La vie meurtrie de Alfred de Musset, Volume 77

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H. Piazza, 1928 - 218 pages
 

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Popular passages

Page 154 - Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté.
Page 149 - ... romans avec une facilité presque égale à la mienne, choisissant toujours les sujets les plus dramatiques, des parricides, des rapts, des meurtres, et même jusqu'à des filouteries, ayant toujours soin, en passant, d'attaquer le gouvernement et de prêcher l'émancipation des Merlettes. En un mot, aucun effort ne coûtait à son esprit, aucun tour de force à sa pudeur ; il ne lui arrivait jamais de rayer une ligne, ni de faire un plan avant de se mettre à l'œuvre.
Page 131 - Muse ! que m'importe ou la mort ou la vie ? J'aime, et je veux pâlir; j'aime et je veux souffrir; J'aime, et pour un baiser je donne mon génie ; J'aime, et je veux sentir sur ma joue amaigrie Ruisseler une source impossible à tarir. J'aime, et je veux chanter la joie et la paresse, Ma folle expérience et mes soucis d'un jour, Et je veux raconter et répéter sans cesse Qu'après avoir juré de vivre sans maîtresse, J'ai fait serment de vivre et de mourir d'amour.
Page 164 - Musset a un merveilleux talent de pastiche : tout jeune, il faisait des vers comme Casimir Delavigne, des élégies à l'André Chénier, des ballades à la Victor Hugo; ensuite il a passé au Crébillon fils. Plus tard il a conquis quelque chose de très semblable à la fantaisie shakespearienne, il ya joint des poussées d'essor lyrique à la Byron; il a surtout refait du Don Juan, et avec une pointe de Voltaire. Tout cela constitue bien une espèce d'originalité. E pure... On dirait de la plupart...
Page 72 - SAND *8 * • \JEORGE est dans sa chambrette Entre deux pots de fleurs, Fumant sa cigarette Les yeux baignés de pleurs. Buloz, assis par terre, Lui fait de doux serments, Solange par derrière *
Page 94 - Tu m'aimeras comme tu sais et comme tu peux aimer. Ce que j'ai cherché en vain dans les autres, je ne le trouverai peut-être pas en toi, mais je pourrai toujours croire que tu le possèdes. Les regards et les caresses d'amour qui m'ont toujours menti, tu me les laisseras expliquer à mon gré, sans y joindre de trompeuses paroles. Je pourrai interpréter ta rêverie et faire parler éloquemment ton silence. J'attribuerai à tes actions l'intention que je te désirerai.
Page 101 - Dans tous les cas, certes, je te verrai aux vacances, avec quel bonheur alors ! Comme nous nous aimerons bien! n'est-ce pas, n'estce pas, mon petit frère, mon enfant? Ah! qui te soignera, et qui soignerai-je ? Qui aura besoin de moi, et de qui voudrai-je prendre soin désormais? Comment me passerai-je du bien et du mal que tu me faisais...
Page 209 - L'heure de ma mort, depuis dix-huit mois, De tous les côtés sonne à mes oreilles. Depuis dix-huit mois d'ennuis et de veilles, Partout je la sens, partout je la vois. Plus je me débats contre ma misère, Plus s'éveille en moi l'instinct du malheur ; Et, dès que je veux faire un pas sur terre, Je sens tout à coup s'arrêter mon cœur. Ma force à lutter s'use et se prodigue. Jusqu'à mon repos, tout est un combat; Et, comme un coursier brisé de fatigue, Mon courage éteint chancelle et s'abat....
Page 91 - Mais la nuit dernière a. été horrible. Six heures d'une frénésie telle que malgré deux hommes robustes, il courait nu dans la chambre. Des cris, des chants, des hurlements, des convulsions, ô mon Dieu, mon Dieu, quel spectacle ! Il a failli m'étrangler en m'embrassant. Les deux hommes ne pouvaient lui faire lâcher le collet de ma robe.

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