Le dernier ami de J.-J. Rousseau: le marquis René de Girardin (1735-1808) d'après des documents inédits par André Martin-Decaen

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Perrin et cie, 1912 - 250 pages
 

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Popular passages

Page 10 - Staw. C'est un composé de lieux très beaux et très pittoresques dont les aspects ont été choisis en différents pays, et dont tout paraît naturel, excepté l'assemblage, comme dans les jardins de la Chine dont je viens de vous parler. Le maître et le créateur de cette superbe solitude ya même fait construire des ruines, des temples, d'anciens édifices; et les temps ainsi que les lieux y sont rassemblés avec une magnificence plus qu'humaine.
Page 233 - Nointel et autres lieux, conseiller du roy en ses conseils, maître des requêtes ordinaire de son hôtel, intendant de justice, police et finances en la généralité de...
Page 59 - Ce n'est pas raison que l'art gaigne le point d'honneur sur nostre grande et puissante mère nature. Nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions, que nous l'avons du tout estouffée.
Page x - Ceux qui l'aiment et ne peuvent l'aller chercher si loin sont réduits à lui faire violence, à la forcer en quelque sorte à venir habiter avec eux ; et tout cela ne peut se faire sans un peu d'illusion.
Page 76 - ... le sentiment les groupait autour de cette douce et tendre mère d'une manière plus heureuse et plus touchante que n'aurait pu le faire le plus habile peintre : à cette vue il ne put retenir ses larmes. ' Ah ! madame, dit-il, que pourrais-je vous dire ? vous voyez mes larmes ; ce sont les seules de joie que j'aie versées depuis bien longtemps, et je sens qu'elles me rappellent à la vie.
Page 30 - De la composition des paysages sur le terrain ou des moyens d'embellir la Nature autour des habitations en y joignant...
Page xi - Je reconnais les Grecs pour nos maîtres. Cependant il faut qu'ils m'accordent l'usage du trésor de mes sentiments. Avec tous mes pères romantiques je ne demande qu'à descendre des forêts barbares et qu'à rallier la route royale, mais il faut que les classiques à qui nous faisons soumission nous accordent les honneurs de la guerre, et qu'en nous enrôlant sous leur discipline parfaite ils nous laissent nos riches bagages et nos bannières assez glorieuses.
Page 75 - II lit près d'une lieue à pied de cette manière. Sitôt que je le vis arriver, je courus à lui : « Ah! monsieur, s'écria-t-il en se jetant à « mon col, il ya longtemps que mon cœur « me faisait désirer de venir ici, et mes yeux « me font désirer actuellement d'y rester
Page 115 - Ici, sous ces ombres paisibles, Pour les restes mortels de Jean-Jacques Rousseau, L'amitié posa ce tombeau : Mais c'est dans tous les cœurs sensibles Que cet homme divin, qui fut tout sentiment, Doit trouver de son cœur l'éternel monument.
Page 173 - ... matins pour prendre leur déjeuner. Ils viennent de Paris à Ermenonville à pied et demandent comme une grâce à faire le voyage ainsi. M. de Girardin fait de la musique, dessine, écrit et se promène. Il a trois musiciens avec lui, et tous les soirs on va faire de la musique dans quelque endroit du parc. Le salon contient un billard, une chambre noire, un clavecin, des pupitres chargés de musique et des tables de travail.

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