La confession d'un enfant du siècleCharpentier, 1852 - 344 pages |
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aime amant amour arran avais avez baiser bonheur bras Brigitte c'était chambre chère chère Brigitte chestre chose ciel cœur coup croyais Dalens débauche demander Desge Desgenais devant Dieu Dieu dire dis-je disais-je disait dit-elle douleur doute enfant ENFANT DU SIÈCLE Est-ce êtes eût façon d'aimer faisait femme fidence frappé gaîté heure j'ai j'allais j'avais j'en j'étais jamais jeter jeune homme jour l'aime l'amour l'avait laisser Larive larmes levai lèvres libertin m'aimez m'avait m'écriai-je m'en m'étais madame Pierson maî main maîtresse mencé ment Mercanson MICHIGAN moi-même monde mort mourir n'avais n'en n'était nuit Octave pable pâle pardon parler parole passé pauvre pensée peut-être piano pleurer porte pouvais première puis-je qu'un quitter raison regardais reste reux rêve rien Romainville sais savais sées semblait sentais seul silence Smith soir sorte souf souffrir souper sourire souvenir tête tomber triste tristesse tromper trouvai venir visage voilà voix voulais voyais yeux
Popular passages
Page 2 - Pendant les guerres de l'Empire, tandis que les maris et les frères étaient en Allemagne, les mères inquiètes avaient mis au monde une génération ardente, pâle, nerveuse. Conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges au roulement des tambours, des milliers d'enfants se regardaient entre eux d'un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs.
Page 12 - Mais il est certain que tout d'un coup, chose inouïe, dans tous les salons de Paris, les hommes passèrent d'un côté et les femmes de l'autre; et ainsi, les unes vêtues de blanc comme des fiancées, les autres vêtus de noir comme des orphelins, ils commencèrent à se mesurer des yeux.
Page 17 - Qui osera jamais raconter ce qui se passait alors dans les collèges? Les hommes doutaient de tout; les jeunes gens nièrent tout. Les poètes chantaient le désespoir: les jeunes gens sortirent des écoles avec le front serein, le visage frais et vermeil, et le blasphème à la bouche.
Page 38 - Aussi les appartements des riches sont des cabinets de curiosités : l'antique, le gothique, le goût de la Renaissance, celui de Louis XIII, tout est pêle-mêle. Enfin nous avons de tous les siècles, hors du nôtre, chose qui n'a jamais été vue à une autre époque : l'éclectisme est notre goût ; nous prenons tout ce que nous trouvons, ceci pour sa beauté, cela pour sa commodité, telle autre chose pour son antiquité, telle autre pour sa laideur même ; en sorte que nous ne vivons que de...
Page 5 - Alors s'assit sur un monde en ruines une jeunesse soucieuse. Tous ces enfants étaient des gouttes d'un sang brûlant qui avait inondé la terre; ils étaient nés au sein de la guerre, pour la guerre. Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et du soleil des Pyramides.
Page 242 - Lecteur, cela dura six mois: pendant six mois entiers, Brigitte, calomniée, exposée aux insultes du monde, eut à essuyer de ma part tous les dédains et toutes les injures qu'un libertin colère et cruel peut prodiguer à la fille qu'il paye. Au sortir de ces scènes...
Page 14 - ... vous êtes des demi-dieux, et je ne suis qu'un enfant qui souffre. Mais, en écrivant tout ceci, je ne puis m'empêcher de vous maudire. Que ne chantiez-vous le parfum des fleurs, les voix de la nature, l'espérance et l'amour, la vigne et le soleil, l'azur et la beauté ? Sans doute vous connaissiez la vie et sans doute vous aviez souffert ; et le monde croulait autour de vous, et vous pleuriez sur ses ruines, et vous désespériez; et vos maîtresses vous avaient trahis, et vos amis calomniés,...
Page 23 - ... lorsque, essuyant sur vos fronts tranquilles le saint baptême de la sueur, vous promènerez vos regards sur votre horizon immense, où il n'y aura pas un épi plus haut que l'autre dans la moisson humaine, mais seulement des bluets et des marguerites au milieu des blés jaunissants...
Page 79 - Croyez-moi, lorsque dans vos détresses vous penserez à Abeilard, vous ne verrez pas du même œil les doux blasphèmes du vieux Voltaire et les badinages de Courier ; vous sentirez que la raison humaine peut guérir les illusions, mais non pas guérir les souffrances; que Dieu l'a faite bonne ménagère, mais non pas sœur de charité. Vous trouverez que le cœur de l'homme, quand il a dit : « Je ne crois à rien, car je ne vois rien », n'avait pas dit son dernier mot. Vous chercherez autour...
Page 3 - C'était l'air de ce ciel sans tache, où brillait tant de gloire, où resplendissait tant d'acier, que les enfants respiraient alors. Ils savaient bien qu'ils étaient destinés aux hécatombes; mais ils croyaient...