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Venetias die vigesimâ ejusdem mensis et anni quo declarabatur Reliquias suprà memoratas partem quamdam esse tegminis quæ operiabatur Caput S. Luciæ quando sacrum ejus corpus Venetias delatum est, easque ritè et legitimè, traditas fuisse a Priorissâ et monialibus monasterii S. Lucia Venetiarum, unâ cum parte veli albi quem sancta Virgo in pectore habebat, quando Corpus ipsius in prædictam civitatem ut dictum est, pervenit; 2o Instrumentum aliud quo venerabilis Vir Joannes Megret Vicarius generalis Ill. et Rev. D. D. Ægidii de la Baume Leblanc, Nannetensis Episcopi, Reliquias jam sæpè memoratas se recognovisse testatus est, anno millesimo sexcentesimo sexagesimo octavo, die vero decimâ octavâ Julii; atque insuper litteræ confectæ à D. Magistro Zachario Barreau tum temporis Rectore dictæ parochiæ S. Luciæ, quibus omnes certiores facit se reverenter transtulisse sacras Reliquias ejusdem sanctæ Virginis et martyris in suam parochiam et deposuisse pannum Sericum villosum de quo suprà, in thecâ pariter suprà descripta; velum vero, de quo jam dictum est, in vase crystallino. Comperimus autem ex testimonio scripto D. Prudentis Berthelot quondam parochi S. Luciæ et declaratione D. Francisci Roul, nunc ejusdem parochia Rectoris, vas crystallinum in quo velum album continebatur deperditum fuisse; thecam vero argenteam in quâ pannus vulgari linguâ inscriptus: de la coeffe de sainte Luce, semper asservatam et venerationi fidelium expositam fuisse.

« Quibus omnibus nobis constitit, sacras Reliquias, quas descripsimus authenticas esse; et postquàm theca argentea præfata resarcita in meliorem formam fuisset et deaurata, illas denuo cum antiquâ inscriptione collocavimus in dictâ thecâ, ab anteriori partè unico crystallo munitâ et à posteriori chartâ pergamenâ filis sericis rubri coloris, et sigillo nostro in cerâ hispanicâ rubrâ impresso bene clausâ atque venerationi fidelium in hâc nostrâ diœcesi exponi permisimus.

« Datum Nanetis, in palatio nostro episcopali sub signo vicarii generalis nostri sigilloque nostro, ac Secretarii nostri subscriptione anno millesimo octogentesimo quinquagesimo octavo, die vero decimâ quintâ Septembris. « F. Richard, Vic. Gen.

« De mandato Ill. et R.R. D.D. Nannetensis Episcopi.

« J. Lepré, Can. Sus. >>

La paroisse de Sainte-Luce avait reçu l'année précédente, avec de nouvelles faveurs pour la confrérie 1, une autre Relique de sa patronne; c'est une parcelle de ses ossements, obtenue à Rome par M. l'abbé Richard, lorsqu'en 1857 il eut l'honneur d'accompagner Sa Grandeur Msr Jacquemet, Évêque de

1. Nous nous en occuperons au 3 2 du chapitre II.

Nantes, dans sa visite au Tombeau des Saints Apôtres. A cette Relique était jointe l'authentique suivante :

«< Fr. Antonius Ligi Bussi, Urbanas Ordinis minorum Conventualium, Dei et Apostolicæ Sedis gratiâ, Archiepiscopus Iconiensis.

« Abbas commendatarius S. Laurentii extra moenia Sanctissimi Domini Prælatus Domesticus, pontificio solio adsistens Almæque Urbis vices gerens.

<< Universis et singulis præsentes litteras inspecturis fidem facimus atque testamur, quod nos, ad majorem omnipotentis Dei gloriam, suorumque Sanctorum venerationem, recognovimus Sacras particulas ex ossibus S. LUCIE V. et M. ex authenticis locis extractas, reverenter collocavimus in thecâ ex aurichalco argentato ovalis formæ unico crystallo munità, benė clausâ, et funiculo serico coloris rubri colligato ac sigillo nostro signata, easque consignavimus cum facultate apud se retinendi, aliis donandi, extra urbem transmittendi, et in quâcumque ecclesiâ, oratorio aut capellâ publicâ Christi fidelium venerationi exponendi. In quorum fidem has litteras testimoniales manu nostrâ subscriptas, nostroque sigillo firmatas per infrà scriptum nostrum secretarium expediri mandavimus.

