Dans la discussion célèbre sur les hôpitaux, on a pu apprécier l'autorité de sa parole. La justesse de son esprit, jointe à l'extrême aménité de son caractère, lui donnait une influence bien légitime parmi nous, ainsi que dans tous les corps dont il a fait successivement partie. On a souvent pensé, dit et écrit que la carrière scientifique était pleine de déboire, qu'elle ne réservait qu'une existence tourmentée et pénible à ses adeptes, et que tous ceux qui aspirent au bien-être et aux satisfactions pratiques de la vie doivent rechercher dans des occupations plus directement matérielles la satisfaction de leur désirs. La longue et paisible existence de Bouchardat, qui s'est écoulée au milieu du travail et qui s'est terminée au sein des honneurs, vient donner un démenti à cette appréciation pessimiste et montrer que le savant vraiment digne de ce nom peut trouver, dans une existence absolument dégagée de toute préoccupation, le genre de bonheur qui répond le mieux à ses aptitudes et toutes les satisfactions légitimes qui peuvent orner l'existence. (Vifs applaudissements). M. LE PRÉSIDENT proclame les noms des lauréats des prix de 1886. PRIX DE 1886 PRIX DE L'ACADÉMIE. 1000 francs. Question: Des ruptures du canal de l'urèthre chez l'homme et de leur traitement. Quatre mémoires ont été adressés pour ce concours. Le prix est décerné à M. le docteur ÉTIENNE (Aubin-Joseph), de Toulouse, auteur du mémoire inscrit sous le n° 4, avec cette devise: Toute rupture de l'urèthre est un rétrécissement en germe (BŒCKEL). Une mention honorable est accordée à M. le docteur DROCHON, de Bressuire (Deux-Sèvres), pour son travail inscrit sous le n° 1, ayant pour épigraphe : Toute rupture de l'urethre est un rétrécissement en germe (BCECKEL). Le rétrécissement traumatique donne droit à une rupture spontanée. 1886. N° 51. 2o SÉRIE, TOME XVI. 42 Ce prix doit être décerné à l'auteur du travail ou des recherches basées simultanément sur l'anatomie el sur l'expérimentation qui auront réalisé ou préparé le progrès le plus important dans la thérapeutique chirurgicale. Un seul mémoire a été présenté. Il avait pour titre : De la suture des nerfs à distance, par M. le docteur G. ASSAKY, professeur agrégé à la Faculté de Lille. Le prix est accordé à l'auteur de ce travail. PRIX BARBIER. 2000 francs. Ce prix devait être donné à l'auteur qui aurait découvert des moyens complets de guérison pour les maladies reconnues incurables, comme la rage, le cancer, l'épilepsie, les scrofules, le typhus, le choléra morbus, etc. Des encouragements pouvaient être accordés à ceux qui, sans avoir atteint le but indiqué dans le programme, s'en seraient le plus rapprochés. Cinq mémoires ont concouru. L'Académie ne décerne pas le prix, mais elle accorde : 1o Un encouragement de 1000 francs à MM. CADÉAC et MALET, chefs des travaux à l'École vétérinaire de Toulouse, pour leur mémoire intitulé : Recherches expérimentales sur la morve. Travail inscrit sous le no 4. 2o Un encouragement de 500 francs à M. E. MASSE, professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux, auteur d'un ouvrage sur les Kystes, tumeurs perlées et tumeurs dermoides de l'Iris, inserit sous le n° 1. Ce prix doit être décerné tous les ans à l'auteur du meilleur travail, manuscrit ou imprimé, sur les applications de la physique ou de la chimie aux sciences médicales. Il n'est pas nécessaire de faire acte de candidature pour les ouvrages imprimés; sont seuls exclus les ouvrages faits par des étrangers et les traductions. Le prix ne sera pas partagé; si, une année, aucun ouvrage n'est jugé digne du prix, la somme de 1500 francs sera reportée sur l'année suivante, et, dans ce cas, la somme de 3000 francs devra être partagée en deux prix de 1500 francs chacun. Onze mémoires ont été soumis au jugement de l'Académie. Le prix est décerné à M. LAFON, de Paris, préparateur au labora toire de toxicologie, pour ses Études sur la digitaline. Travail inscrit sous le n° 7. Question: Valeur relative des différents moyens propnes à déterminer l'âge de la vie intra-utérine au moment de la naissance. Applications médico-légales. L'Académie a reçu trois ouvrages. Le prix est décerné à M. le docteur BOUILLET, de Béziers (Hérault), auteur du mémoire inscrit sous le no 2, portant la devise suivante: Les notions dont on dispose pour déterminer l'âge d'un fœtus sont loin d'être d'une exactitude rigoureuse. Nul doute qu'il ne reste beaucoup à faire sur cette matière importante (DEVERGIE). PRIX CIVRIEUX. 