La logique des sciences morales: logique livre VI

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C. Delagrave, 1897 - 218 pages
 

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Page 3 - ... le tableau des destinées futures de l'espèce humaine d'après les résultats de son histoire? Le seul fondement de croyance dans les sciences naturelles est cette idée que les lois générales, connues ou ignorées, qui règlent les phénomènes de l'univers, sont nécessaires et constantes; et par quelle raison ce principe serait-il moins vrai pour le développement des facultés intellectuelles et morales de l'homme que pour les autres opérations de la nature?
Page 3 - Si l'homme peut prédire avec une assurance presque entière les phénomènes dont il connaît les lois; si, lors même qu'elles lui sont inconnues, il peut, d'après l'expérience du passé , prévoir avec une grande probabilité les événements de l'avenir; pourquoi regarderait-on comme une entreprise chimérique celle de tracer avec quelque vraisemblance le tableau des destinées futures de l'espèce humaine d'après les résultats de son histoire?
Page 3 - Enfin, puisque des opinions formées d'après l'expérience... sont la seule règle de la conduite des hommes les plus sages, pourquoi interdirait-on au philosophe d'appuyer ses conjectures sur cette même base, pourvu qu'il ne leur attribue pas une certitude supérieure à celle qui peut naître du nombre, de la constance, de l'exactitude des observations?
Page 115 - Ainsi, aucune loi de succession sociale, indiquée même, avec toute l'autorité possible, par la méthode historique, ne devra être finalement admise qu'après avoir été rationnellement rattachée, d'une manière d'ailleurs directe ou indirecte, mais toujours incontestable, à la théorie positive de la nature humaine...
Page 6 - Au fond, tout ce qu'un ouvrage comme celui-ci peut faire pour la logique des sciences morales a été ou a dû être fait dans les cinq livres précédents. Ce dernier livre ne peut qu'y ajouter une sorte de supplément ou d'appendice, puisque les méthodes d'investigation applicables à la science morale et sociale doivent avoir été déjà décrites, dans la mesure même où j'ai pu réussir à énumérer et à caractériser celles de la science en général...
Page 154 - ... d'une seule partie quelconque, suffisamment caractérisée, permet de prévoir, à un certain degré, avec une vraie sécurité philosophique, l'état général correspondant de chacune des autres, d'après les lois d'harmonie convenables? Par une considération plus étendue, on conçoit également l'indispensable relation continue qui lie aussi le système des sciences à celui des arts , pourvu qu'on ait toujours soin de supposer , comme l'exige clairement la nature du sujet, une solidarité...
Page 58 - ... mentales) de la nature humaine. En d'autres termes, il n'existe pas de caractère universel dans l'humanité, mais il ya des lois universelles de la formation du caractère. Et puisque ce sont ces lois, combinées avec les données de chaque cas particulier, qui produisent l'ensemble des phénomènes de l'action et de la conscience...
Page 154 - Mais cette indication pourra constamment être précédée, ou du moins suivie, par une confirmation purement statique; car, en politique, comme en mécanique, la communication des mouvements prouve spontanément l'existence des liaisons nécessaires. Sans descendre, par exemple, jusqu'à la solidarité trop intime des diverses branches de chaque science ou de chaque art, n'est-il pas évident que les différentes sciences sont entre elles, ou presque tous les arts entre eux, dans une telle connexité...
Page 152 - ... individuelle. Cet aspect préliminaire de la science politique suppose donc évidemment, de toute nécessité, que, contrairement aux habitudes philosophiques actuelles, chacun des nombreux éléments sociaux, cessant d'être envisagé d'une manière absolue et indépendante, soit toujours exclusivement conçu comme relatif à tous les autres, avec lesquels une solidarité fondamentale doit sans cesse le combiner intimement.
Page 87 - ... là un experimentum crucis, une preuve expérimentale réelle qui permettra de décider lequel des deux systèmes est le plus favorable à la richesse nationale. Mais la supposition que deux cas de ce genre puissent se rencontrer est manifestement absurde. Un pareil concours n'est pas possible, même au point de vue abstrait. Deux nations qui concorderaient en tout excepté dans leur politique commerciale, concorderaient aussi en cela.

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