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LE QUATRIEME DIMANCHE DU CAREME.

La Collecte.

NOUS te supplions, Dieu Tout-Puissant, qu'il te plaise de nous garantir, par l'assistance de ta grâce, de toutes les peines que nous avons méritées par nos péchés, pour l'amour de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Amen. L'Epitre. Gal. IV. 21.

DITES-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendezvous point ce que la loi dit? Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, l'un d'une esclave, et l'autre d'une femme libre; mais celui qu'il eut de l'esclave, naquit selon la chair, et celui qu'il eut de celle qui était libre, naquit en vertu de la promesse de Dieu; tout cela est allégorique. Ces deux femmes sont les deux alliances, l'une du mont Sina, qui ne met au monde que des esclaves, et elle est représentée par Agar; (en effet, le nom d'Agar est celui que l'on donne aujourd'hui à Sina, montagne d'Arabie,) et elle répond à la Jérusalem d'à présent, qui est dans l'esclavage avec ses enfans; mais la Jérusalem céleste est la femme libre, et c'est elle qui est mère de nous tous; car il est écrit: réjouis-toi stérile, qui n'as point d'enfans; éclate en des cris de joie, toi qui n'enfantais point; car celle qui était délaissée aura beaucoup plus d'enfans que celle qui

avait un mari.

En effet, mes frères, c'est nous qui sommes, de même qu'Isaac, les enfans de la promesse; et comme alors celui qui était né selon la chair, persécutait celui qui était né selon l'esprit, il arrive la même chose aujourd'hui; mais que dit l'Ecriture? Chassez l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave ne sera point héritier avec le fils de la femme libre. Or, mes frères, nous ne sommes point les enfans de l'esclave, mais de la femme libre.

L'Evangile. St. Jean VI. 1. JESUS passa ensuite au-delà de la mer de Galilée, qui

est aussi appelée la mer de Tibériade. Il fut suivi d'une grande foule de peuple, parce qu'ils avaient vu les miracles qu'il faisait en faveur des malades. Alors Jésus monta sur une montagne, où il s'assit avec ses disciples. Or le jour de la Pâque, qui est la fête des Juifs, était

proche. Jésus ayant jeté les yeux sur une grande foule de peuple qui venait à lui, dit à Philippe : où achéteronsnous du pain pour donner à manger à tout ce monde? (Mais il disait cela pour l'éprouver; car, pour lui, il savait bien ce qu'il avait à faire.) Philippe lui répondit: quand on aurait du pain pour deux cents deniers d'argent, cela ne suffirait pas pour en donner un peu à chacun. André, un de ces disciples, frère de Simon Pierre, lui dit : il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge, et deux petits poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens? Jésus leur dit faites-les asseoir. Il y avait une grande prairie en ce lieu-là, et environ cinq mille hommes s'y assirent. Jésus prit les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua à ses disciples, et ses disciples à ceux qui étaient assis, et il leur donna de même des poissons, autant qu'ils en voulurent. Après qu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: ramassez les morceaux qui sont restés, afin que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers des morceaux qui restèrent des cinq pains d'orge, après que l'on eut mangé. Ces gens donc ayant vu le miracle qu'avait fait Jésus, disaient: celui-ci est veritablement le Prophète qui devait venir dans le monde.

LE CINQUIEME DIMANCHE DU CAREME.

La Collecte.

NOUS te supplions, Dieu Tout-Puissant, de jeter un regard propice sur ton peuple; qu'il soit toujours conduit par ta bonté; veille constamment à sa conservation tant pour le corps que pour l'âme, par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

L'Epitre. Heb. IX. 11.

CHRIST, le Souverain Sacrificateur des biens à venir, ayant passé par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a point été fait de main, c'est-à-dire, qui n'a point été formé par les hommes, est entré une fois dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, nous ayant obtenu une rédemption éternelle.

Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre

d'une génisse, avec quoi on faisait des aspersions sur ceux qui étaient souillés, purifient d'une pureté charnelle; combien plus le sang de Christ, qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant? C'est pourquoi il est le Mé-diateur d'un nouveau testament; afin que, sa mort intervenant pour racheter des péchés commis sous le premier testament, ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel, qui leur a été promis.

L'Evangile. St. Jean VIII. 46.

JESUS dit: qui de vous me convaincra de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est enfant de Dieu, écoute les paroles de Dieu; ce qui fait que vous ne les écoutez pas, c'est que vous n'êtes pas enfans de Dieu.

