Dosia

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E. Plon, 1883 - 294 pages
 

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Page 115 - Le contentement le plus sérieux était celui de Sophie. La princesse, en effet, passait sa vie à chercher de belles âmes, et, quand elle en trouvait, ce qui ne lui arrivait pas souvent, il se chantait dans son cœur un concert à ravir les anges du paradis. Ce jour-là, le concert fut particulièrement brillant. On ne sait quelles paroles mystérieuses échangèrent Sophie et son frère dans un aparté, mais, tout le long de la route, en revenant au camp, Platon ne fit que fredonner des airs d'opéra....
Page 71 - ... faut tâcher de réparer cette étourderie, continua Platon en voyant le bon effet de son discours, — Oui, mais comment? Étant d'accord sur la fin, les deux jeunes gens débattirent les moyens et se séparèrent au bout d'un quart d'heure. de punch flambant, — de format beaucoup plus modeste pourtant que celui de la veille. — Qu'est-ce que cela veut dire ? s'écrièrent les officiers. Quelques-uns, prêts à partir, subissant l'attraction, revinrent sur leurs pas. — Cela veut dire, messieurs,...
Page 149 - ... et ajouta tranquillement : — Tout ça, c'est de la soupe de myosotis. — Je comprends! dit Platon. Vous avez une limpidité d'élocution qui ne laisse pas de place à l'erreur. Dosia le regarda un instant, prête à se fâcher de la raillerie, puis elle sourit d'un air content. trois jours. Elle portait les cheveux courts, elle avait des lunettes bleues, et elle était nihiliste. Quand maman a vu apparaître sur la table d'études : « Force et matière
Page 140 - On avait dîné depuis une heure, et les conversations languissaient ; la princesse proposa de retourner au parc, son offre fut acceptée avec empressement. Les dames qui étaient venues de Pétersbourg furent reconduites jusqu'au chemin de fer, et les quatre promeneurs, livrés à leurs propres ressources, se dirigèrent vers les grands tilleuls qui sentent si bon au mois de juillet, et dont l'ombre est si douce les soirs d'été. Platon marchait devant, à côté de Dosia ; celle-ci trouvait toujours...
Page 103 - ... se taisait. Pierre avait peine à l'imiter et se contenait pourtant, de peur de paraître indiscret. Au fond, il grillait d'adresser à son ami les questions les plus diverses sur ce qui concernait la princesse Sophie. Enfin, il n'y put tenir. — Est-ce que ta sœur est bel esprit ? demanda-t-il à Platon. Je suis si ignorant ! — Si tu es ignorant, mon bon, répondit tranquillement le jeune officier, fie-toi à ma sœur pour combler les lacunes de ton éducation. Elle te prêtera des livres,...
Page 53 - L'idée de ce poulet que je mangerais clandestinement avec sa fille m'inspirait des remords au point d'arrêter les bouchées dans ma gorge, ce que voyant, ma tante fit joindre au poulet un gros morceau de tarte pour souper. Le regard de ma fiancée suivit joyeusement la tarte, et, audace insigne ! elle me cligna de l'œil ! Cette jeune fille n'avait pas idée de mes tourments !.. . Enfin vint le soir, et l'heure du départ. Mon tarantass, attelé de trois chevaux de poste, arriva tout sonnant et...
Page 121 - Elle toussa deux ou trois petites fois, puis continua de feuilleter un album. — Et mon excellente tante n'a pas été malade? reprit Pierre sur le même ton. — Non, mon cousin, je vous remercie : pas plus qu'à l'ordinaire. Pierre ne put y tenir. Sa malice naturelle l'étouffait depuis un instant ; le cercle bête et compassé qui les entourait lui inspirait la plus véhémente envie de faire quelque sottise ; il se pencha un peu vers sa cousine et lui glissa doucement : — On ne vous a pas...
Page 200 - ... de fois à regarder derrière elle les flots de sa robe noire faire un remous soyeux sur le tapis, mais elle n'avait pas ressenti ce triomphe, cet orgueil dont elle s'était fait fête si longtemps d'avance. Bref, la première robe longue de Dosia avait été un désenchantement. — C'est égal , elle était plus amusante auparavant, soupirait un jour Mourief, assis chez la princesse dans un petit fauteuil si bas que la poignée de son sabre lui caressait le menton. — C'était le bon temps,...
Page 175 - ... frémissement du rideau qui retombait sur la porte indiquèrent à Platon qu'elle avait disparu. Le jeune capitaine resta troublé. Certes, il s'intéressait à elle!... Oui, il l'aimait assez pour la vouloir parfaite, pour la corriger... il l'aimait assez pour la vouloir aimée et respectée de tous ! porte ; — elle était déjà dans la pensée de son ami. La princesse entrait avec lui pour le thé. Dosia reparut presque aussitôt, et prit sa place devant le plateau chargé de tasses. Ses...
Page 252 - ... le dos. — Pauvre petit oiseau ! pensa-t-il, la cage va se refermer et lui meurtrir les ailes ! Le lendemain, dès l'aube, Dosia descendit au jardin. Comme tout lui parut changé ! C'était pourtant le même jardin ; la planche flexible où elle avait séduit son cousin était un peu plus déteinte que l'année précédente, mais les chenilles tombaient avec la même profusion. Dosia évita la balançoire et prit à gauche, dans les taillis de lilas en fleur. De son côté, Platon n'avait guère...

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