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AMÉRIQUE

Sainte-Lucie, l'une des petites Antilles, fut ainsi nommée, d'après le British Colonies, by Rev. Mongomery, Esq., et d'après une tradition, reçue dans le pays, parce que Christophe Colomb1 la découvrit le 13 décembre 2. D'un autre côté, nous lisons à la page 206 du The Colonial Office List for 1882 (liste des colonies anglaises pour 1882)3 que cette île fut découverte par Christophe Colomb, le 15 juin 1502, dans son quatrième voyage“. Nous préférons la première explication, et parce qu'elle repose sur une tradition ancienne et respectable du pays même, et parce qu'elle répond mieux aux aspirations pieuses de Christophe Colomb. On s'explique, en effet, que ce héros, qui sera, nous l'espérons, bientôt déclaré saint, ait voulu placer sous l'invocation de la Sainte dont la fête tombait ce jour-là, l'île nouvelle qu'il enregistrait parmi ses dé

couvertes.

Quoi qu'il en soit, cette île est située à 13 50 de latitude

1. COLOMB (Christophe) naquit en 1449, d'un père cardeur de laine, à Cogureto, village sur la côte de Gênes. S'étant vu refuser ses offres de service par sa patrie et par Jean II, roi de Portugal, il se rendit à la cour d'Espagne, où la reine Isabelle lui confia trois vaisseaux. Des îles Canaries, où il mouilla, il ne mit que trente-trois jours, pour découvrir la première île de l'Amérique en 1492. Reparti en 1493, avec dix-sept vaisseaux, il découvrit de nouvelles îles, comme les Caraïbes et la Jamaïque. Il fit un troisième et un quatrième voyage, au cours desquels il découvrit le continent à dix degrés de l'équateur, et la côte où l'on a bàti Carthagène. Il mourut à Valladolid, en 1566. (Dict. de Feller, 2 vol., p. 319.) 2. Wappäus, dans sa Géographie, donne la date du 13 décembre 1498. (Lettre de M. Aubry, agent de la Société de géographie, en date du 1er octobre 1882.)

3. « The island of St Lucia was discovered by Columbus, during his fourth voyage, on the 15th June 1502. »

4. Charton, dans sa Relation des voyages anciens, dit: « Le 15 juin 1502, il arrive à l'une des îles Caraïbes (Sainte-Lucie, ou plus probablement la Martinique). De Navarrete, dans ses Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb de 1492 à 1504, traduites par de Verneuil et de La Roquette, ne fait pas mention de Sainte-Lucie; mais la carte qui accompagne cet ouvrage, et qui indique les itinéraires des quatre voyages, donne pour le 3o, entrepris en 1498, un itinéraire qui ne passe pas par l'île Sainte-Lucie, tandis que, pour le 4° voyage (1502 à 1504), l'itinéraire passe au sud de cette île, et assigne comme date à cet emplacement le 15 juin 1502. (Lettre de M. Aubry, ut suprà.)

nord et à 60o 58 de longitude ouest. Elle a 42 milles de longueur et 21 dans sa plus grande largeur; sa circonférence est de 150 milles.

Elle a pour capitale Castries.

Sa population, d'après le recensement de 1881, est de 38 551 habitants.

Cette île, appelée Sainte-Alousie (corruption du mot Lucie) par les Francais qui s'y établirent en 1650, ne put rester toujours en leur paisible possession. Les Anglais la leur disputèrent maintes fois; après bien des péripéties et des luttes, cette île tomba au pouvoir des Anglais en 1815, et n'a cessé de leur appartenir depuis cette époque.

Cette île est gouvernée par le conseil exécutif, composé de l'administrateur du gouvernement, de l'attorney général et de deux autres membres.

Sauf 2000 protestants, toute la population est catholique. Cette île dépend de l'île de la Trinité, qui a pour Archevêque Mgr Gonin, dominicain français; son Vicaire Général est M. l'abbé Rantureau, en même temps curé forain de Castries.

