Lettres édifiantes et curieuses: écrites des missions étrangéres, Volume 22

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Noel-Etienne Sens, 1811
 

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Popular passages

Page 414 - ... de quelques autres favoris et autres seigneurs, je n'ai rien pein.t dans le goût européen. Il m'a fallu oublier , pour ainsi dire , tout ce que j'avois appris...
Page 280 - Qui êtes-vous, et qu'avez-vous appris pour faire ainsi la leçon aux autres? les grosses cloches sonnent rarement, et lés vases pleins ne résonnent guère. Quoi ! vous êtes vêtu commodément pour l'hiver et pour l'été; rien ne vous manque; vous ne souffrez ni la faim, ni la soif, ni le chaud , ni le froid; vous mangez quand il vous plaît , et autant qu'il vous plaît; n'êtes-vous pas content? Est-ce un divertissement propre à un homme raisonnable de se donner des libertés peu séantes,...
Page 404 - On s'y querelle, on s'y bat; c est le vrai tracas des halles. Les archers arrêtent les querelleurs; on les conduit aux juges dans leur tribunal. La dispute s'examine et se juge: on condamne à la bastonnade: on fait exécuter l'arrêt, et quelquefois un jeu se change, pour le plaisir de l'Empereur, en quelque chose de trop réel pour le patient. Les filoux ne sont pas oubliés dans cette fête.
Page 308 - Dieu l'avait formé pour être dans des temps très-difficiles le soutien et l'âme de cette mission : il avait réuni dans sa personne les qualités de corps et d'esprit, dont l'assemblage a fait un des plus zélés et des plus infatigables ouvriers que notre Compagnie ait jamais donnés à la Chine : une constitution robuste, un corps grand et bien fait, un port majestueux, un air vénérable et prévenant, une facilité étonnante à s'énoncer dans les différentes langues qu'il avait apprises,...
Page 416 - ... à fermer nos églises, et à interdire aux Missionnaires la liberté de prêcher et de faire leurs fonctions, nous quitterions bientôt la Chine, et c'est ce qu'il ne veut pas. Ceux de nos pères qui sont dans les provinces, n'y sont pas tellement cachés, qu'on ne pût les découvrir si onvouloit; mais les mandarins ferment les yeux , parce qu'ils savent sur quel pied nous sommes à Pekin.
Page 414 - ... bien vite reprendre le chemin de l'Europe, si je ne croyais mon pinceau utile pour le bien de la religion, et pour rendre l'empereur favorable aux missionnaires qui la prêchent, et si je ne voyais le paradis au bout de mes peines et de mes travaux. C'est là l'unique attrait qui me retient ici, aussi bien que tous les autres Européens qui sont au service de l'empereur (1).
Page 412 - L'endroit où nous peignons ordinairement , est un de ces petits palais dont je vous ai parlé. C'est là que l'Empereur nous vient voir travailler presque tous les jours, de sorte qu'il n'ya pas moyen de s'absenter; mais nous n'al...
Page 418 - Siége ; et cette obéissance est totale et parfaite. Le saint père a parlé; cela suffit, il n'ya pas un mot à dire; on ne se permet pas même un geste ; il faut se taire et obéir. C'est ce que je leur ai souvent entendu dire , et récemment encore^ à l'occasion du nouveau bref. Quant à ce qui regarde le progrès que fait ici la religion, je vous ai...
Page 413 - J'ai été reçu de l'Empereur de la Chine aussi bien qu'un étranger puisse l'être d'un prince qui se croit le seul souverain du monde; qui est élevé à n'être sensible à rien; qui croit un homme, surtout un étranger, trop heureux de pouvoir être à son service et travailler pour lui.
Page 414 - ... seigneurs, je n'ai rien peint dans le goût européen. Il m'a fallu oublier pour ainsi dire tout ce que j'avais appris, et me faire une nouvelle manière pour me conformer au goût de la nation : de sorte que je n'ai été occupé les trois quarts du temps qu'à peindre , ou en huile sur des glaces, ou à l'eau sur la soie, des arbres, des fruits, des oiseaux, des poissons, des animaux de toute espèce ; rarement de la figure. Tout ce que nous peignons (avec Castiglione, jésuite italien et peintre)...

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