Sensations d'Italie: (Toscane--Ombrie--Grande-Grèce).

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A. Lemerre, 1891 - 342 pages
 

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Popular passages

Page 46 - Les faits de la vie d'un homme sont si peu significatifs! L'apparence que nos actes dessinent de nous dans l'imagination des autres est si mensongère! Les connaissent-ils jamais exactement, ces actes, et, s'ils les connaissent, sont-ils capables d'en démêler les obscures racines ? Leur disons-nous l'univers de pensées qui s'est remué en nous depuis que nous vivons, la parole que nous nous prononçons à nous-même, la tragédie secrète de nos espérances et de nos misères, les palpitations...
Page 106 - Des charmes inconnus; — tous les êtres aimés Sont des vases de fiel qu'on boit les yeux fermés, Et le cœur transpercé que la douleur allèche Expire chaque jour en bénissant sa flèche.
Page 205 - Le général Murat sera traduit devant une commission militaire, dont les membres seront nommés par notre ministre de la guerre. " Art. 2. Il ne sera accordé au condamné qu'une demiheure pour recevoir les secours de la religion.
Page 1 - ECTEUR, avez-vous gardé, malgré la tristesse des malentendus politiques, le goût passionné de l'Italie et, dans cette Italie, des coins les plus réfractaires au cosmopolitisme niveleur? Une fois les Alpes passées, rêvez-vous, en feuilletant...
Page 141 - ... l'âme proteste en nous, quand nous sommes sincères, contre cette orgueilleuse et factice tension de notre volonté. Le besoin subsiste, indestructible, dans les profondeurs de notre sensibilité, que ce monde ait en lui de quoi satisfaire à notre cœur...
Page 225 - Avant d'être venu ici je n'attachais aux termes de baroque et de rococo qu'un sens de déf ¡aisance et de prétention.
Page 334 - Ils semblent contradictoires, et ils sont rendus si difficiles par un même défaut de solitude : Vivre sa vraie vie, sentir son vrai « moi », c'est le premier de ces deux efforts. Mettre à leur vraie place les petites misères de sa propre destinée, c'est le second. Le voyage, qui nous restitue à nous-même, nous apporte aussi ce bienfait qu'en déployant autour de nous les tableaux immenses et mouvants de la vie, il nous apprend à nous considérer de cette manière cosmique où réside le...
Page 194 - Sainte-Beuve avait raison. Les Dieux anciens n'ont jamais entièrement quitté ce ciel et cette terre. L'immortel paganisme, même dans ce dur Moyen-âge, se rencontrait mêlé partout au triomphe de la religion rivale, sinon pour la corrompre, au moins pour altérer son caractère de pure spiritualité. Cette permanence secrète des vieux Olympiens a son symbole dans ces églises...
Page 335 - ... représente dans la vaste suite des âges le tumulte contemporain, nous le sentons à plein cœur, et à plein cœur aussi ce besoin, cet appétit des choses éternelles, la plus antique, la plus sûre garantie de notre destinée d'outre-tombe. Ce n'est pas sans raison que les Pères de l'Église, qui restent les princes des psychologues et des moralistes, malgré le fatras microscopique de notre science actuelle, ont comparé la vie humaine à un voyage, et l'homme qui doit mourir à un passant...
Page 334 - En nous rendant à nous-mêmes, il nous réserve des surprises. « ...Sensations d'histoire, sensations d'art, sensations de nature, — quand vous avez laissé pendant des semaines ces trois courants déborder, jouer à leur gré sur vous, il se produit dans votre être intime un phénomène particulier qui explique pourquoi chaque long voyage se termine par un changement secret de votre personne, presque toujours améliorée, devenue plus grave, plus résolue à la tâche du travail intérieur,...

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