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IMPRIMERIE DE LE NORMANT, RUE DE SEINE, N° 8.

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DE LA FOI

PENDANT

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE,

OU

MARTYROLOGE

DES PONTIFES, PRÊTRES, RELIGIEUX, RELIGIEUSES,
LAÏCS DE L'UN ET L'AUTRE SEXE,
QUI PÉRIRENT ALORS POUR LA FOI;

PAR M. L'ABBÉ AIMÉ GUILLON,

DOCTEUR EN THÉOLOGIE DEPUIS 1780,
PRÉDICATEUR JUSQU'A LA FIN DE 1790, etc.

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CHEZ GERMAIN MATHIOT, LIBRAIRE,

Rue du Cimetière, no 4, près LA PLACE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS.

MDCCCXXI.

BODLEIAN

11 FEB 1955

LIBRARY

EXPLICATIVE

DES DIVERS PRÉTEXTES

QUI SERVIRent de motiFS

POUR DONNER LA MORT A NOS MARTYRS,

SOIT TUMULTUAIREMENT, SOIT JURIDIQUEMENT OU LÉGALEMENT.

C'EST dans les motifs avec lesquels les persécuteurs ont essayé de justifier leurs meurtres, qu'on doit chercher à reconnoître, parmi leurs victimes, celles qui ont été immolées en haine de la Foi. Mais, comme ils ont employé de nos jours, de même que dans les premiers siècles de l'Eglise, des formules d'accusation qui tendoient plus ou moins à déguiser cette haine, il est nécessaire, avant tout, de connoître d'une manière bien précise les véritables sens de ces diverses formules. Dans l'explication que nous ne pouvons nous dispenser d'en fournir, nous mériterons d'autant mieux la confiance des générations filtures, comme de la génération présente, que, sans crainte d'être démenti par qui que ce soit, nous venons donner cette explication sous les yeux, avec le suffrage des contemporains de la persé

cution: disons plus, avec l'aveu même de ses auteurs, dont les amis, les complices et les adeptes ne sauroient nous contredire.

Dans les premiers jours de la révolution, trop impatiens de se débarrasser des prêtres et même des laïcs qui montroient un zèle courageux pour la défense de l'antique religion de la France, ces persécuteurs ne se laissèrent pas le temps de recourir à des formalités judiciaires. Il leur parut suffisant et plus expéditif de susciter contre ces soutiens de l'autel, ainsi que du trône, quelque secte ennemie, ou une populace ignare, perverse et brutale, dans laquelle se mêleroient des assassins chargés de les détruire pendant qu'elle-même, dans son aveugle férocité, les appelleroit aristocrates (1). Suivant les fausses idées qu'on lui avoit perfidement suggérées, cette qualification plus que néologique, signifioit: «Fauteurs du despotisme, partisans de la tyrannie, ennemis du peuple et de sa liberté ». Ils ne l'étoient tout au plus, à le bien prendre, que de cette licence horrible, impie et meurtrière, dont les novateurs enivroient la multitude pour que, dégagée de tout frein, elle concourût avec frénésie, à l'accomplissement de leurs affreux projets. Ces prêtres et ces fidèles né pouvoient, après tout, passer pour les contrarier, qu'en ce qu'ils tâchoient, l'Evangile à la main, de conserver parmi le peuple la salutairé pratique d'une religion

(1) L'archevêque de Paris, pour nous borner à un seul exemple choisi entre mille, M. Leclerc de Juigné, l'un de nos prélats les plus charitables, fut assailli et poursuivi à coups de pierres, le 24 juin 1789, par ce même peuple que, dans l'hiver précédent, il avoit soustrait, par ses immenses aumônes, aux horreurs de la faminé.

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