Histoire des origines de Christianisme, Volume 2

Front Cover
Michel Lévy Frères, Calmann Lévy, 1866
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 40 - Église à ce moment était complétement dispersée. 11 n'y avait nulle entente, nulle centralisation , nulle publicité régulière. Les croyances naissaient éparses, puis se rejoignaient comme elles pouvaient. Les contradictions entre les récits qui nous restent sur les incidents du dimanche matin prouvent que les bruits se répandirent par des canaux trèsdivers, et qu'on ne se soucia pas beaucoup de se mettre d'accord. Il est possible que le corps ait été enlevé par quelques-uns des disciples,...
Page 380 - Quand on arriva au lieu d'exécution , on proposa encore aux victimes la vie pour leur abjuration. Un bourreau imagina de dire à un père que, s'il ne cédait pas, il couperait la gorge à ses deux fils sur sa poitrine. C'étaient deux petits garçons, dont l'aîné avait quatorze ans, et qui, rouges de leur propre sang, les chairs...
Page 22 - ... la face des assistants. A ces heures décisives, un courant d'air, une fenêtre qui crie, un murmure fortuit, arrêtent la croyance 'des peuples pour des siècles. En même temps que le souffle se fit sentir, on crut entendre des sons. Quelques-uns dirent qu'ils avaient discerné le mot schalom., « bonheur » ou « paix » . C'était le salut ordinaire de Jésus et le mot par lequel il signalait sa présence.
Page 5 - Ceux-ci n'eurent donc pas de choix entre le désespoir ou une affirmation héroïque. Un homme pénétrant aurait pu annoncer dès le samedi que Jésus revivrait. La petite société chrétienne, ce jour-là, opéra le véritable miracle; elle ressuscita Jésus en son cœur par l'amour intense qu'elle lui porta. Elle décida que Jésus ne mourrait pas. L'amour chez ces âmes passionnées fut vraiment plus fort que la...
Page lvii - A cette polémique, dont je suis loin de contester la nécessité , mais qui n'est ni dans mes goûts ni dans mes aptitudes , Voltaire suffit. On ne peut être à la fois bon controversiste et bon historien. Voltaire, si faible comme érudit , Voltaire, qui nous semble si dénué du sentiment de l'antiquité, à nous autres...
Page xliii - C'est tout simplement un fait d'observation. On n'a jamais constaté de faits de ce genre. Tous les faits prétendus miraculeux qu'on peut étudier de près se résolvent en illusion ou en imposture. Si un seul miracle était prouvé, on ne pourrait rejeter en bloc tous ceux des anciennes histoires; car, après tout, en admettant qu'un Ires-grand nombre de ces derniers fussent faux, on pourrait croire que certains seraient vrais.
Page 343 - En somme, le milieu du premier siècle est une des époques les plus mauvaises de l'histoire ancienne. La société grecque et romaine s'y montre en décadence sur ce qui précède et fort arriérée à l'égard de ce qui suit. Mais la grandeur de la crise décelait bien quelque formation étrange et secrète. La vie semblait avoir perdu ses mobiles; les suicides se multipliaient.
Page lxiv - L'ennui, la sottise, la médiocrité sont la punition de certains pays protestants , où , sous prétexte de bon sens et d'esprit chrétien , on a supprimé l'art et réduit la science à quelque chose de mesquin. Lucrèce et sainte Thérèse, Aristophane et Socrate, Voltaire et François d'Assise, Raphaël et Vincent de Paul ont également raison d'être, et l'humanité serait moindre si un seul des éléments qui la composent lui manquait.
Page lviii - Gardons-nous de rien fonder; restons dans nos Églises respectives, profitant de leur culte séculaire et de leur tradition de vertu, participant à leurs bonnes œuvres et jouissant de la poésie de leur passé. Ne repoussons que leur intolérance. Pardonnons même à cette intolérance; car elle est , comme l'égoïsme , une des nécessités de la nature humaine.
Page 219 - L'avilissement des âmes y était effroyable. Le propre de ces foyers de putréfaction morale, c'est d'amener toutes les races au même niveau. L'ignominie de certaines villes levantines, dominées par l'esprit d'intrigue, livrées tout entières aux basses et subtiles pensées, peut à peine nous donner une idée du degré de corruption où arriva l'espèce humaine à Antioche. C'était un ramas inouï de bateleurs, de charlatans, de...

Bibliographic information