Cinq grandes odes: suivies d'un Processionnal pour saluer le siècle nouveau

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Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1919 - 204 pages
 

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Page 87 - Je sais que vous n'êtes point le dieu des morts, mais des vivants. Je n'honorerai point les fantômes et les poupées, ni Diane, ni le Devoir, ni la Liberté et le bœuf Apis. Et vos « génies », et vos « héros », vos grands hommes et vos surhommes, la même horreur de tous ces défigurés.
Page 52 - Moi, l'homme, Je sais ce que je fais, De la poussée et de ce pouvoir même de naissance et de création J'use, je suis maître, Je suis au monde, j'exerce de toutes parts ma connaissance. Je connais toutes choses et toutes choses se connaissent en moi. J'apporte à toute chose sa délivrance.
Page 108 - Restez avec moi, Seigneur, parce que le soir approche et ne m'abandonnez pas! Ne me perdez point avec les Voltaire, et les Renan, et les Michelet, et les Hugo, et tous les autres infâmes! Leur âme est avec les chiens morts, leurs livres sont joints au fumier. Ils sont morts, et leur nom même après leur mort est un poison et une pourriture.
Page 163 - Faites que je sois entre les hommes comme une personne sans visage et ma Parole sur eux sans aucun son comme un semeur de silence, comme un semeur de ténèbres, comme un semeur d'églises, Comme un semeur de la mesure de Dieu.
Page 11 - Consentiraient d'entrer les chastes sœurs? Les Neuf Muses! aucune n'est de trop pour moi! Je vois sur ce marbre l'entière neuvaine. A ta droite, Polymnie! et à la gauche de l'autel où tu t'accoudes! Les hautes vierges égales, la rangée des sœurs éloquentes. Je veux dire sur quel pas je les ai vues s'arrêter et comment elles s'enguirlandaient l'une à l'autre Autrement que par cela que chaque main Va cueillir aux doigts qui lui sont tendus. Et d'abord, je t'ai reconnue, Thalie ! Du même...
Page 35 - Et en effet je regardai et je me vis tout seul tout à coup, Détaché, refusé, abandonné, Sans devoir, sans tâche, dehors dans le milieu du monde, Sans droit, sans cause, sans force, sans admission1. « Ne sens -tu point ma main sur ta main?
Page 72 - Seigneur, il fait bon pour nous en ce lieu, que je ne retourne pas à la vue des hommes. Mon Dieu, dérobez-moi à la vue de tous les hommes, que je ne sois plus connu d'aucun d'eux, Et comme de l'étoile éternelle Sa lumière, qu'il ne reste plus rien de moi que la voix seule.
Page 71 - L'esprit de Dieu m'a ravi tout d'un coup par-dessus le mur et me voici dans ce pays inconnu. Où est le vent maintenant? où est la mer? où la route qui m'a mené jusqu'ici! Où sont les hommes? il n'ya plus rien que le ciel toujours pur. Où est l'ancienne tempête?
Page 90 - A la tâche qui m'est départie l'éternité seule peut suffire. Et je sais que je suis responsable, et je crois en mon maître ainsi qu'il croit en moi. J'ai foi en votre parole et je n'ai pas besoin de papier. C'est pourquoi rompons les liens des rêves, et foulons aux pieds les idoles, et embrassons la croix avec la croix.
Page 85 - Que le bruit se fasse voix et que la voix en moi se fasse parole! Parmi tout l'univers qui bégaie, laissez-moi préparer mon cœur comme quelqu'un qui sait ce qu'il a à dire, Parce que cette profonde exultation de la Créature n'est pas vaine, ni ce secret que gardent les Myriades célestes en une exacte vigile ; Que ma parole soit équivalente à leur silence!

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