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Jug. 4-5, et les Psaumes LXVII. 8-9, LXXVI. 18-19 CXIII. 4-6.

IV. V. 17, Jésus-Christ revient au fait de sa Résurection ou de sa délivrance personnelle. Il dit que Dieu l'a tiré du milieu des grandes eaux; c'est une continuation de l'image employée au . 5: les flots de la mort m'ont as¬ sailli; les torrens de Bélltal m'ont rempli d'effroi. Dieu l'a délivré de son puissant ennemi ; c'est le démon..... de ccux qui le haïssoient; ce sont les hommes qui ont servi au démon d'instrumens et de ministres. Cause de cette délivrance: affection de Dieu, justice parfaite de JésusChrist (. 20-25). Ce dernier trait prouve à lui seul bien clairement qu'il n'est point question ici de David, ni d'un pur homme. Conduite de Dieu proportionnée à celle que les hommes tiennent envers lui: bon avec ceux qui sont bons, etc. ( ✯. 26 et 27 ), ami des humbles et ennemi des superbes (V. 28). Jésus-Christ, suivant son usage perpétuel, lui rend hommage de tout ce qu'il est. Dieu est sa lumière; Dieu est sa force: sans lui, il ne seroit que ténèbres et que foiblesse (V. 29 et 39).

V. Le . 31 ouvre une nouvelle matière qui a trait à l'avenir. Jésus-Christ commence cette dernière partie en relevant trois grands attributs de Dieu, qui éclatent par ticulièrement dans sa conduite sur les hommes : la sainteté de ses voies, la vérité de ses promesses, et sa puissance, jointe à une bonté toujours prête à venir au secours de ceux qui mettent en lui leur confiance. C'est ainsi que préludent ordinairement les Prophètes, lorsqu'ils vont annoncer les jugemens de Dieu. Voy. le . du Cantique de Moyse, chap. 32 du Deuteronôme. JésusChrist répète qu'il doit à Dieu tous ses succès précédens; c'est de lui pareillement qu'il attend ceux qui doivent suivre (. 33-37). Il poursuivra, ses ennemis, et

ne cessera pas de les poursuivre, qu'il ne les ait entièrement détruits (V. 38 et 39.) Ces ennemis sont les Juifs, sur lesquels Jésus-Christ, moins de 40 ans après sa mort, a exercé un traitement si rigoureux. C'est encore à son Père qu'il attribue expressément le pouvoir qu'il aura sur eux. Quelle profonde humilité dans le Fils de Dieu ressuscité, et jouissant de toute sa gloire! Quelle leçon pour notre orgueil! (. 40 et 41). Cris impuissans des Juifs vers le Seigneur au milieu de leur détresse. Comment seroient-ils entendus, lorsqu'ils ont rejeté l'unique médiateur? Dispersion de ce peuple ingrat, et son avilissement par toute la terre (V. 42 et 43 ).

VI. Jésus-Christ est délivré des contradictions de ces sujets rébelles; d'autres sujets lui sont donnés; il est établi le chef des nations. Un peuple qu'il ne connoît pas se soumet à son empire; il lui obéit, sans l'avoir vu, et avec une extrême facilité, dès le premier moment qu'il entend parler de lui. Voilà la vocation des Gentils, et leur substitution aux Juifs clairement marquées (.44 et 45). Pourquoi faut-il que cet heureux état dure si peu ? Les enfans de l'étranger, ajoute aussitôt le Sauveur, les enfans de l'étranger m'ont manqué de foi ( même . 45). Ces peuples qui n'étoient pas compris dans le premier plan de Dieu, qui n'avoient aucune part à l'alliance ni aux promesses, et qui, sous ce rapport même, devoient tant à l'infinie miséricorde qui les avoit appelés, n'ont pas été plus reconnoissans que les autres; ou ils ont mé prisé les avantages inestimables qui leur étoient offerts, ou ils se les sont attribués, croyant n'être redevables de leur vocation qu'à leurs propres mérites. Quel sera le résultat de cette indigne apostasie? Les enfans de l'étranger seront détruits et chassés des lieux où ils se tenoient renfermés (†. 46). Ils seront détruits, comme l'ont

