Mémoires d'un proscrit

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Comptoir des imprimeurs-unis, 1847
 

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Popular passages

Page 81 - Indépendamment des troupes réglées, de grandes masses de miliciens (opoltchénié) avaient aussi vu l'étranger; ces miliciens de tous rangs, à mesure qu'ils repassaient la frontière, se rendaient dans leurs foyers, où ils racontaient ce qu'ils avaient vu en Europe. Les événements eux-mêmes parlaient plus haut qu'aucune voix humaine. C'était là la véritable propagande.
Page 85 - ... avec l'aide de Dieu, étendre l'influence salutaire sur toutes les contrées que la Providence a confiées à mes soins. ,,Vous m'avez ainsi offert les moyens de montrer à ma patrie ce que je prépare pour elle depuis longtemps, et ce qu'elle obtiendra, lorsque les éléments d'une œuvre aussi importante auront atteint le développement nécessaire".
Page 370 - Bestoujeff-Rumine , dans lequel, en donnant à quelques passages détachés de l'ancien testament une interprétation arbitraire, ils avaient voulu démontrer que la démocratie était la seule forme de gouvernement agréable à Dieu. Mais, suivant la déclaration de Mouravieff, ce catéchismejnensonger produisit sur les soldats une impression défavorable.
Page 70 - ... plaisir ; enfin il était content. « Que de fois n'ai-je pas entendu les citoyens de Nancy et des environs dire qu'ils regardaient comme leur enfant le soldat russe logé chez eux ! Leur confiance en lui était telle, qu'ils laissaient entre ses mains les clefs de la maison, qu'ils lui confiaient le soin de veiller sur les petits enfants, et le soldat russe les aidait volontiers dans leurs travaux domestiques. « Aussi quand le bruit se répandit à Nancy que la ville devait être évacuée...
Page 452 - ... chez les habitants de ce vaste empire, ne produiraient pas là les mêmes résultats que partout ailleurs. Ceux qui voudraient justifier par des exemples le plan proposé par les Polonais citent souvent celui 'de l'Autriche, dont le souverain réunit le titre de roi de Bohême et de Hongrie, et gouverne tranquillement sous ces différentes dénominations. Rien n'est plus propre à confondre le jugement que ces rapprochements de noms, lorsqu'il n'existe aucune ressemblance réelle dans les choses.
Page 459 - ... 1° Réduire la question polonaise avec les puissances étrangères à une simple question de limites, dans cet esprit de sagesse et de conciliation qui a si éminemment distingué la conduite politique de Votre Majesté ; 2° Caractériser dans les traités les nouvelles acquisitions comme faites au profit de Votre Majesté et de ses successeurs, et appartenant par conséquent à la couronne et à l'empire de la Russie en souveraineté pleine, entière et perpétuelle ; 3° Limiter, du moins...
Page 460 - ... un esprit d'unité, et non de division. Les Polonais se trompent s'ils croient que leur salut consiste dans une ligne de démarcation tranchée entre les deux nations: s'ils s'obstinent à vouloir être seuls, ils finiront par être asservis et malheureux. En soumettant à Votre Majesté les considérations principales que cette question immense a présentées à mon esprit, je sens plus que jamais le besoin d'implorer son indulgence accoutumée pour avoir osé le faire avec la franchise que...
Page 447 - Majesté voit naître sous ses yeux les germes de tous les troubles sanglants ; elle les voit dans l'opposition manifeste qu'elle rencontre sans exception dans tous les cabinets de l'Europe assemblée. Si elle triomphe, la défaite momentanée des puissances ne fera que les réunir plus étroitement contre la Russie. C'est une grande erreur en politique de créer des intérêts universels et permanents contre soi-même. La force d'une cause pareille est ordinairement irrésistible ; elle suspend...
Page 445 - Premièrement, les intérêts de l'Autriche et de la Prusse d'une manière immédiate, et indirectement ceux des puissances liées avec elles; En deuxième lieu, les intérêts de la Russie, considérée comme empire dominant, ayant droit à une préférence de premier ordre dans toutes les décisions prises par son chef; Enfin, le bonheur de la Pologne elle-même, sous le point de vue praticable dans la situation et les circonstances singulières où elle est placée. C'est une vérité incontestable...
Page 300 - L'empereur et les grands-ducs sont aimés; ils joignent à l'autorité les moyens de gagner l'affection par des bienfaits; et nous, que pouvonsnous offrir à la place des rangs, de l'argent et de la tranquillité? des abstractions politiques et des enseignes de vingt ans pour gouverner l'empire. Parmi les membres de Saint-Pétersbourg, les plus sensés commencent à s'apercevoir que nous nous sommes trompés et que nous nous trompons l'un l'autre.

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