1000 francs. Question: La migraine. Douze mémoires ont concouru. L'Académie partage le prix entre : M. le docteur THOMAS (L.), de Paris, auteur du travail inscrit sous le n° 9, avec cette devise: Heterocrania... haud leve malum, quamvis intermittit, quamvis exiguum esse prima specie videtur. M. le docteur RÉGEARD, de Paris, auteur du mémoire no 11, portant cette épigraphe : Sublata causâ tollitur effectus. Des mentions honorables à MM. Le docteur LIÉGEOIS, à Bainville-aux-Saules (Vosges). Mémoire inscrit sous le no 5. Devise: Il n'y a pas une migraine, il y a des migraines. Le docteur MARTIN (Georges), de Bordeaux. Travail inscrit sous le n 8. Épigraphe Experto crede Roberto. PRIX DAUDET. 1000 francs. Question: De l'actinomycose. Les auteurs devaient présenter des observations originales recueillies en France. Aucun travail n'a été présenté. La même question est remise au concours pour 1887. PRIX DESPORTES. 1500 francs. Ce prix doit être décerné tous les ans à l'auteur du meilleur travai de thérapeutique médicale pratique. Neuf mémoires ont été adressés pour ce concours. Il n'y a pas lieu de décerner le prix. L'Académie accorde : 1o Une récompense de 1000 francs à M. le docteur DU CASTEL, de Paris, auteur du travail inscrit sous le no 5, ayant pour titre Traitement de la variole par la médication éthérée opiacée. 2o Une récompense de 500 francs à M. le docteur MONCORVO, de Rio de Janeiro, pour ses travaux sur l'antipyrine dans la thérapeutique infantile (n° 1). 3o Une mention honorable à M. le docteur CALLIAS, pour son Étude clinique de la résorcine au point de vue de son application locale en médecine et en chirurgie. Mémoire inscrit sous le n° 9. PRIX FALRET. 1000 francs. Question: Des rapports entre la paralysie générale et la syphilis cérébrale. L'Académie n'a reçu aucun mémoire. Le même sujet est remis au concours pour 1888. CONCOURS VULFRANC GERDY. Le legs Vulfranc Gerdy est destiné à entretenir près des principales stations minérales de la France et de l'étranger des élèves en médecine, nommés à la suite d'un concours ouvert chaque année devant l'Académie de médecine. M. BOUTAREL, attaché à l'hôpital civil de Versailles, a été nommé stagiaire aux eaux minérales. L'Académie l'a désigné pour aller étudier, en 1886, les eaux minérales du Cantal et principalement les eaux de Chaudesaigues. Conformément à l'article 8 du règlement, une somme de 1500 francs a été allouée à M. BOUTAREL. Ce prix devait être décerné à l'auteur du meilleur travail sur la pathologie interne. Dix-neuf mémoires ont concouru. L'Académie partage le prix entre : Mile A. KLUMPKE, de Paris, pour son travail intitulé: Contribution à l'étude des paralysies radiculaires du plexus brachial, inscrit sous le n° 16. M. le docteur PERRIN (Léon), de Marseille, auteur d'un Mémoire sur la sarcomatose cutanée, inscrit sous le n° 7. Une mention honorable est accordée à M. le docteur Roux (Fernand) pour son Traité pratique des maladies des pays chauds (Maladies infectieuses). Inscrit sous le n° 2. PRIX HERPIN (de Metz). - 1500 francs. Question: Préciser par une série d'observations s'il existe un traitement abortif de la syphilis confirmée. L'Académie a reçu un mémoire pour ce prix. Il portait la devise suivante: To be or not to be. Le prix est décerné à l'auteur de ce travail, M. Marcel CRIVELLI, interne des hôpitaux de Paris. Ce prix, qui est triennal, devait être décerné à l'auteur du meilleur travail, manuscrit ou imprimé en France, sur les maladies des femmes, et plus spécialement sur le traitement chirurgical de ces affections (non compris les accouchements). Il n'était pas nécessaire de faire acte de candidature pour les ouvrages imprimés; seuls étaient exclus les ouvrages faits par les étrangers et les traductions. Ce prix ne devait pas être partagé. L'Académie décerne le prix à M. le docteur PERIER (Ch.), chirurgien à l'hôpital Lariboisière, Paris. PRIX DE L'HYGIÈNE DE L'ENFANCE. 1600 francs. Question Rechercher quels peuvent être les rapports de la syphilis et du rachitisme dans la première enfance. Neuf mémoires sur ce sujet ont été soumis au jugement de l'Académie. L'Académie accorde : to Un prix de 1000 francs à MM. CAZIN, médecin à l'hôpital de Berck, et IscoVESCO, dit ESCAULT, interne audit hôpital, pour leur mémoire, inscrit sous le no 5, portant pour devise: Est-il dans la destinée de l'homme d'épuiser tous les genres d'erreurs avant d'atteindre à la vérité ? 2o Une récompense de 300 francs à M. le Dr GIBERT, du Havre, pour son travail inscrit sous le no 6. Épigraphe : Est quadam prodire tenus. Si non datur ultra. (HORACE.) |