Œuvres complètes du comte Xavier de Maistre

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Garnier frères, 1862 - 386 pages
 

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Page 7 - C'est à la bête qu'il faut s'en prendre, à cet être sensible, parfaitement distinct de l'âme, véritable individu qui a son...
Page 6 - ... pas s'arrêter, se détourner même de son chemin pour cueillir toutes celles qui sont à notre portée. Il n'en est pas de plus attrayante, selon moi, que de suivre ses idées à la piste, comme le chasseur poursuit le gibier, sans affecter de tenir aucune route; aussi, lorsque je voyage dans ma chambre, je parcours rarement une ligne droite!
Page 204 - ... besoin. Je l'entendis qui récitait à voix basse le Miserere. Je me mis à genoux près de la porte, et, sans l'interrompre, je suivis mentalement ses paroles. Mes yeux étaient pleins de larmes : qui n'eût été touché d'une telle affection ? Lorsque je crus que sa prière était terminée : « Adieu, ma sœur, lui dis-je à voix basse, adieu, retire-toi, je me sens un peu mieux ; que Dieu te bénisse et te récompense de ta piété...
Page vi - J'en fus très satisfait, et je commençai aussitôt l'Expédition nocturne; mais mon frère, à qui je fis part de mon dessein, m'en détourna : il m'écrivit que je détruirais tout le prix que pouvait avoir cette bluette, en la continuant; il me parla d'un proverbe espagnol qui dit que toutes les secondes parties sont mauvaises, et me conseilla de chercher quelque autre sujet : je n'y pensai plus.
Page xxvii - D'un seul son retrouvé l'air entier se réveille, II rajeunit notre âme et remplit notre oreille D'un souvenir mélodieux ! O sensible exilé ! tu les as retrouvées Ces images de loin, toujours, toujours rêvées, Et ces débris vivants de tes jours de bonheur : Tes yeux ont contemplé tes montagnes si chères, Et ton berceau champêtre, et le toit de tes pères ; Et des flots de tristesse ont monté dans ton cœur ! Nous passons ! nous passons ! ce refrain monotone, Hélas!
Page 25 - Non, mon ami n'est point entré dans le néant ; quelle que soit la barrière qui nous sépare, je le reverrai. — Ce n'est point sur un syllogisme que je fonde mon espérance. — Le vol d'un insecte qui traverse les airs suffit pour me persuader; et souvent l'aspect de la campagne, le parfum des airs et je ne sais quel charme répandu autour de moi (6?) élèvent tellement mes pensées qu'une preuve invincible de l'immortalité entre avec violence dans mon âme et l'occupe tout entière.
Page ix - L'étude approfondie du monde ramène toujours ceux qui l'ont faite avec fruit à paraître simples et sans prétentions : en sorte que l'on travaille quelquefois longtemps pour arriver au point par où l'on devrait commencer.
Page 271 - Mais les personnes qui l'ont connue paraissent regretter qu'on ait prêté des aventures d'amour et des idées romanesques à une jeune et noble vierge qui n'eut jamais d'autre passion que l'amour filial le plus pur, et qui, sans appui, sans conseil, trouva dans son cœur la pensée 10 de l'action la plus généreuse et la force de l'exécuter.
Page 52 - ... réalité, la force et la durée de l'affection des dames pour leurs amis. Je me contente de jeter ce chapitre (puisque c'en est un), de le jeter, dis-je, dans le monde avec le reste du voyage, sans l'adresser à personne, et sans le recommander à personne.
Page 54 - Ma bibliothèque donc est composée de romans, puisqu'il faut vous le dire, — oui, de romans, et de quelques poêtes choisis. Comme si je n'avais pas assez de mes maux, je partage encore volontairement ceux de mille personnages imaginaires, et je les sens aussi vivement que les miens : que de larmes n'ai-je pas versées pour cette malheureuse Clarisse et pour l'amant de Charlotte!

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