<< Romæ, ex ædibus nostris die 9 Mensis Junii anni MDCCCLVII. Signé : « Fr A. Archiep. Iconiensis vices G. »

Et plus bas « Joseph Gagydo, Secret.

:

Puis l'attestation de M. l'abbé Richard :

« Vidimus et reliquias suprà descriptas venerationi fidelium in hâc diœcesi exponi permisimus.

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Revenons de quelques pas en arrière; nous avons dit tout à l'heure qu'en juillet 1667 deux reliques de la Sainte avaient été envoyées de Venise à l'église de Sainte-Luce (diocèse de Nantes). Un an après, un premier miracle éclatant venait récompenser la foi des chrétiens dans les Restes des Martyrs et affirmer la puissance de ceux-ci. L'attestation que nous reproduisons expliquera suffisamment les faits :

« Du 15 août 1668.

<< Atestation de Monsieur et Madame Butet, pour sa guérison 1.

« Guillaume Butet, Sr de la Guilbouardière, certifie à qui il appartiendra que Renée Berthelot, ma femme, ayant esté malade l'espace de plus de trois

1. La guérison de Mme Butet.

mois de une perte de sang auroit eu recours à Madame Sainte Luce, dont les reliques furent transférées de l'église des Pères Chartreux de Nantes en la paroisse de Sainte-Luce, les jour et feste de saint Jacques et saint Cristofle. Au mois de juillet de l'année 1668 et le deuxième jour du mois d'aoust suivant, auroit porté une chemise de ma femme pour la faire toucher aux Reliques, ce que Mons. le recteur de Sainte-Luce auroit fait après avoir célébré la sainte messe, et l'ayant rapportée à ma femme, l'ayant prise, son mal s'appaisa et de plus en plus sa santé s'augmenta, dont nous louons Dieu et remercions Madame sainte Luce; ce que nous certifions estre véritable, en témoignage de quoi nous avons signé la pièce, le quinzième jour d'août 1668.

Signé : « BUTET. »

« RENÉE BERTHELOT. >>

« Je soussigné, ateste l'écriture ci-dessus estre véritable pour en avoir antière congnoissance.

Signé : « R. Crevot 1. »

On se rappelle que toutes les Reliques dont nous venons de faire l'énumération provenaient de Venise. Au xviie siècle, deux Sénateurs de la noble République 2 firent don à Fabio Chigi, Nonce du Souverain Pontife et devenu Pape luimême plus tard, sous le nom d'Alexandre VII (1655-1667) d'un notable morceau de la mâchoire inférieure de sainte Lucie, auquel adhéraient cinq ou six dents, et d'une fraction du tibia.

En 1653, ce haut personnage abandonna gracieusement cette sainte portion entre les mains d'Adrien de Walembourg 3, Évêque d'Andrinople, suffragant de Mayence.

1. Tous ces détails et ceux qui précèdent sur Sainte-Luce (du diocèse de Nantes), nous ont été obligeamment procurés par M. l'abbé Prin, curé de Sainte-Luce, dans sa lettre du 5 janvier 1882.

2. Voir, aux Annexes, les auteurs déjà cités.

3. Walembourg, Walemburch ou Valembourg (les deux frères Adrien et Pierre de) naquirent à Rotterdam, de parents catholiques. Après avoir pris leurs degrés à Paris, ils se rendirent à Düsseldorf, où ils s'appliquèrent avec ardeur à l'étude des controverses. Adrien, l'aîné des deux, fut nommé chanoine de l'Eglise métropolitaine de Cologne, en 1647, et suffragant en 1661, après avoir été sacré Évêque d'Andrinople. A l'égard de Pierre, après avoir été le compagnon inséparable d'Adrien, il le quitta pour aller à Mayence, où il fut fait chanoine et doyen de Saint-Pierre, et suffragant de cette ville, sous le titre d'Évêque de Mysie. (C'est une erreur; voir la lettre ci-dessus rappelée, aux Annexes.) Adrien mourut en 1669. Pierre en 1665. (Dict. de Feller, 5 vol., p. 766.)