Les Juifs lui répondirent: n'avons-nous pas raison de dire que vous êtes un Samaritain, et que vous êtes possédé du démon? Jésus leur répartit: je ne suis point possédé du démon, mais j'honore mon Père, et vous me déshonorez: pour moi, je ne cherche point ma gloire, un autre en prend soin et me juge. En vérité, en vérité, je vous dis que si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais. Nous voyons bien maintenant, dirent les Juifs, que vous êtes possédé du démon: Abraham est mort, et les prophètes aussi; cependant vous dites: si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra jamais. Etes-vous plus grand qu'Abraham notre père? cependant il est mort, et les prophètes aussi sont morts que prétendez-vous être? Jésus leur répondit: si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien; celui qui me glorifie, c'est mon Père, duquel vous dites qu'il est votre Dieu; mais vous ne le connaissez pas; pour moi, je le connais; et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur comme vous; mais je le connais, et je garde sa parole. Abraham votre père se félicitait de voir mon jour, il l'a vu, et il s'en est réjoui: sur quoi les Juifs lui dirent: vous n'avez pas encore cinquante ans, et vous avez vu Abraham? Jésus leur répondit: en vérité, en vérité, je vous le dis; avant qu'Abraham fût, j'étais. Sur cela ils prirent des pierres pour les lui jeter; mais Jésus se cacha, et passant au milieu d'eux, sortit du temple et se retira..

LE DIMANCHE AVANT PAQUE.

La Collecte.

DIEU Tout-Puissant et éternel, qui as tellement aimé le monde, que tu as envoyé ton Fils Jésus-Christ notre Sauveur, pour prendre notre chair, et pour souffrir la mort de la croix, afin que tous les hommes suivissent l'exemple de sa profonde humilité; fais-nous la grâce d'imiter sa patience, et d'avoir part à sa résurrection, par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

L'Epitre. Phil. II. 5.

YEZ les mêmes dispositions d'esprit que Jésus-Christ a eues; lequel, étant l'image de Dieu, n'a point regardé comme une proie à ravir de s'égaler à Dieu; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la forme de serviteur, et se rendant semblable aux hommes. Il a paru comme un simple homme, et il s'est abaissé lui-même, s'étant rendu obéissant jusqu'à la mort, et même jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné un nom, qui est audessus de tous les noms, afin qu'au nom de Jésus, tout ce qui est au ciel, sur la terre, et sous la terre, fléchisse le genou, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

L'Evangile. St. Matt. XXVII. 1.

DES le matin, tous les principaux sacrificateurs et les sénateurs de la nation prirent la résolution de faire mourir Jésus; et l'ayant lié, ils l'emmenèrent et le remirent à Ponce-Pilate, gouverneur de la Judée.

Alors Judas qui l'avait trahi, le voyant condamné, se repentit de ce qu'il avait fait, et reporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux sénateurs. J'ai péché, leur dit il, parce que j'ai trahi le sang innocent; mais ils lui dirent: que nous importe? cela vous regarde. Alors Judas jeta l'argent dans le temple; d'où étant sorti, il alla se pendre. Mais les principaux sacrificateurs ayant ramassé l'argent, dirent: il n'est pas permis de le mettre dans le trésor sacré, parce que c'est le prix du sang. après avoir délibéré là-dessus, ils en achetèrent le champ du potier, pour y enterrer les étrangers: c'est pour cela

Et

que ce champ a été appelé encore aujourd'hui le champ du sang. Alors s'accomplit ce qu'a dit le prophète Jérémie: ils ont reçu les trente pièces d'argent, selon ce qu'a été estimé celui que les Israélites ont mis à prix : et ils les ont données pour avoir le champ du potier, comme le Seigneur me l'a ordonné.

Or Jésus parut devant le gouverneur, qui lui fit cette question: êtes-vous le Roi des Juifs? Vous le dites, je le suis, répondit Jésus: et comme il était accusé par les principaux sacrificateurs et par les sénateurs, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit: n'entends-tu. pas de combien de choses ils t'accusent? et il ne lui fit aucune réponse; en sorte que le gouverneur en était extrêmement surpris.

Or le gouverneur avait accoutumé, à chaque fête de Pâque, de relâcher celui des prisonniers que le peuple voulait. Il y en avait alors un fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaitent donc assemblés, Pilate leur dit: lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qu'on appelle Christ? car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré.

Pendant qu'il était assis sur son tribunal, sa femme lui envoya dire: ne vous mêlez pas de l'affaire de ce juste; car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui à son sujet dans un songe; mais les principaux sacrificateurs et les sénateurs persuadèrent au peuple de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur leur dit encore: lequel des deux voulez-vous qu'on vous relâche? Barabbas, direntils.

Pilate leur demanda: que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle Christ? Ils répondirent tous: qu'il soit erucifié. Quel mal a-t-il donc fait? dit le gouverneur ; mais ils crièrent encore plus fort: qu'il soit crucifié. Pilate voyant qu'il ne gagnait rien, qu'au contraire le tumulte augmentait, se fit apporter de l'eau, se lava les mains à la vue du peuple, et dit: je suis net du sang de ce juste; c'est à vous à y penser; et tout le peuple répondit: que son sang soit sur nous et sur nos enfans.

Alors il leur relâcha Barabbas; et après avoir fait fouetter Jésus, il le leur livra pour être crucifié. Les soldats du gouverneur prirent ensuite Jésus, qu'ils menèrent dans le prétoire, où ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte ; et l'ayant dépouillé, ils le couvrirent d'un manteau d'écarlate: puis ayant fait une couronne d'épine, ils la lui mirent

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