Conversations religieuses de Napoléon: avec des documents inédits de la plus haute importance ou il révèle lui-même sa pensée intime sur le christianisme, et des lettres de mm.le cardinal Fesch, Montholon, Hudson Lowe, Marchant, et un facsimile de l'écriture de l'empereur

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Page 132 - Voyez les livres des Philosophes avec toute leur pompe : qu'ils sont petits près de celui-là ! Se peut-il qu'un livre à la fois si sublime et si simple soit l'ouvrage des hommes ? Se peut-il que celui dont il fait l'histoire ne soit qu'un homme luimême ? Est-ce là le ton d'un enthousiaste ou d'un ambitieux sectaire ? Quelle douceur, quelle pureté dans ses mœurs, quelle grâce touchante dans ses instructions, quelle élévation dans ses maximes, quelle profonde sagesse dans ses discours...
Page 133 - La mort de Socrate philosophant tranquillement avec ses amis est la plus douce qu'on puisse désirer; celle de Jésus expirant dans les tourments, injurié, raillé, maudit de tout un peuple, est la plus horrible qu'on puisse craindre. Socrate, pre...
Page 133 - Jésus expirant dans les tourments, injurié, raillé, maudit de tout un peuple, est la plus horrible qu'on puisse craindre. Socrate prenant la coupe empoisonnée bénit celui qui la lui présente et qui pleure ; Jésus, au milieu d'un supplice affreux, prie pour ses bourreaux acharnés. Oui, si la vie et la mort de Socrate sont d'un sage, la vie et la mort de Jésus sont d'un Dieu.
Page 132 - ... finesse et quelle justesse dans ses réponses ! quel empire sur ses passions ! Où est l'homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans ostentation? Quand Platon peint son juste imaginaire...
Page 133 - Jésus avait-il pris chez les siens cette morale élevée et pure dont lui seul a donné les leçons et l'exemple ? Du sein du plus furieux fanatisme la plus haute sagesse se fit entendre, et la simplicité des plus héroïques vertus honora le plus vil de tous les peuples.
Page 153 - L'histoire ne mentionne aucun autre individu qui se soit qualifié lui-même de ce titre de Dieu, dans le sens absolu. La Fable n'établit nulle part que Jupiter et les autres dieux se soient euxmêmes divinisés. C'eût été de leur part le comble de l'orgueil et une monstruosité, une extravagance absurde. C'est la postérité, ce sont les héritiers des premiers despotes qui les ont déifiés. Tous les hommes étant d'une même race, Alexandre a pu se dire le fils de Jupiter.
Page 133 - Socrate sont d'un sage, la vie et la mort de Jésus sont d'un Dieu. » Dirons-nous que l'histoire de l'Évangile est inventée à plaisir? Mon ami, ce n'est pas ainsi qu'on invente; et les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ.
Page 158 - Sainte-Hélène. . . , maintenant « que je suis seul et cloué sur ce roc , qui bataille et con« qtuert des empires pour moi? où sont les courtisans de « mon infortune? Pense-t-on à moi? qui se remue pour « moi en Europe? qui m'est demeuré fidèle? où sont mes « amis? Oui, deux ou trois, que votre fidélité immortalise, « vous partagez, vous consolez mon exil. » (Ici la voix de l'empereur prit un accent particulier d'ironique mélancolie et de profonde tristesse. ) « Oui, notre existence...
Page 154 - Comment donc un Juif, dont l'existence historique est plus avérée que toutes celles des temps où il a vécu, lui seul, fils d'un charpentier, se donne-t-il tout d'abord pour Dieu même, pour l'être par excellence, pour le créateur des êtres? Il s'arroge toutes les sortes d'adorations; il bâtit son culte de ses mains, non avec des pierres, mais avec des hommes.
Page 151 - ... pas, n'a besoin que d'être médité pour porter dans l'âme l'amour de son auteur, et la volonté d'accomplir ses préceptes. Jamais la vertu n'a parlé un si doux langage; jamais la plus profonde sagesse ne s'est exprimée avec tant d'énergie et de simplicité. On n'en quitte point la lecture sans se sentir meilleur qu'auparavant.

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