Le sol de l'île est très fertile; on y distille la liqueur nommée rhum, et on y cultive la canne à sucre, le café, le cacao, le coton, etc. Les fruits y sont abondants; cette île produit aussi des bois précieux, le bois de rose, l'acajou, le bois de campêche, et le Weilbab-bois, qui sert aux constructions 1. Santa Luzia (iles du Cap-Vert, au N.-O. du groupe des Gorgones), possessions portugaises.

« Il ne convient pas d'attribuer une population à la petite île de Santa Luzia, fréquentée seulement par quelques ber

1. Communications de Mgr Gonin, Archevêque de Port-d'Espagne (île de la Trinité); du R. P. Coignard, French-College, à Blackrock, par Dublin (Irlande); de Sœur Louis de Gonzague (originaire de l'île de Sainte-Lucie, fille d'un honorable officier de l'armée anglaise), et de M. Certes, Trésorier de la Propagation de la Foi, en date des 26 novembre 1881, 18 février, 30 mars et 14 septembre 1882. Cf. aussi : The Bristish Colonies, by Rev. Montgomery, Esq.; The Colonial Office List (voir aux Annexes); Encyclopédie populaire de Pierre Conil (voir aux Annexes); Dictionnaire de Dezobry et Bachelet (id.); Grand Dictionnaire de Bruzen (id.); et Histoire des Antilles du R. P. Dutertre (Biblioth. nat.).

gers et par de rares chercheurs d'orseille. » (Journal officiel français du 29 novembre 1881, pages 6616-6617.)

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DE SAINTE LUCIE.

César Gaëtani nous parle de nombreuses confréries qui, pendant l'octave de la fête de notre Sainte, accompagnaient ses précieuses dépouilles dans les processions et leur faisaient cortège; mais il ne nous dit rien de leurs règles particulières. Nous avons tout lieu de penser que les associations encore existantes sous le nom de la Sainte reproduisent assez exactement les anciennes confréries.

Pour plus de clarté dans cet exposé, nous suivrons l'ordre chronologique.

1° FOIX

Le souvenir le plus lointain que nous ayons pu recueillir est celui d'une ancienne confrérie, fondée dans la ville de Foix; les statuts en furent approuvés le 15 janvier 1513, par Mathieu d'Artigueloube, évêque de Pamiers. Cette confrérie n'existe plus aujourd'hui 2.

2o SAINTE-LUCE (diocèse de Nantes).

Nous reproduirons, pour plus d'exactitude, les renseignements contenus dans le petit Manuel de la confrérie, imprimé à Nantes, chez Masseaux, en 1858, et qu'a bien voulu nous adresser M. l'abbé Prin, curé de la paroisse.

CONFRÉRIE DE SAINTE-LUCIE

« La Confrérie de Sainte-Luce est très ancienne dans la paroisse de ce nom. Dès l'année 1669, le Souverain Pontife

1. Memorie intorno al Martirio e cultu di S. Lucia, V. et M. Siracusana. (Voir aux Annexes.)

2. Lettre de M. l'abbé Barbier, en date, à Pamiers, du 23 mars 1882.

Clément IX, par une bulle du 5 novembre, lui accordait des Indulgences nombreuses. Mgr Gilles de La Baume Le Blanc, Evêque de Nantes, dans un mandement, daté du chateau de Chassais-en-Sainte-Luce, permit, le 7 décembre suivant, l'impression et la publication de ces Indulgences. Elles étaient dues à la sollicitation de vénérable et discret messire Zacharie Barrault, qui a été inhumé dans le chœur de l'église de SainteLuce, le 21 février 1674, après avoir été 34 ans curé de la paroisse.

<< De tout temps, deux Prévôts, placés à la tête de la Confrérie, ont été chargés de recueillir les dons des associés, le jour de leur admission et au commencement du mois d'août. Ils sont élus chaque année, et c'est le jour de l'Assomption de la Sainte Vierge qu'ils entrent en charge aujourd'hui. Autrefois, c'était le 25 juillet, fête de saint Jacques. Ils recevaient alors, à l'église, deux baguettes, des mains de M. le curé de la paroisse, qui leur faisait une courte exhortation sur les devoirs de leur charge. Ces deux baguettes leur rappelaient sans doute qu'ils étaient préposés pour conduire les autres confrères et les édifier par leurs vertus.

