Page images
PDF
EPUB

« On a lieu de croire, dit M. le comte de Laborde, (qui rapporte ce mémorable exemple), que l'adoption générale de ce système, en Angleterre, produirait une économie de 5 millions, puisque la perception seule de la taxe des pauvres excède de cette somme les frais auxquels donnerait lieu la retenue dont il s'agit. Elle est d'autant plus nécessaire dans ce royaume, ajoute-t-il, qu'il est souverainement immoral de placer sur la même Higne, comme l'a fait la taxe des pauvres, les ouvriers laborieux, - les oisifs et les paresseux, et de les mettre également à la charge des paroisses. >>

Aussi, M. Torwnsend, écrivain anglais, voudrait-il que les sociétés d'épargnes et de bienfaisance qui sont établies dans les paroisses, d'une manière libre et purement volontaire, devinssent forcées et obligatoires. Il propose même de faire un réglement en vertu duquel un célibataire paierait un quart de ses gages ou salaires. Un homme marié, père de quatre enfans, n'en paierait que la trentième partie. Le même vœu a été exprimé en Prusse. Malthus, à son tour, réclame instamment l'établissement de banques de campagnes où l'on recevrait les plus petites sommes à bon intérêt.

D'après les documens intéressans publiés par J. T. Prath, qui avait été chargé par le gouvernement d'examiner les réglemens des caisses d'épargnes en Angleterre, dans le pays de Galles et en Irlande, il résulte qu'à la fin de l'année 1830, on comptait dans ces différens établissemens, qui out rendu de si grands services aux classes pauvres, 412,217 déposans.

Le chiffre des inscriptions s'était élevé, dans l'espace d'un an, à 12,682. La somme totale des dépôts, au mois de novembre 1830, ne s'élevait pas à moins de 14,566,967 liv., sterl. (559,174,175 fr. de notre monnaie). Aujourd'hui, on compte en Angleterre 690,000 déposans qui possèdent près de 600 millions.

Indépendamment de ces caisses de prévoyance, il existe en Angleterre des sociétés de secours mutuels qui comptaient déjà, en 1815, 925,439 membres.

La Hollande, l'Allemagne et la Suisse (1), ont suivi à cet égard l'exemple de l'Angleterre, et des banques de prévoyance sont établies avec succès dans plusieurs cantons de ces états. Par l'esprit d'association et au sein de chaque profession, les garçons serruriers, les garçons tailleurs, etc. nomment entre eux, parmi les plus sages et les plus probes, des syndics chargés de recevoir les épargnes et de les placer à intérêt.

En France, grâces aux soins de l'administration de la restauration, cette institution existe depuis plusieurs années dans la capitale et dans quelques-unes de nos grandes villes. On doit à cet égard beaucoup de reconnaissance à M. le duc de la Rochefoucauld-Liancourt dont le nom se rattache à une multitude d'entreprises bienfaisantes (2).

.

Il peut être intéressant de comparer les opérations des caisses d'épargnes qui se sont formées à Paris et dans les provinces. Nous trouverons à cet égard des indications précises dans une notice rédigée par un écrivain distingué, M. le vicomte Arthur Beugnot, membre de l'institut de France.

La caisse d'épargnes de Paris, fondée en novembre 1818, peut produire (selon les tables de M. Francœur), si l'on peut mettre en réserve 40 centimes par jour ou 143 fr. par an, savoir :

[blocks in formation]

(1) Tronchin introduisit l'institution des caisses de prévoyance à Genève, sa patrie, et pour la faire prospérer, il dota richement cette fondation et hypothéqua tous ses biens en sa faveur.

(2) MM. de Larochefoucauld-Liancourt et B. Delessert, réunis à vingt

Ainsi, l'on aurait au bout de trente ans un bénéfice de 5,679 fr. 78 cent.

Cette caisse a reçu depuis 1818 jusqu'en 1830, en 751,567 dépôts, la somme totale de 43,204,325 fr.

