Lettere d'una peruviana, Volume 2

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Popular passages

Page 154 - et me présenter dans un grand bassin plusieurs clefs avec un compliment , que mon trouble m'empêcha de bien entendre ; je compris seulement, qu'étant le chef des Villageois de la contrée, il venoit me rendre hommage en qualité de leur Souveraine , et nie présenter les clefs de la maison dont j'étois aussi
Page 194 - remèdes violens. Peut-être la fastueuse décence de votre Nation ne permet-elle pas à mon âge l'indépendance et la solitude où je vis ; du moins , toutes les fois que Céline me vient voir , veut-elle me le persuader; mais elle ne m'a pas encore donné d'assez fortes raisons pour m'en convaincre
Page 102 - de reproches à vous faire , si vous n'étiez pas tant à plaindre ! Bien loin de vous haïr , dès le premier moment où je vous ai vu , j'ai senti moins de répugnance à dépendre de vous que des Espagnols. Votre douceur et votre bonté me firent désirer dèslors de gagner votre amitié. A mesure que
Page 176 - avez cru si redoutable pour vous ! Cet Aza , l'objet de tant d'amour , n'est plus le même Aza que je vous ai peint avec des couleurs si tendres Le froid de son abord , léloge des Espagnols dont cent fois il a interrompu les doux épanchemens de mon âme , l'indifférence
Page 150 - à la meilleure de ses amies. Le voyage, ne fut pas long ; nous arrivâmes de très-bonne heure à une maison de campagne , dont la situation et les approches me parurent admirables ; mais ce qui m'étonna en y entrant, fut d'en trouver toutes les portes ouvertes , et de n'y rencontrer personne. Cette maison , trop belle pour être abandonnée , trop
Page 116 - plus injuste qu'eux, si je te laissois dans l'erreur. Naturellement sensibles, touchés de la vertu , Je n'en ai point vu qui écoutât, sans attendrissement , le récit que l'on m'oblige souvent à faire de la droiture de nos cœurs , de la candeur de nos sentimens , et de la simplicité de n'os mœurs : s'ils vivoient parmi nous , ils deviendroient vertueux; l'exemple et la
Page 116 - leur confiance réciproque est sans bornes. Il ne faut ni éloquence pour se faire écouter , ni probité pour se faire croire. Tout est dit, tout est reçu avec la même légèreté. Ne crois pas pour cela , mon cher Aza, qu'en général les Français soient nés médians ; je
Page 12 - dire de me rendre au Parloir; j'y courus. Quelle fut ma surprise d'y trouver son frère avec elle ! Je ne dissimulai point le plaisir que j'eus de le voir ; je lui dois de l'estime et de l'amitié ; ces sentimens sont presque des vertus : je les exprimai avec autant de vérité que je les sentois. Je voyois mon
Page 32 - par lui-même , se donne des peines infinies pour tirer Céline de l'oppression. Il semble que son malheur redouble son amitié pour elle ; outre qu'il vient la voir tous les jours , il lui écrit soir et matin ; ses lettres sont remplies de plaintes si tendres contre moi, d'inquiétudes si vives sur ma santé , que quoique Céline affecte
Page 4 - paru doux et sincère , cette fois je n'ai trouvé que de la rudesse et de la fausseté dans tout ce qu'il m'a dit. L'esprit tranquille sur les intérêts de ma tendresse, je voulus satisfaire ma curiosité sur les hommes merveilleux qui font des livres ; je commençai par m'informer du rang qu'ils tiennent

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