3

A la mort de ce prélat, son frère, Pierre de Walembourg1, Évêque de Mysie, suffragant de Cologne, hérita de ces Reliques et donna lui-même (ainsi que le constate un certificat authentique, relaté aux Annexes) le morceau de la mâchoire inférieure, à François Diericx, abbé du monastère de SaintSauveur, de l'ordre de Citeaux, dans le diocèse d'Anvers, conservant pour lui le fragment du tibia, « alterâ ex minori tibiâ apud nos etiamnunc existente 2. » Ambroise Capello, alors évêque d'Anvers 3, voulut entourer l'installation de ce dépôt, dans l'abbaye de Saint-Sauveur, d'une grande pompe; en conséquence, il écrivit la lettre authentique, datée à Anvers, du 15 juin 1676 (que nous reproduisons aux Annexes, d'après les Bollandistes, t. 1, Maii, page 81) et dans laquelle il raconte ce que nous venons de rappeler sommairement; puis, mettant le comble à sa bonté toute paternelle, il accorda 40 jours d'indulgence à ceux qui, ayant rempli les conditions usitées en pareil cas, visiteraient l'église de Saint-Sauveur, le jour de la fête de sainte Lucie (13 décembre) et de chacun des Saints dont les Reliques avaient été déposées dans ce monastère en même temps que celle de sainte Lucie.

Nous avons dit que Pierre de Walembourg conserva le morceau de tibia de sainte Lucie; aucun renseignement ne nous est parvenu à ce sujet; mais, dans une lettre que M. le docteur Heuser, chanoine à Cologne, a bien voulu nous écrire, nous trouvons le passage suivant : « Bayerlé, dans son ouvrage l'Eglise catholique à Dusseldorf, prétend que, parmi les Reliques de l'église de Saint-Lambert, à Dusseldorf, il y en avait une de sainte Lucie; on ne la retrouve plus. » Ne pouvons-nous en induire, sans que notre hypothèse devienne une certitude, que cette Relique était le fragment de tibia; on ne l'a pas oublié, les frères de Walembourg avaient séjourné pendant leur jeunesse à Düsseldorf. Pierre n'a-t-il

1. Voir note précédente.

2. Voir aux Annexes.

3. L'évêché d'Anvers fut supprimé lors de la Révolution française. 4. Lettre du 2 janvier 1882, gracieusement traduite à notre intention par M. l'abbé Schmitz, vicaire à Avesnes.

pas pensé à laisser quelque souvenir au clergé de cette ville, qui l'avait si bien accueilli?

Revenons à la Relique possédée par l'abbaye de Saint-Sauveur, dite aussi de Pierre-Pots. Le 23 décembre 1743, Mgr Guillaume-Philippe de Herzelles, qui gouvernait alors l'Eglise d'Anvers, confirme la reconnaissance faite en 1676, par Ambroise Capello, et, du consentement de l'abbé, prend une parcelle desdites reliques pour la donner à l'abbaye de Marienrhode, près de Rottham. Grâce à l'obligeance de M. Theunissent, nous avons pu nous procurer le document suivant, qui atteste la sincérité de notre affirmation:

« Ex registro approbationum reliquiarum ab anno 1735 usque 1766 : << Guillielmus Philippus DE HERZELLES, Episcopus Antverpiensis, etc. << Notum facimus et attestamur nos die data harum ad instantiam Rdi admodum et amplismi Dni Josephi DE PESTER Abbatis monasterii S. Salvatoris, Ordinis Cisterciensis in hac civitate reverenter reserasse thecam argenteam formæ ovatæ continentem partem nobilem ex mento S. LUCIE, virginis et martyris Syracusanæ, juxta litteras B. M. Prædecessoris nostri Ambrosii Capello in data XV Junii 1676 expeditas, et dein per successorem suum, Ferdinandum de Beughem iterum recognitam, sigillique intus impressione munitam; e qua particulam desumptam speciali dono præfati Amplismi Dni Abbatis Monialibus Abbatiæ de Marienrhode, prope Rotthem 1 ejusdem Ordinis, archidiocesis Mechliniensis erogandam inclusimus in pixide œnea rotunda ab interiori parte crystallo custodita et circulo argenteo adornata; dictamque thecam filo ceneo colligatam denus sigillo nostro minori in cera rubra hyspanica impresso obsignavimus: declarantes proindè dictam particulam pro veris et genuinis S. LUCIE, virginis et martyris reliquiis haberi et publico fidelium cultui ac venerationi exponi posse.

<< Datum Antverpiæ, die 23 decembris 1743.

Signatum erat : « Guil. Philip. Epus Antverpiensis.

« De mandato etc.

« Wouters, 2 secret. >>

1. L'abbaye de Rotthan, en latin Sartum B. Mariæ in Rothena, près de Halen, au doyenné de Diest, était du même Ordre que celle de Saint-Sauveur, à Anvers. Sanderus et d'autres auteurs donnent l'histoire de ces divers couvents.

2. Lettre de M. Theunissent, Trésorier de la Fabrique de Notre-Dame, à Anvers, en date du 12 septembre 1882.

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