettent déjà tant à l'avenir!

En présence de tels disciples, je sens que je puis me reposer, certain qu'ils ne failliront pas à l'œuvre, et qu'ils achèveront ce qui peut rester encore d'inachevé dans l'édifice que nous avons commencé ensemble.

Mais parmi les nombreux amis qui me fêtent et dont je viens d'entendre les voix sympathiques, je trouve de dignes représentants de la presse, cette sauvegarde de nos intérêts, et surtout de nos intérêts scientifiques et professionnels.

Laissez-moi vous dire, chers et savants Confrères, tout ce que je vous dois d'encouragements et d'utiles conseils.

J'ai trouvé quelquefois parmi vous d'énergiques adversaires, mais j'ai bien plus souvent rencontré de bienveillants et chauds défenseurs.

Et, sous ce rapport, que la presse parisienne me permette de remercier en particulier le spirituel et habile rédacteur en chef de la Gazette médicale de Lyon, critique savant et indépendant si dévoué à mon école!

Maintenant, Messieurs, je ne puis mieux terminer ce toast qu'en vous citant deux vers de Pope que je prenais autrefois pour épigraphe de ma thèse inaugurale, et dont vous m'avez démontré toute la vérité !

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On s'imagine à tort qu'un instrument qui accomplit un acte lithotriptique avec une certaine perfection doit accomplir un autre acte presque analogue avec la même perfection.

(Exposé de mes travaux sur la lithotripsie, p. 122.)

J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie le complément de mes travaux sur la lithotripsie, opération qui, maintenant que je crois l'avoir complétée autant qu'il est en moi, peut être définie ainsi : l'art de réduire les pierres de la vessie humaine en fragments ou en poudre pour en provoquer la sortie, soit naturelle, soit artificielle.

Lorsque les pierres sont d'un petit volume, j'ai déjà donné à l'Académie (avril 1846) les preuves nombreuses qu'au moyen du percuteur à cuiller, l'acte de broyer et d'extraire pouvaient être confondus dans un seul et même temps, et que la lithotripsie procurait dans ces cas la guérison immédiate et complète.

Lorsque les pierres sont volumineuses, j'ai démontré par de nombreux exemples (1833)

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