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été les Juifs; le même terme est employé pour les uns et pour les autres..... et chassés des lieux où ils se tenoient renfermés. Un mot du Prophète Abdias, au sujet de l'idumée, figure de la Gentilité infidèle, peut éclaircir ce que ce passage a d'obscur. Les Iduméens, logés sur des roches escarpées dont les cavernes leur tenoient lieu do retraites, et dont les cîmes ressembloient à autant de citadelles, croyoient leur situation inexpugnable. Le Prophète les détrompe. « L'orgueil de ton cœur t'a séduit, >> toi qui habites dans les creux des rochers, et dont la de>> meure est dans les lieux élevés. Tu dis dans ton cœur: » Qui me fera descendre en terre? Ah! quand tu pren>> drois ton vol aussi haut que l'aigle, et que tu mettrois » ton nid parmi les astres, je te ferois descendre de-là, » dit le Seigneur.» ( Abd. 3-4). Il paroît que les Iduméens spirituels mettront également leur confiance dans la solidité des grands établissemens qu'ils auront formés ; dans la multitude et l'élévation de ces demeures, dans la facilité qu'elles leur donneront pour dominer, par-tout ; et ils se croirout en conséquence à l'abri des révolutions humaines. Ils joindront à ces avantages l'appui des puissances de la terre et les rafinemens d'une politique ténébreuse. Mais toutes ces ressources leur seront enlevées, ou elles deviendront impuissantes.

VII. Nouvelles actions de grâces de Jésus-Christ (.47). Le même Dieu qui le venge de la Gentilité rébelle, lui assujétira les peuples (V. 48), tous les autres peuples de la terre, qui sont étrangers à son Eglise, ou à qui son nom est même inconnu. Il le rendra supérieur à celui qui `osera lui résister encore; il le délivrera de l'homme de péché, c'est-à-dire de l'Ante-Christ ›

יכלו .....כלותמ

c'est son dernier ennemi, dont sa défaite sera sa dernière victoire (. 49). Alors il chantera les louanges de Dieu parmi les nations, dont l'universalité composera son Eglise.

VIII. Le Psaume termine par un verset qui en contient tout l'abrégé. Le Seigneur a sauvé son Roi avec éclat ; c'est ce qui est arrivé à la Résurection. Il fera miséricorde à David son Christ, à Jésus, le Christ du Seigneur, souvent appelé David dans les Prophètes, et à sa postérité, c'est-à-dire aux Chrétiens, aux élus qui sont les enfans que Dieu lui a donnés, dans la suite de tous les siècles.

XVIII.

Coeli enarrant.

Ce Psaume, dans le premier sens qu'il paroît contenir, nous offre d'un côté le ciel et le soleil, comme publiant la gloire de leur Auteur; de l'autre, la loi divine ou la révélation, comme donnant à l'homme des instructions plus particulières et plus précises. C'est le double enseignement de la nature et de la loi. Mais S. Paul nous a appris (Rom. x. 16). que, dans la première partie du Psaume, il faut voir, sous l'image des cieux, les Apôtres et les autres ministres évangéliques annonçant à toute la terre la parole de Dieu; et, quant à la seconde partie, on doit avouer que la loi y est montrée avec des caractères qui ne conviennent nullement à la loi, telle qu'elle a été donnée par le ministère de Moyse, mais qui n'appartiennent qu'à la loi de grâce, ou à l'instruction intérieure du Saint-Esprit : ce qui prouve, indépendamment de l'autorité du grand Apôtre, que le Psaume a réellement un autre objet que celui qu'il sembloit présenter.

Cet objet, comme nous le disons dans le titre, c'est la prédication de l'Evangile et ses admirables effets; à quoi le Prophète ajoute ce qu'une âme fidèle doit demander à Dieu pour participer à ce bienfait d'une manière complette.

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Ce n'est point une chose nouvelle dans l'Ecriture, que. les cieux y représentent le ministère évangélique, composé d'abord uniquement, et ensuite principalement des Apôtres, et après eux de tous les Pasteurs et les Docteurs chargés de travailler à l'oeuvre de Dieu. On aperçoit même par la simple raison qu'aucun symbole n'est plus naturel ni plus juste, puisque le ministère, instruisant les fidèles, les éclairant, et étant pour eux le canal de toutes les grâces, remplit précisément par rapport à l'Eglise les mêmes fonctions que fait le ciel par rapport à la terre. Ce sont donc les Apôtres et autres prédicateurs qui, en annonçant l'Evangile, publient, comme de nouveaux cieux, la gloire du Tout-Puissant leur mission n'a pas d'autre but. Et en même temps, comme une espèce d'échantillon, ils nous montrent dans leur personne ce qu'est l'oeuvre de Dieu. Tel est le sens propre et littéral des termes du Psaume, à quoi l'on ne fait pas d'ordinaire assez d'attention. Quand un bon ouvrier a fabriqué une multitude d'excellens ouvrages, dont il a rempli sa boutique ou son magasin, il en choisit quelques-uns, qu'il met en évidence, pour donner une idée des autres, et de son savoir-faire; c'est ce qu'on appelle la montre. Le ciel dans l'univers fait cet office relativement au Créateur. C'est la montre du grand ouvrier; c'est comme un magnifique écrin, orné de pierres précieuses les plus riches et les mieux travaillées. Le ministère dans le monde spirituel sert au même usage. Le jour de la Pentecôte, ce ciel de l'Église a

été

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