Dosia

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E. Plon, 1880 - 294 pages
 

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Page 141 - ... reçu ce vilain nom au baptême, et je ne vois pas pourquoi c'est moi qui serais punie d'une faute qui n'est pas la mienne. — Ce n'est pas un vilain nom, répliqua poliment Platon. — C'est un nom de femme de chambre. Enfin je n'y puis rien. Appelez-moi Dosia. — Eh bien! mademoiselle Dosia, vous plaisez-vous ici ? La jeune émancipée hésita un instant. — Oui... non, répondit-elle enfin; — décidément non : il n'ya pas assez de liberté. — Et vous voulez aller dans le monde! C'est...
Page 119 - C'est à elle qu'on montre les grands mystères purs et la naissance même du Jour et de la Nuit. Car elle a des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre et une bouche qui est pour ne pas parler.
Page 163 - ... grelotter sous la bise qui se glisse par les portes mal jointes. A son retour, la princesse fixa ses pénates à Pétersbourg. Platon trouva un moment pour aller la voir, mais Mourief n'osa pas accompagner son ami. La liberté, le désœuvrement de la vie d'été avaient pu autoriser de fréquentes entrevues ; mais, en ville, la princesse, absorbée par ses relations, ses devoirs mondains, verrait-elle du même œil les visites du jeune officier ? .... S'examinant à la loupe, Pierre se trouvait...
Page 81 - Sophie, dit le comte, tu es la plus sage des femmes : tu seras peut-être bien aise de faire la connaissance du plus fou de nos jeunes braves... Le lieutenant Pierre Mourief, mon ami; la princesse Koutsky, ma sœur. Pierre s'inclina profondément. La princesse regarda un instant son frère et le néophyte. — Venez me faire un bout de conduite, messieurs; vous ne devez pas être gens à redouter deux ou trois verstes de chemin à pied. Les deux jeunes gens obéirent, et l'attelage partit d'un trot...
Page 184 - C'est que la famille impériale devait assister à cette fête; dès lors, il ne faisait plus froid; un peu plus, chacun eût regretté tout haut que la gelée ne fût pas plus intense. Comme la princesse et Dosia n'avaient ni mamans ni généraux pour leur ordonner de rester au logis, rien n'avait troublé leur sérénité. Après avoir quitté leur voiture sur le quai Anglais, elles descendirent l'escalier de glace taillée, qu'on avait semé de sable fin, et se trouvèrent sur la Neva, gelée...
Page 89 - Sophie! tu m'éblouis par ta raison. Quand tu auras fini, tu me les passeras. — Tiens! fit tranquillement la princesse en poussant le premier volume à travers la table. Et elle se remit à couper les pages avec son petit couteau d'ivoire.
Page 294 - Oui, je me souviens, répondit Dosia en regardant Platon. Tu n'étais pas aussi aimable qu'aujourd'hui! Allons, viens aussi faire un tour de balançoire. Pierre jeta sa cigarette, vint s'asseoir près de Sophie et donna une vigoureuse impulsion à la planche lourdement chargée. Au milieu des rires chacun prit le mouvement. — Vous allez casser la balançoire , criait madame Zaptine en faisant de vains efforts pour s'arrêter. — Ça ne fait rien, ma tante, répondit Mourief. Allons! Hop! hop!...
Page 192 - ... avait ôté ses patins pour s'asseoir, le tira brusquement par la manche, se leva et s'enfuit. Étonné, son cousin la suivit et la retrouva dans le coin de la galerie où elle riait aux larmes. — Pourquoi, lui dit-elle entre deux éclats de rire, pourquoi me fais-tu rire comme ça? la princesse va encore dire que je suis très-inconvenante, et, vrai, ça n'est pas ma faute. — C'est qu'il m'amuse avec sa fête triste, ce brave homme. Pierre, à genoux devant sa jolie cousine, eut bientôt...
Page 12 - Je ne vous dirai point dans quelle maison vivait la cousine que j'ai enlevée, ni combien elle avait de sœurs ; cela pourrait vous mettre sur la voie, et je préfère laisser peser le soupçon sur ces dix-neuf Grâces ou Muses, à votre choix. Je vous dirai seulement que ma cousine Palmyre — Palmyre n'est pas un nom russe ! cria une voix. — Disons Clémentine, alors ! — Clémentine non plus n'est pas russe...
Page 232 - Si c'est de moi , je trouve la plaisanterie trop prolongée . — Qui est-ce qui s'est moqué de vous, monsieur ? fit Dosia en ouvrant de grands yeux et en penchant un peu la tête de côté, comme elle le faisait d'habitude quand elle cherchait à s'instruire. — Vous ! s'écria Sourof exaspéré. La princesse prit le bras de son frère. — Platon, lui dit- elle, Mourief est un héros ! — Pour avoir mené cette vie de polichinelle?

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