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RATIFICATION

DU

LIVRE DES PRIERES PUBLIQUES.

Par les Evêques, le Clergé, et les Laïques de l'Eglise Protestante Episcopale dans les Etats-Unis d'Amérique, en Convention, ce seizième jour d'Octobre, de l'an de notre Seigneur mil sept cent quatre-vingt neuf.

CETTE Convention, ayant, pendant sa présente Session,

publié un Livre de Prières Publiques, de l'Administration des Sacremens, et des autres Rites et Cérémonies de l'Eglise, confirme le dit Livre par ces présentes: elle l'annonce comme étant la Liturgie de cette Eglise, et enjoint à tous ses membres de le recevoir comme tel. L'usage de ce Livre commencera le premier jour d'Octobre, de l'an de notre Seigneur mil sept cent quatre-vingt dix.

PREFACE.

L'UN des avantages précieux de cette sainte liberté que le Christ nous a accordée, est, de pouvoir admettre, dans son culte, différentes formes et différents usages, pourvu que ces formes et ces usages n'attaquent point la substance de la foi; que, dans chaque Eglise, on doit rapporter à la Discipline tout ce qui n'est pas clairement déterminé appartenir à la Doctrine; et qu'en conséquence il est permis, d'après l'aveu et l'autorité communs, de faire les changemens, les retranchmens, les augmentations, les amendemens, et les arrangemens que l'on juge les plus propres à l'édification du peuple, "selon l'exigence diverse des tems et des occasions."

L'Eglise d'Angleterre, à qui, après DIEU, l'Eglise Protestante Episcopale dans les Etats-Unis est redevable de sa première institution et d'une longue continuité de soins et de protection maternelle, a établi, comme une Règle, dans la Préface de son Livre des Prières Publiques, que "les Formes particulières, les Rites et les Cérémonies admis dans le Culte Divin, étant de leur nature indifférents et altérables, et reconnus pour tels, c'est agir conformément à la raison, que de permettre à ceux qui sont revêtus de l'autorité, d'y faire, de tems à autre, après de fortes et importantes considérations, tous les changemens qu'ils jugeront nécessaires ou utiles."

Ce n'est pas seulement dans sa Préface que l'Eglise Anglicane a déclaré qu'il était nécessaire et avantageux de faire, suivant les occasions, des changemens et des amendemens dans les Formes du Culte Public, elle l'a encore déclaré dans ses Articles et dans ses Homélies: d'après cela, nous voyons qu'elle a tâché " de tenir un juste milieu entre trop de dureté à refùser, et trop de facilité à permettre des changemens dans les choses qui, autrefois, ont été sagement instituées. Sous le règne de plusieurs Princes, depuis le premier recueil de sa Liturgie sous Edouard VI. de justes et importantes considérations l'ont déterminée à consentir que l'on fit, dans plusieurs points, tels changemens que les tems respectifs demandaient; malgré cela, le corps et ses parties essentielles (tant dans ses principaux matériaux, que dans sa forme et son ordre,) sont demeurés pleins de force et de vigueur."

Le but principal qu'elle s'est proposée dans ces diffé- . rentes Révisions et dans ces differents Changemens, a été, comme elle le déclare dans la dite Préface, “de faire ce qu'elle croyait le plus favorable à la conservation de la paix et de l'unité de l'Eglise; c'est-à-dire, d'inspirer toujours plus de respect, de piété, et de dévotion aux adorateurs de Dieu; et enfin, de ne point donner lieu à ceux qui en cherchent les occasions, de blâmer à tort sa Liturgie." Et quoique, suivant elle, "cette Liturgie ne renferme rien qui soit contraire, soit à la Parole de Dieu, soit à la saine doctrine, rien à quoi un homme pieux ne puisse se soumettre, sans blesser sa conscience, rien qu'on ne puisse défendre avec raison, pourvu qu'on lui donne une interprétation juste et favorable, telle que celle que l'on doit, conformément à l'équité, accorder à tous les écrits humains," cependant, d'après les principes que l'on a déjà

posés, on devait bien penser, que le tems nécessiterait de nouveaux changemens. En conséquence, en 1689 on nomma une commission pour faire une révision de la Liturgie mais ce grand et salutaire ouvrage ne fut point alors achevé; et depuis l'Autortié Civile n'a pas jugé à propos d'en nommer une autre.

Mais lorsque, dans le cours de la Providence Divine, les Etats-Unis de l'Amérique se furent rendus indépendans, quant au Gouvernement Civil, leur Indépendance Ecclésiastique fut nécessairement admise; et les différentes dénominations chrétiennes dans les Etats-Unis eurent également l'entière liberté d'organiser leurs Eglises respectives, d'établir les formes du culte et de la discipline de la manière qu'ils jugeraient la plus favorable à leur prospérité future; sans porter préjudice à la Constitution et aux Loix de leur Pays.

Les premiers changemens, dont s'occupa cette Eglise, furent ceux, que la Révolution avait rendus indispensables, dans les Prières que l'on faisait pour nos Magistrats Civils. Et son principal soin, à cet égard, fut de les faire conformément au vrai but que doivent avoir de telles prières, c'est-à-dire," que les Magistrats obtinssent la grâce, la sagesse, et la science pour exercer la justice et maintenir la vérité," et que le Peuple "menât une vie tranquille et paisible, consacrée à la piété et à la vertu.

Mais tandis que la Convention était occupée à la révision de ces changemens, elle ne put s'empêcher, en témoignant sa reconnaissance à Dieu, (se voyant dégagée de toute espèce d'influence et de contrainte de la part des autorités bumaines,) de saisir l'heureuse occasion qui se présentait, de réviser de nouveau le Culte Public, et d'y faire tels autres changemens et amendemens qu'elle croyait nécessaires.

Il paraît inutile de détailler ici tous les changemens et les amendemens qui ont eu lieu. Ils se feront aisément apercevoir, ainsi que les raisons qui les ont fait adopter, dans la comparaison que l'on fera de ce Livre avec celui des Prières Publiques de l'Eglise Anglicane. On verra, de même, que cette Eglise ne cherche point à s'écarter des points essentiels de doctrine, de discipline, ou de culte, admis par celle d'Angleterre; et qu'elle ne s'en écartera, qu'autant que des circonstances locales le demanderont.

A présent, que cet important ouvrage est achevé, il faut espérer que chaque vrai Membre de notre Eglise, et tous les véritables Chrétiens le recevront et l'examineront, dans son entier, avec douceur, avec candeur, et avec charité; sans préjugé ni prévention; en considérant sérieusement ce que c'est que le Christianisme, et ce que c'est que les vérités de l'Evangile; et en suppliant sincèrement le Dieu Tout-Puissant de bénir les efforts qui seront faits pour les propager parmi les hommes, de la manière la plus claire, la plus simple, la plus insinuente, et la plus imposante, pour l'amour de Jésus-Christ, notre Divin Seigneur et Sauveur.

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