SÉANCE DU 13 JUILLET 1886.

PRÉSIDENCE DE M. TRÉLAT.

SOMMAIRE : Correspondance officielle; M. le ministre de l'instruction publique, des beaux-arts et des cultes, Legs Mège; M. le ministre du commerce et de l'industrie, Eaux minérales. Correspondance manuscrite : M. Lavergne, Hygiène de l'enfance; MM. Béchamp, de Bonnefoux, Plis cachetés; M. le Président du syndicat du commerce des vins à Beaune, Vinage. - Présentations d'ouvrages manuscrits et imprimés: M. Reverdin, Chirurgie; M. Marçon, Huile de Chaulmoogra; M. Moriggia, Physiologie du système nerveux; M. Canellis, Phthisie; M. Vaillard, Vaccination animale; M. Tillaux, Chirurgie clinique; M. Traversa, Nouvelles médications; M. Bourgeois, Fièvre typhoïde; M. Daudirac, Eaux minérales; M. Th. Roussel, Alcoolisme; M. Gariel, Électricité; M. Odin, Eaux minérales; M. de Quatrefages, Nains et microcéphales; M. Hardy, Maladies de la peau. Élection d'un membre titulaire dans la IIe section (Pathologie médicale): M. Bouchard est élu. Communication: M. Polaillon, NeLecture: M. L.-G.

phrectomie. Discussion sur l'alcoolisme; remise. Richelot, Hysterectomie vaginale.

Le procès-verbal de la dernière séance, lu par M. le SECRÉTAIRE ANNUEL, est adopté.

M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL Communique les pièces de la correspondance :

Correspondance officielle.

I. M. le ministre de l'instruction publique, des beaux-arts et des cultes communique la copie d'un extrait du testament olographe, en date du 6 juin 1871, par lequel M. le Dr Jean-Baptiste Mège a légué trois cents francs de rente perpétuelle à l'Académie, à laquelle il appartenait. Mme veuve Mège et ses deux filles, héritières du testateur, à titre d'usufruit, étant successivement décédées, l'Académie est invitée à entrer en possession de ce legs.

II. M. le ministre du commerce et de l'industrie transmet: 1° une demande, avec pièces à l'appui, adressée par M. Gastilleur, propriétaire à Rennes-les-Bains (Aude), à l'effet d'être autorisé à exploiter une source d'eau minérale ferrugineuse dite « Fontaine d'Amour », située sur le territoire de cette commune. (Commission des eaux minérales); 2o Une demande, avec pièces à l'appui, adressée par M. A. Germain,

1886. No 28.

2a SÉRIE, TOME XVI.

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demeurant à Paris, au nom et comme mandataire de la Compagnie des eaux minérales et bains de mer, en vue d'obtenir l'autorisation d'exploiter, pour l'usage médical, une source d'eau minérale située au lieu dit « des Carreaux », sur le territoire de la commune de SaintYorre (Allier). - (Même commission).

Correspondance manuscrite.

I. M. Lavergne, inspecteur des enfants assistés de l'Allier, envoie ses rapports sur la marche du service de la protection du premier âge dans ce département, en 1883 et 1884. (Commission de l'hygiène de l'enfance).

II. M. A. Béchamp (de Lille), correspondant national, prie l'Académie d'accepter le dépôt d'un pli cacheté.

(Accepté).

III. M. le Dr de Bonnefoux (de Versailles) adresse une note sur le vaccin du choléra, renfermée sous un pli cacheté dont il sollicite le dépôt. - (Accepté).

IV. M. le Président du syndicat du commerce des vins de l'arrondissement de Beaune envoie, au nom de ce syndicat, une lettre relative à la richesse alcoolique des vins fins de cette région. - (Remise à la commission de l'alcoolisme).

Présentations d'ouvrages manuscrits et imprimés.

I. M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL dépose : 1o au nom de M. le Dr Reverdin, professeur à l'École de médecine de Genève, plusieurs mémoires imprimés sur des sujets de chirurgie; 2o une thèse de M. le Dr Marçon, médecin de la marine, sur l'emploi thérapeutique de l'huile de Chaulmoogra; 3o un mémoire, en langue allemande, de M. le Dr Moriggia, sur un nouveau moyen d'isoler dans les nerfs la sensibilité de la motilité; 4o une brochure, en langue grecque, de M. le Dr Canellis sur les causes prédisposantes de la phthisie pulmonaire.

II. M. BLOT: J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, de la part de l'auteur, M. L. Vaillard, médecin-major, professeur agrégé au Val de Grace, un Manuel pratique de vaccination animale, avec figures dans le texte et deux planches en couleur hors texte.

Ce petit livre, sous un titre modeste, résume d'une manière très complète tout ce qui a été fait sur la question. La forme en est aussi claire que concise; elle révèle chez l'auteur, M. Vaillard, des qualités très rares de vulgarisateur habitué à l'enseignement.

Ce travail excellent sera consulté avec fruit par tous ceux qui voudront faire de la vaccination animale.

(Commission de vaccine).

III. M. TILLAUX: J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie du premier fascicule du Traité de chirurgie clinique dont je commence la publication. Ce premier fascicule est consacré aux affections chirurgicales de la tête.

