Revue des deux mondes

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Au bureau de la Revue des deux mondes., 1927
 

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Popular passages

Page 136 - Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine. Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Page 884 - J'ai besoin de nourrir cette maternelle sollicitude qui s'est habituée à veiller sur un être souffrant et fatigué. Oh! pourquoi ne pouvais-je vivre entre vous deux et vous rendre heureux, sans appartenir ni à l'un ni à l'autre!
Page 465 - Je ne sais ce que j'allais dire hier à cet endroit interrompu. Toujours larmes et regrets. Cela ne passe pas, au contraire : les douleurs profondes sont comme la mer, avancent, creusent toujours davantage. Huit soirs ce soir que tu reposes là-bas, à Andillac, dans ton lit de terre. 0 Dieu, mon Dieu ! consolez-moi ! Faites-moi voir et espérer au delà de la tombe, plus haut que n'est tombé ce corps.
Page 465 - Et le ciel si beau, et les cigales, le bruit des champs, la cadence des fléaux sur l'aire, tout cela qui te charmerait me désole. Dans tout je vois la mort. Cette femme , cette berceuse qui t'a veillé et tenu un an malade sur ses genoux, m'a porté plus de douleur que n'eût fait un drap mortuaire. Déchirante apparition du passé : berceau et tombe. Je passerais...
Page 892 - Il est de la plus haute importance que je sache bien sa position, afin d'établir la mienne. Pour mon goût, j'avais arrangé notre poème dans ce sens, que je ne saurais rien, absolument rien de sa vie positive, ni lui de la mienne, qu'il suivrait toutes ses idées religieuses, mondaines, poétiques, artistiques, sans que j'eusse jamais à lui en demander compte, et réciproquement ; mais que partout, en quelque lieu et à quelque moment de notre vie que nous vinssions à nous rencontrer, notre...
Page 419 - Je fus touché presque jusqu'aux larmes. Elles me viennent aux yeux en écrivant ceci. Je n'ai jamais rien vu de si beau. Il me faut de l'expression, ou de belles figures de femmes. Toutes les figures sont charmantes et nettes, rien ne se confond. La peinture ne m'a jamais donné ce plaisir-là. Et j'étais mort de fatigue, les pieds enflés et serrés dans des bottes neuves : petite sensation qui empêcherait d'admirer le bon Dieu au milieu de sa gloire, mais que j'ai oubliée devant le tableau...
Page 461 - ... tout faible et petit qu'on soit, avec son aide on tient enfin le géant sous ses genoux; mais pour cela, il faut prier, beaucoup prier, comme nous l'a appris Jésus-Christ, et nous écrier : Notre Père ! Ce cri filial touche le cœur de Dieu, et nous obtient toujours quelque chose. Mon ami, je voudrais bien te voir prier comme un bon enfant de Dieu. Que t'en coûterait-il? ton âme est naturellement aimante, et la prière, qu'est-ce autre chose que l'amour, un amour qui se répand de l'âme...
Page 458 - N'attendez-vous à voir qu'une pâle et frêle fille, peu faite au monde, plus réfléchie que causeuse, toute retirée en son cœur. Et plus loin : Vous rassurez l'amour propre de ma figure, qui vous plaira donc comment qu'elle soit. Elle revient sur la question de la beauté en plus d'un endroit de son journal et de ses lettres. Mais sa conclusion là-dessus est digne d'elle:. Qu'elle que soit la forme , l'image de Dieu est là-dessous...
Page 882 - Sand cette justice, qu'après son mal individuel, le mal général, « la souffrance de la race, la vue, la connaissance, la méditation du destin de l'homme » passionnèrent aussi son âme élastique. Elle arriva souvent à s'oublier pour comprendre les autres. Elle sut laisser vieillir son intelligence, donner de l'âge à ses pensées. Et pourtant, malgré toute la part qu'elle prit aux luttes idéologiques du siècle, en dépit de l'action intellectuelle qu'elle exerça si jeune sur les esprits...
Page 460 - Rien n'est pire, sachez-le, bien, que de provoquer à la foi les âmes et de les laisser là à l'improviste en délogeant. Rien ne les jette autant dans ce scepticisme qui vous est encore si en horreur, quoique vous n'ayez plus que du vague à y opposer. Combien j'ai su d'âmes espérantes que vous teniez et portiez avec vous dans votre besace de pèlerin, et qui, le sac jeté à terre, sont demeurées gisantes le long des fossés! L'opinion et le bruit flatteur, et de nouvelles âmes plus fraîches...

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