Si je ne me trompe, la théorie que j'expose aujourd'hui et qui n'est encore qu'à l'état d'ébauche, prendra bientôt dans la science médicale la place qu'elle mérite, si j'en juge par les adhésions discrètes qu'elle commence à recevoir de toutes parts. Discussion Sur l'alcoolisation des vins (1). M. BERGERON: La Commission, après avoir pris connaissance des diverses propositions qui ont été faites au cours de la discussion pendant les dernières séances, soumet à l'approbation de l'Académie les conclusions modifiées ci-après : 1o L'Académie, se placant au point de vue exclusif de l'hygiène, considère comme nuisible l'alcoolisation des vins, telle qu'elle se pratique partout aujourd'hui avec les alcools industriels, mais elle croit que, pour répondre à certaines exigences de transport et de conservation, on peut autoriser le sucrage des moûts, à la condition de se servir de sucre cristallisé. 2o Les mêmes considérations lui font repousser l'alcoolisation des bières, des cidres et des poirés. 3o L'Académie émet le vœu que le gouvernement prenne les mesures les plus sévères pour empêcher l'entrée en France des vins additionnés d'alcool. Parmi ces mesures, elle signale la création de laboratoires annexés aux bureaux de douane ouverts à l'importation des vins étrangers. 4o Les alcools dits supérieurs augmentant dans une forte proportion les dangers des eaux-de-vie et des liqueurs, l'Académie demande que les esprits destinés à la fabrication des liqueurs soient absolument purs. 5o L'Académie appelle l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de réduire le nombre des cabarets, de les réglementer (1) Voir pages 10, 39, 44 et 68. et d'appliquer sérieusement les lois répressives de l'ivrognerie. M. LE PRÉSIDENT: Ces nouvelles conclusions seront discutées dans la prochaine séance. Lecture. M. le D' PÉCHOLIER, agrégé de la Faculté de Montpellier, donne lecture d'un mémoire sur le traitement hátif de la fièvre typhoïde par le sulfate de quinine et les bains de pieds tièdes. A quatre heures quarante-cinq minutes, l'Académie se forme en comité secret, afin de procéder au choix des questions de prix pour les concours de 1887 et de 1888. A cinq heures quinze minutes, la séance est levée. PRIX PROPOSÉS POUR L'ANNÉE 1887 PRIX DE L'ACADÉMIE. 1,000 francs. Question: De l'hysterectomie vaginale. Indications et procédés opératoires. Ce prix, qui est sexennal, sera décerné à l'auteur du perfectionnement le plus notable apporté aux moyens curatifs des rétrécissements du canal de l'urèthre, ou à l'auteur du meilleur travail sur le traitement des maladies des autres voies urinaires. PRIX BARBIER. -2,000 francs. Ce prix sera décerné à celui qui aura découvert des moyens complets de guérison pour les maladies reconnues incurables, comme la rage, le cancer, l'épilepsie, les scrofules, le typhus, le choléra morbus, etc. Des encouragements pourront être accordés à ceux qui, sans avoir atteint le but indiqué dans le programme, s'en seront le plus rapprochés. PRIX HENRI BUIGNET. - 1,500 francs. Ce prix sera décerné tous les ans à l'auteur du meilleur travail, manuscrit ou imprimé, sur les applications de la physique ou de la chimie aux sciences médicales. Il ne sera pas nécessaire de faire acte de candidature pour les ouvrages imprimés; seront seuls exclus les ouvrages faits par des étrangers et les traductions. Le prix ne sera pas partagé; si, une année, aucun ouvrage ou mémoire n'était jugé digne du prix, la somme de 1,500 francs, serait reportée sur l'année suivante, et, dans ce cas, la somme de 3,000 francs pourrait être partagée en deux prix de 1,500 francs chacun. PRIX CAPURON. -1,000 francs. Question: De la régression normale des tissus et des organes après l'accouchement. Étudier ces altérations et les états pathologiques qui Les auteurs devront présenter des observations originales recueillies en France. >> Ce prix sera décerné à l'auteur du meilleur travail de thérapeutique médicale pratique. PRIX ERNEST GODARD. 1,000 francs. Au meilleur travail sur la pathologie externe. PRIX DE L'HYGIÈNE DE L'ENFANCE. - 1,000 francs. Question: Étude clinique de l'Athrepsie. Ce prix devra être décerné chaque année à l'élève en médecine qui se sera montré le plus méritant. Le choix de cet élève appartient à l'Académie de médecine. M. Auguste Monbinne a légué à l'Académie une rente de 1,500 francs, destinée « à subventionner, par une allocation an nuelle (ou biennale, de préférence), des missions scientifiques d'intérêt médical, chirurgical ou vétérinaire. << Dans le cas où le fonds Monbinne n'aurait pas à recevoir la susdite destination, l'Académie pourra en employer le montant soit comme fonds d'encouragement, soit comme fonds d'assistance, à son appréciation et suivant ses besoins. >> << Je propose à l'Académie de médecine une somme de 1,500 francs pour la fondation d'un prix de pareille somme, destiné à récompenser l'expérimentation qui aura produit la tumeur thyroïdienne à la suite de l'administration, aux animaux, de substances extraites des eaux ou des terrains à endémies goîtreuses. >> Le prix ne sera donné que lorsque les expériences auront été répétées avec succès par la Commission académique. PRIX VERNOIS. 800 francs. Ce prix, qui est unique et annuel, sera décerné au meilleur travail sur l'hygiène. NOTA. Les mémoires et les ouvrages pour les prix à décerner en 1887 devront être envoyés à l'Académie avant le 1er mai 1887. Ils devront être écrits en français ou en latin, et accompagnés d'un pli cacheté, avec devise, indiquant les noms et adresses des auteurs. Tout concurrent qui se sera fait connaître directement ou indirectement sera, par ce seul fait, exclu du concours. Les concurrents aux prix d'Argenteuil, Barbier, Buignet, Desportes, Godard, Monbinne et Vernois, pouvant adresser à l'Académie des travaux manuscrits ou imprimés, sont exceptés de cette dernière disposition. |