IV. M. DUJARDIN-BEAUMETZ: J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie, de la part du docteur Gaetano Traversa, la traduction italienne de mes Nouvelles Médications. M. Traversa a ajouté à cette traduction, fort bien faite d'ailleurs, des notes très nombreuses qui complètent heureusement mon travail.

J'ai aussi l'honneur de présenter à l'Académie un travail nouveau du docteur Bourgeois, médecin-major, intitulé : Étude sur la fièvre typhoide atténuée; l'auteur demande que ce travail soit renvoyé à la commission des épidémies. - (Commission des épidémies).

M. HERVIEUX: J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, de la part de M. le Dr Daudirac, le doyen des médecins consultants de Cauterets, deux mémoires très scientifiques et très consciencieux sur trois sources de cette station thermale. C'est une étude sérieuse des effets physiologiques et thérapeutiques et du captage de ces sources. Je prie M. le Président de vouloir bien renvoyer ces deux mémoires à la commission des eaux minérales, afin qu'ils soient admis à concourir pour les prix.

(Commission des eaux minérales).

V. M. TH. ROUSSEL: J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie un certain nombre de documents qui viennent d'être distribués au Sénat et qui émanent de la commission chargée de pratiquer une enquête parlementaire sur les alcools et l'alcoolisme.

Le premier est un rapport que j'ai été chargé de faire sur le programme des questions qui doivent être comprises dans cette enquête. Le second, dû à M. le Dr Guyot, sénateur du Rhône, est un rapport sur l'enquête faite à la Chambre des députés concernant le régime des boissons. Le troisième reproduit le procès-verbal de la séance tenue le mercredi 14 avril 1886 par la commission chargée de faire une enquête et de présenter, dans le plus bref délai possible, un rapport sur la consommation de l'alcool, tant au point de vue de la santé et de la moralité qu'au point de vue du Trésor; dans cette séance ont eté entendus, M. Ch. Girard, directeur du Laboratoire municipal de chimie à Paris, et M. Bardy, chef du laboratoire de l'administration des contributions indirectes. Le quatrième document est un rapport fait par M. Dietz-Monnin sur le monopole de l'alcool devant le parlement allemand (compte rendu analytique et sommaire). Le dernier enfin est un rapport que j'ai été prié de faire sur l'allocation d'un prix de 50,000 fr. destiné à récompenser l'auteur du moyen le plus pratique afin de reconnaître les différentes espèces d'alcools.

VII. M. GARIEL: J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie le tome second de mon Traité pratique d'électricité. Ce volume est consacré à l'étude des actions chimiques, calorifiques et mécaniques des courants, aux systèmes télégraphiques et téléphoniques, aux divers appareils chargés de faire l'office de compteurs, indicateurs, enregistreurs, régulateurs et enfin aux applications spéciales de l'électricité à la physiologie et à la médecine.

VIII. M. A. GUÉRIN: J'ai l'honneur de présenter, de la part de M. le Dr Odin, Marius, une Étude sur l'origine géologique des eaux de Saint-Honoré, indications et contre-indications thérapeutiques. - (Commission des eaux minérales).

IX. M. DE QUATREFAGES: J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un mémoire sur un vrai nain, chez lequel les facultés intellectuelles sont restées absolument intactes.

X. M. HARDY : J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un exemplaire d'un Traité pratique des maladies de la peau, que je viens de publier.

Depuis quelques années, les ouvrages qui avaient paru en France sur les maladies de la peau étaient surtout des traductions, représentant les opinions de l'école fondée à Vienne par Hebra. Mon livre est conçu dans le sens de la doctrine dermatologique française, commencée par Alibert et développée plus tard par Bazin et par moi, dans nos leçons faites à l'hôpital Saint-Louis, doctrine dans laquelle un grand nombre de maladies cutanées sont considérées comme étant l'expression d'états généraux, diathésiques; tandis que l'école de Vienne décrit les maladies de la peau comme des affections locales et presque toujours indépendantes d'un état général. Comme j'ai contribué à fonder la doctrine française, je me suis cru autorisé à la représenter. Ce livre, d'ailleurs, est le résultat de mon observation et de mon expérience, et je rappelle à ce sujet que j'ai été attaché à l'hôpital Saint-Louis, pendant plus de vingt ans, en qualité de médecin.

Élection

d'un membre titulaire dans la II section (Pathologie médicale). L'Académie procède à l'élection d'un membre titulaire dans la IIo section (Pathologie médicale), en remplacement de M. Jules Guérin,

décédé, d'après la liste de présentation suivante, dressée par la section:

En conséquence M. BOUCHARD est proclamé membre titulaire de l'Académie dans la IIe section (Pathologie médicale), en remplacement de M. Jules Guérin, décédé. Son élection sera soumise à la ratification de M. le Président de la République.

L'indication d'enlever un rein flottant est extrêmement rare. La mobilité du rein n'a ordinairement aucun retentissement sur la santé. Elle ne constitue qu'une gêne plus ou moins grande, à laquelle une ceinture ou un bandage approprié remédie. Et si le patient peut mener une vie sédentaire, il arrive au terme de sa carrière presque sans avoir souffert de son infirmité.

Pourtant cette bénignité n'est pas constante. Quelques reins flottants sont l'occasion de vives douleurs, quand ils sont comprimés, quand ils subissent un déplacement pendant la station debout, pendant la marche, pendant les efforts. Exceptionnellement les douleurs deviennent excessives et les malades ne