Elle a remboursé en espèces.

Elle a en outre acheté en rentes 5 pour 100, au cours moyen de 96 fr. 90 c., pour le compte des déposans 1,671,540 fr. de rentes qui ont coûté.

.

11,254,433 fr.

32,304,684

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

En 1829, elle a reçu de 132,722 déposans, 6,278,134 fr. Elle a remboursé à 75,181 individus, 1,105,700 fr. Elle a placé pour le compte des déposans en rentes sur l'état, 5,678,255 fr. 55 cent.

Et bénéficié en intérêts aux déposans 128,838 fr. 32 c. Depuis sa fondation, elle a reçu 63 millions, et elle compte aujourd'hui 150,000 déposans.

Quelque considérable que soit le concours des déposans qui s'élève à 5,000, terme moyen, par semaine, on s'afflige cependant de voir que le nombre de ces dépôts est bien inférieur à celui des prêts du mont-de-piété de Paris, qui, d'après le compte rendu en 1829, s'élevait à® 632,156, formant une somme totale de 12,862,205 fr. ; mais il est juste de remarquer que la classe ouvrière place aussi des épargnes dans des associations de prévoyance et d'assistances mutuelles établies à Paris, au nombre de 198.

Il peut être curieux d'observer quelles sont les professions qui fournissent le plus grand nombre de déposans à la caisse d'épargnes de Paris. D'après la notice de M. Arthur Beugnot, on voit que sur 11,200 nouveaux déposans inscrits pendant l'année 1829, il se trouvait :

citoyens recommandables, et secondés par le gouvernement, fondèrent en 1818, la caisse de prévoyance pour les ouvriers de Paris.

[blocks in formation]

La proportion du nombre des ouvriers a augmenté progressivement d'année en année. En 1826, il n'était guère du 1/16. En 1827 et 1828, du 15. Celle des domestiques est restée la même.

que

La caisse d'épargnes de Bordeaux, instituée par ordonnance royale du 24 mars 1819, a reçu, en 1029, 10,635 dépôts, formant une somme totale de 1,072,849 fr.

Celle de Metz, fondée le 17 novembre 1819, a reçu, en 1829, 2,522 dépôts, formant une somme de 153,029 fr. Les déposans se classent comme il suit :

[blocks in formation]

Celle de Rouen, instituée le 30 mars 1820, a reçu, en 1829, 1,701 dépôts, fournis par 253 possédans seulement, et formant une somme totale de 142,426 fr.

La caisse d'épargnes de Marseille (et celle d'Aix, qui en est la succursale), instituées le 21 janvier 1828, ont reçu, en 1829, savoir :

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Les dépositaires, à Marseille, se répartissent comme il

[blocks in formation]

La caisse de Nantes, instituée le 25 janvier 1821, a reçu, en 1829, 972 dépôts, formant une somme de 176,932 fr. Celle de Troyes, fondée le 21 août 1821, a reçu, en 1828 seulement, 80,000 dépôts, et avait, au 31 décembre, 214,000 fr. appartenant aux déposans de toute origine. Elle possédait encore une rente de 10,000 fr.

Celle de Brest, instituée le 29 août 1821, a reçu, en 1828, pour 59,000 fr. de dépôts. Elle devait à ses déposans de toute origine 82,000 fr. au 31 décembre 1828. Elle avait une rente de 4,400 fr. sur l'état.

La caisse du Havre, instituée le 16 janvier 1822, a reçu, en 1829, 1,266 dépôts, fournis par 321 déposans, et s'élevant à 284,864 fr.

La caisse d'épargnes de Lyon, instituée le 11 septembre 1829, a reçu, en 1829, 258,998 fr. 55 c., provenant de 519 dépôts. Les déposans se classent comme il suit :

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][subsumed][subsumed][ocr errors][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

La caisse de Reims, instituée le 23 avril 1823, n'a

« PreviousContinue »