Première lettre à monseigneur l'archevêque de Paris

Front Cover
Belin-Mandar et Devaux, 1829 - 60 pages
 

Selected pages

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 23 - Vous êtes scrupuleux sur des bagatelles, et endurci sur des maux terribles. Vous n'aimez que votre gloire et votre commodité. Vous rapportez tout à vous comme si vous étiez le Dieu de la terre, et que tout le reste n'eût été créé que pour 10 vous être sacrifié. C'est, au contraire, vous que Dieu n'a mis au monde que pour votre peuple.
Page 57 - Effectivement il est certain que «celui qui a reçu une pleine puissance de Dieu, » pour procurer le salut des âmes , a le pouvoir de » réprimer la tyrannie et l'ambition des grands , qui «font périr un si grand nombre d'âmes.
Page 22 - On n'a plus parlé de l'État ni des règles ; on n'a parlé que du Roi et de son bon plaisir. On a poussé vos revenus et vos dépenses à l'infini. On vous a élevé jusqu'au ciel, pour avoir effacé, disait-on, la grandeur de tous vos prédécesseurs ensemble, c'est-à-dire pour avoir appauvri la France entière, afin d'introduire à la cour un luxe monstrueux et incurable.
Page 50 - L'expérience a fait voir la vérité de ce sentiment; et notre âge seul a montré, parmi ceux qui ont abandonné les souverains aux cruelles bizarreries de la...
Page 23 - Ils ont bien montré au public leur puissance, et on ne l'a que trop sentie. Ils ont été durs, hautains, injustes, violents, de mauvaise foi. Ils n'ont connu d'autre règle, ni pour l'administration...
Page 60 - Plank. petit nombre de vieillards respectables sans doute , mais qui ne vivent que de quelques souvenirs d'école : tout le reste, qu'est-ce que c'est? et y at-il des paroles pour peindre cette ignorance et cette bassesse , ce dégoûtant mélange de bêtise et de morgue, de niaiserie stupide et de sotte confiance, de petites passions, de petites ambitions, de petites intrigues, et d'impuissance absolue d'esprit? Monseigneur, votre place n'est pas là : ne descendez point dans cette boue ; croyez-moi...
Page 23 - Il est vrai que vous avez été jaloux de l'autorité , peut-être même trop dans les choses extérieures; mais pour le fond, chaque ministre a été le maître dans l'étendue de son administration. Vous avez cru gouverner, parce que vous avez réglé les limites entre ceux qui gouvernaient. Ils ont bien montré au public leur puissance , et on ne l'a que trop sentie. Ils ont été durs, hautains, injustes, violents, de mauvaise foi.
Page 39 - Après avoir combattu et ensuite admis, en termes équivalents, comme on l'a vu, le principe d'où je pars, savoir : « que nul gouvernement, nulle police, « nul ordre ne seroit possible, si les hommes n'étoient « unis antérieurement par des liens qui les constituent « déjà en état de société, c'est-à-dire, par des croyances « communes conçues sous la notion de devoir...
Page 37 - Enfin, comme il est éloigné, que sa puissance est d'une autre nature que celle des souverains temporels, et qu'il ne demande jamais rien pour lui, on pourrait croire assez légitimement que si tous les inconvénients ne sont pas levés, ce qui est impossible, il en resterait du moins aussi peu qu'il est permis de l'espérer, la nature humaine étant donnée; ce qui est pour tout homme sensé le point de perfection.
Page 22 - On vous a élevé jusqu'au ciel, pour avoir effacé, disait-on, la grandeur de tous vos prédécesseurs ensemble, c'est-à-dire pour avoir appauvri la France entière, afin d'introduire à la cour un luxe monstrueux et incurable. Ils ont voulu vous élever sur les ruines de toutes les conditions de l'État, comme si vous pouviez être grand en ruinant tous vos sujets, sur qui votre grandeur est fondée.

Bibliographic information