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LETTRE DE SA GRANDEUR

MONSEIGNEUR DUQUESNAY

ARCHEVÊQUE DE CAMBRAI (Nord)

Cambrai, le 28 novembre 1882.

TRÈS-HONORÉ MONSIEUR,

Il m'a été très-agréable de recevoir de vos mains votre beau travail sur SAINTE LUCIE; il m'est plus agréable encore de vous dire que je l'approuve et le loue sans réserve. J'adopte et je fais complètement mienne l'appréciation suivante de mon cher Vicaire Général (M. l'abbé Mortier), à qui j'ai confié l'examen de l'ouvrage :

« Ce volume, conçu sous l'inspiration d'une pensée intime, et « bien que composé au milieu des mille empêchements venant de « l'exercice consciencieux, nous le savons, de la profession de l'au«teur, se distingue par la pureté de la doctrine, la facilité et l'élé«gance du style, et l'abondance des recherches historiques. Il présente « la figure suave et pure de sainte Lucie, comme un vrai modèle de « chasteté, de ferme espérance, d'amour ardent, de foi vive, à l'admi« ration et à la vénération de notre siècle égoïste, sceptique et volup

«<< tueux. »

Après ce jugement si flatteur et si vrai, il ne me reste plus qu'à souhaiter que votre livre prenne place dans nos bibliothèques à côté des travaux de nos modernes hagiographes, dont vous êtes l'émule: D. Guéranger, de Montalembert, Bougaud, Baunard et autres.

Croyez, cher et honoré Monsieur, à mes meilleurs senti

ments.

+ ALFRED,

Archevêque de Cambrai.

LETTRE DE SA GRANDEUR

MONSEIGNEUR ALLOU

ÉVÊQUE DE MEAUX (SEINE-ET-MARNE)

Meaux, le 8 janvier 1883.

Je vous remercie, mon cher Monsieur Beaugrand, d'avoir bien voulu m'envoyer votre Sainte Lucie.

D'après ce que j'ai pu en lire et le rapport qui m'en a été fait par M. le chanoine DENIS, juge si compétent en cette matière, je vous félicite sincèrement de ce travail consciencieux, qui a dû vous demander de nombreuses recherches. Votre SAINTE LUCIE, écrite avec les intentions les plus droites et les plus pures, sera certainement appréciée par les érudits aussi bien que par les personnes pieuses, et je me ferai un plaisir de la recommander, dans l'occasion, aux fidèles de mon diocèse.

Agréez, mon cher ami, la nouvelle assurance de mon bien sincère attachement.

+ AUGUSTE,

Évêque de Meaux.

PRÉFACE

« Il fut un temps où l'aïeul, entouré de ses fils et de ses petitsenfants, lisait à haute voix, après la prière du soir, la vie du Saint dont le nom s'attachait à la journée du lendemain. Chacun invoquait son saint patron, dont il connaissait la vie dans ses moindres détails 1. » Cet amour et ce culte des saints, si conformes aux prescriptions et à l'esprit de l'Eglise, après avoir été, pendant de longues et glorieuses années, la sauvegarde de la France, furent délaissés, dénigrés, reniés par le XVIIIe siècle. Ce siècle des raisonneurs, mais non pas de la raison, en dépit d'ignobles mascarades ayant pour but de la déifier! ce siècle, disons-nous, ne pouvait, sans mentir à sa prétendue philosophie, laisser debout la contre-partie la plus vivante de ce qu'il appelait si pompeusement ses immortels principes. Les Saints, en soutenant vaillamment et sans plainte, avec joie même, des combats quotidiens, continuels contre les tendances de la nature, en domptant leurs passions, en compatissant aux épreuves de leur prochain, en proclamant bien haut, par leurs actions plus encore que par leurs paroles, les droits imprescriptibles de Dieu, en meurtrissant leur chair et en faisant à leur Créateur l'offrande de leur sang, ne sont-ils pas, en effet, l'antithèse et la condamnation des révolu

1. Général Ambert, La Civilisation, numéro du 7 novembre 1881.

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