Belle-Madame

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P. Ollendorff, 1892 - 382 pages
 

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Page 356 - C'est encore bon de souflrir, quand on souffre par celui qu'on aime... Nancy ne voulut pas pousser plus loin le premier interrogatoire. Sincèrement elle croyait Mélitte incapable de lui celer la vérité. Elle répliqua, toujours avec un sourire : — Après tout, tu as été bien sage, ma petite. Pour te récompenser d'avoir dormi paisiblement, je vais me mettre au lit. Souhaite-moi une bonne nuit,., car il est sept heures du matin, tu sais! XXXIII. Mme de Servignac n'avait eu garde de questionner...
Page 304 - Pauvre Nancy ! son bonheur touchait au déclin. Sans le savoir, elle vivait la fin de son roman. Sa passion jetait un suprême éclat avant de s'éteindre pour jamais. XXVIII. Pas un Parisien qui ne connaisse le magnifique hôtel de M. Pierre Sinon. Presque à l'entrée de l'avenue des ChampsElysées, il attire inévitablement les regards des oisifs, retour du Bois. Pour la première fois, Jacques se présentait chez ce millionnaire célèbre. Non qu'à plusieurs reprises il n'eût remarqué l'éblouissante...
Page 58 - Vous plaisantez,.. vous plaisantez... Oh! je ne me trompe guère. Où est le mal, après tout? Vous l'épouserez, ce monsieur, et je ne le plains pas. D'abord, je quitte madame et j'entre à votre service. Vous voulez bien de moi? Nancy haussa les épaules. — Tu es folle, Mélitte. L'amour... déjà? Tu vas trop vite. Certes, il me plaît, M. d'Orsel, mais... Elle soupira tristement. Mlle Carlier se savait pauvre. Jacques était-il riche? Elle ignorait même ce qu'il pensait d'elle. Sans doute,...
Page 366 - ... s'ouvrit et la marquise parut avec Mme d'Anglemont: celle-ci en chapeau et déjà prête à partir. — Au moins, tu ne te plaindras pas, Jacques, dit Diane en riant, tu as eu le temps de coqueter à ton aise avec ma petite amie. Eh bien, qu'y at-il donc? Pourquoi détournez-vous la tête, Noëmi? Pourquoi devenez-vous toute rouge? La marquise regardait alternativement son frère et la jeune fille. — Oh ! oh ! reprit-elle, je crois que le tête-à-tête a été plus sérieux que nous n'imaginions...
Page 372 - C'en était trop. Des larmes jaillirent des yeux de Nancy. Non qu'elle doutât ! Mais ce jeu cruel la torturait. — Je suis donc condamnée à vous subir? reprit-elle d'une voix vibrante, soit. Puis, que m'importe? Je ne vous crois pas! Vous avez ramassé je ne sais où quelque calomnie empoisonnée ! Et vous me la servez toute chaude, espérant me convaincre ou me meurtrir. Je ne vous crois pas ! Jacques m'aime. Vous ne savez pas ce que c'est qu'un amour tel que le mien! Vous oubliez que j'ai tout...
Page 69 - Une délicieuse matinée. Un gai soleil luisait dans le ciel, rafraîchi par trois jours de mistral. Les deux jeunes filles, alertes et vives, remontaient le Prado, toujours escortées par leurs chevaliers. Cependant, à l'angle de la rue Paradis, Jacques tourna brusquement à droite et disparut. — Le tien est plus fidèle ou plus tenace, dit Nancy un peu piquée... Mais non : je l'accusais à tort. Regarde ! Mme d'Anglemont s'avançait à leur rencontre. Le comte l'avait aperçue de loin, et ne...
Page 75 - J'ai bien observé le manège de ton amoureux. Il est sérieusement pincé, crois-en mon expérience . — Mais, ma tante... — Je ne prétends pas te contraindre : toi seule disposeras de ton sort. Il est pourtant de mon devoir de te donner quelques conseils. Tu n'as pas de fortune, et tu n'en auras jamais... — Oh ! je vous en supplie ! Vous savez bien que les questions d'argent me répugnent ! — Tant pis, sarpejeu ! Certes, tu es jolie : je suis trop fière de toi pour ne pas en convenir.
Page 43 - ... cependant pour laisser voir son jeu. — Vous êtes bien bonne, ma chère, de vous occuper de cette petite fille, dit-il, en haussant légèrement les épaules. — Je m'en occupe... je m'en occupe parce que tout le monde en parle ! Il dissimula son sourire railleur. — Au surplus, continua -t-il, nous verrons bientôt un mariage, si elle est aussi jolie qu'on le prétend. — Oh ! un mariage ! — Mme d'Anglemont, sa tante, est fort riche... Mais je ne suis pas venu chez vous pour m'occuper...
Page 82 - ... n'était pas sans inquiétude. Quelle mine lui ferait sa nièce à leur première entrevue? Le lendemain de cette nuit douloureuse, vers onze heures, elle frappait à la porte de Nancy. Celle-ci écrivait. En voyant sa tante, la jeune fille se leva : très calme, le visage reposé, elle alla l'embrasser en lui souhaitant le bonjour. — Hum ! pensa la comtesse, elle ne semble pas très émue. — Je vous demande cinq minutes, et je suis à vous, ma tante, dit Nancy avec un sourire. Je voudrais...
Page 312 - Voulez-vous que je sois franche? j'en suis un peu jalouse, de cette inconnue : car enfin vous m'avez plu tout de suite... — Noëmi !... — Ma sincérité vous étonne, je le vois bien. Je ne ressemble pas aux autres jeunes filles, allez. Je ne dis peut-être pas tout ce que je pense, mais du moins je pense tout ce que je dis.

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