« Quelques changements survenus dans l'organisation de cette Confrérie, ayant fait craindre qu'elle ne jouît plus des faveurs et privilèges qui lui avaient été primitivement concédés, Mgr l'Evêque de Nantes, dans sa visite aux tombeaux des SS. Apôtres, en 1857, a cru devoir, sur la demande de M. le curé de Sainte-Luce, solliciter, en faveur de cette pieuse association, le renouvellement de toutes les Indulgences, accordées par la bulle du Pape Clément IX. Pie IX a daigné exaucer cette prière, et un Bref apostolique, en date, à Rome, du 27 mai 1857, en confirmant les anciennes Indulgences, ajoute une nouvelle Indulgence plénière pour le jour de l'Assomption de la sainte Vierge, ou l'un des jours de son Octave, et rend toutes ces Indulgences applicables aux âmes du purgatoire.

<< Nous pensons que les associés de la Confrérie de SainteLuce aimeront à retrouver ici, avec la traduction de ce Bref,

le texte de l'ordonnance épiscopale dont il a été suivi, et le règlement même de la confrérie. »>

Nous avons le bonheur de pouvoir donner ici le texte latin du premier de ces importants documents:

<< BREF APOSTOLIQUE

« Pius, P. P. IX.

« Ad perpetuam rei memoriam.

<< Cum sicut accepimus, in parochiali Ecclesia a S. Lucia diœceseos Nanneten. una pia et devota utriusque sexus Christi fidelium confraternitas in honorem ejusdem S. Lucia (non tamen pro hominibus unius specialis artis) canonice erecta existat cujus confratres et consorores quam plurima pietatis et charitatis opera exercere consueverint, seu intendant, nos ut confraternitas hujusmodi majora in dies suscipiat incrementa, de omnipotentis Dei misericordia de BB. Petri et Pauli apostolorum ejus auctoritate confisi; omnibus utriusque sexus Christi fidelibus, qui dictam confraternitatem in posterum ingredientur, die primo eorum ingressus, si vere pœnitentes et confessi SS. mum Eucharistiæ sacramentum sumpserint, Plenariam, ac tam descriptis quam pro tempore describendis in dicta confraternitate confratribus et consororibus in cujuslibet eorum articulo mortis, si vere pœnitentes et confessi ac S. communione refecti, vel quatenus id facere nequiverint, saltem contriti nomen Jesu ore, si potuerint, sin minus corde invocaverint devote, etiam Plenariam; nec non eisdem nunc et pro tempore existentibus dictæ confraternitatis confratribus et consororibus etiam vere pœnitentibus et confessis ac S. Communione refectis qui præfatæ confraternitatis ecclesiam seu capellam vel oratorium die festo S. Lucia vel uno ex septem diebus continuis immediate sequentibus ab cujusque arbitrio eligendo; atque festo B. Mariæ Virginis in cœlum assumptæ aut uno ex septem diebus continuis immediate sequentibus ad cujuscumque pariter libitum sibi constituendo devote quotannis visitaverint, ibique pro christianorum principum concordia, hæresum extirpatione ac S. Matris Ecclesiæ exaltatione pias ad Deum preces effuderint quo ex hisce diebus id egerint, Plenariam omnium peccatorum suorum Indulgentiam et remissionem misericorditer in Domino concedimus. Præterea dictis confratribus et consororibus corde saltem contritis ecclesiam seu capellam vel oratorium hujusmodi festivitatibus ortûs R. M. V.; S. ejusque sponsi SS. Josephi Dedicationis præfatæ parochialis Ecclesiæ, alioque anni die a dictis confratribus et consororibus eligendo, et ab Ordinario approbando ritè visitantibus, et ibidem ut suprà orantibus, quæ ex præfatis die, id fiat, septem annos totidem quadragenos; quoties vero missis et aliis divinis officiis in ecclesia, seu capella vel oratorio hujusmodi pro tempore celebrandis et recitandis, seu congre

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